FOCUS - Un collectif RESF (Réseau éducation sans frontières) de parents d'élèves et d'enseignants organisait, vendredi 24 février 2023, un goûter solidaire devant l'école Jules-Ferry, occupée - comme plusieurs autres écoles grenobloises - depuis mi-février par une famille sans logement. Quelques voix discordantes se font toutefois entendre parmi les parents d'élèves. Certains déplorent en effet cette occupation, s'inquiétant pour la sécurité de leurs enfants. De son côté, la Ville de Grenoble renvoie la balle à l'État, dont elle rappelle la responsabilité en matière d'hébergement.
Malherbe, Chorier, Berriat, Christophe-Turc, maintenant Jules-Ferry... Depuis l'automne 2022, la liste des écoles grenobloises occupées s'allonge de mois en mois. Des parents d'élèves et enseignants de l'école Jules-Ferry, en lien avec RESF3avec le soutien du Dal, de la FCPE et de l'Intersyndicale enfants migrants, ont ainsi investi, depuis mi-février 2023, deux logements de fonction pour mettre à l'abri une famille - d'origine albanaise - avec trois enfants à la rue. Ce vendredi 24 février, le collectif organisait un goûter solidaire devant l'établissement. Objectif : récolter des fonds pour la famille hébergée mais aussi mettre la pression sur les pouvoirs publics.
Le collectif RESF des parents et enseignants de l'école Jules-Ferry a organisé, vendredi 24 février 2023, un goûter solidaire pour soutenir la famille actuellement mise à l'abri dans l'établissement. © Manuel Pavard - Place Gre'net
À chaque fois, les mêmes situations se répètent. Des enfants scolarisés sur place (ici, deux à Jules-Ferry et un au collège Vercors) mais dormant dehors, des appels en vain au 115, aucune place d'hébergement d'urgence disponible, des institutions qui se renvoient la balle, et donc une situation provisoire qui s'éternise. Seule différence, à l'école Jules-Ferry : l'occupation ne semble pas faire totalement l'unanimité parmi les parents d'élèves.
Vraie opposition interne au sein de l'école Jules-Ferry ou "épiphénomène" ?
Dans les autres établissements concernés, aucune opposition interne ne s'était manifestée publiquement. Mais à Jules-Ferry, école primaire du quartier Abbaye-Jouhaux, classée en Réseau d'éducation prioritaire (Rep), quelques voix discordantes se font entendre. Sont-elles nombreuses ? Pour Thibaut Michoux, parent du collectif RESF, il s'agit surtout "d'une maman qui fait beaucoup de bruit. C'est un épiphénomène. Vous pouvez le voir, là, le soutien est fort", affirme-t-il, en désignant la cinquantaine de personnes présentes pour le goûter solidaire.
Les fonds recueillis doivent servir à aider la famille d'origine albanaise qui occupe deux logements de fonction depuis mi-février 2023. © Manuel Pavard - Place Gre'net
La maman en question l'assure pourtant, "plusieurs parents sont inquiets et ont envoyé des mails au directeur". Une inquiétude liée au "manque de sécurité" pour leurs enfants. "S'il y avait une entrée indépendante ou s'ils ne dormaient là que le soir et partaient la journée, je m'en ficherais", soutient-elle en préambule. Mais ce n'est pas le cas, d'après elle.
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1 commentaire sur « Occupation de l’école Jules-Ferry à Grenoble : des parents d’élèves mobilisés mais également divisés »
C’est un détournement de la mission de l’école. Alors qu’elle s’écroule déjà sous trop de problèmes, ça ne peut que la rendre encore plus défaillante.
Les parents vont être encore plus nombreux à chercher des places pour leurs enfants dans le privé, où l’idéologie de la ville de Grenoble reste à la porte.