FOCUS - Un collectif de parents d'élèves, en lien avec le Réseau éducation sans frontières (RESF), et soutenu par plusieurs associations et syndicats, a commencé à occuper l'école Malherbe, à Grenoble, ce lundi 10 octobre 2022. Objectif : mettre à l'abri trois familles vivant à la rue, dont les enfants sont scolarisés dans l'établissement. Les parents entendent investir les lieux chaque soir, de 18 heures à 7 h 30, jusqu'à ce que ces familles bénéficient d'une solution d'hébergement.
"Ce sont des familles qu'on croise tous les jours, qu'on essaye d'aider. Mais sans toit, pour un enfant, c'est très compliqué d'être scolarisé et d'avoir une vie digne." Mathilde Lagabrielle, membre du Réseau éducations sans frontières (RESF), résume le sentiment partagé par la quinzaine d'autres parents d'élèves de l'école Malherbe rassemblés ce lundi 10 octobre 2022 dans une salle de classe, aux côtés de plusieurs représentants d'associations et syndicats.
Le collectif de parents d'élèves occupe l'école Malherbe depuis 18 heures, ce lundi 10 octobre 2022, et a accroché des banderoles aux grilles de l'établissement. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Dans le même temps, une poignée de parents commencent à installer des matelas pour la nuit dans une autre salle tandis qu'à l'extérieur, des banderoles fixées aux murs et aux grilles informent de cette "situation inacceptable". Depuis 18 heures en effet, l'école grenobloise est officiellement occupée. Et ce, jusqu'à 7 h 30 ce mardi matin, afin de "ne pas déranger les autres enfants", explique Marine, également mobilisée. Puis, sans doute, rebelote les jours suivants.
Une famille déboutée du droit d'asile dort dans le parc de l'Alliance
De fait, tous se préparent à une occupation qui dure. Car l'objectif est clairement affiché : mettre à l'abri trois familles - d'origine albanaise et angolaise - vivant à la rue, dont cinq enfants au total sont scolarisés à Malherbe, en maternelle et élémentaire. Mais également ne pas céder d'un pouce tant que celles-ci ne pourront pas dormir au chaud et en sécurité, avec un toit sur la tête.
Une partie des parents d'élèves, en lien avec RESF, ont investi en fin d'après-midi une salle de classe aux côtés des familles concernées. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Le collectif de parents, en lien avec RESF 38, accompagnait notamment, depuis l'année dernière, "une famille demandeuse d'asile qui a finalement été déboutée du droit d'asile et qui, du coup, s'est retrouvée à la rue à la rentrée de septembre", raconte Mathilde Lagabrielle. "Ils dorment maintenant dans un parc [au camp de l'Alliance] et depuis, ils viennent prendre des douches et faire des machines chez les uns et les autres."
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