FOCUS - Depuis le 10 octobre 2022, trois familles sans domicile fixe, soutenues par des parents d'élèves en lien avec le Réseau éducation sans frontières (RESF), dorment chaque soir à l'école Malherbe, à Grenoble, où leurs enfants sont scolarisés. Mais à la veille des vacances de la Toussaint, ce vendredi 21 octobre, c'est toujours le statu quo, selon le collectif, qui déplore l'inaction des pouvoirs publics. L'occupation va donc se poursuivre jusqu'à ce qu'une solution d'hébergement soit proposée aux familles.
Depuis une dizaine de jours maintenant, elles s'installent dès la fin du périscolaire, à 18 heures, dans une salle convertie en dortoir de fortune, pour y passer la nuit. Puis, elles quittent les lieux, rangés, à 7 h 30, avant l'arrivée des élèves. Et rebelote le lendemain soir. Ces trois familles auparavant à la rue dorment tous les soirs, depuis le 10 octobre 2022, à l'école Malherbe, à Grenoble, où leurs enfants sont scolarisés. Chaque nuit, un ou des parents différents restent pour leur tenir compagnie.
Un collectif de parents d'élèves, en lien avec RESF, occupe l'école Malherbe depuis le 10 octobre 2022 pour mettre à l'abri trois familles vivant à la rue. © Manuel Pavard - Place Gre'net
L'initiative est venue d'un collectif de parents d'élèves, en lien avec le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui a décidé d'occuper l'école afin d'interpeller les autorités à leur sujet. L'objectif premier reste, bien sûr, de "mettre à l'abri les familles pour qu'elles puissent dormir au chaud et en sécurité", explique Mathilde Lagabrielle, membre de RESF 38. Mais le but, in fine, est de leur "trouver une solution d'hébergement".
Des familles qui dormaient dehors, avec des enfants scolarisés à l'école Malherbe
Leur situation devenait en effet très compliquée. Deux des familles, d'origine albanaise, vivaient ainsi sous la tente, dans le camp du parc de l'Alliance. L'une depuis l'été 2022, l'autre depuis la rentrée de septembre, après avoir été déboutée de sa demande d'asile. Avec, malgré leurs appels réguliers au 115, aucune perspective de relogement à court terme.
Un goûter solidaire, organisé vendredi 14 octobre devant l'école Malherbe, a réuni de nombreux parents d'élève et permis de récolter de l'argent pour le quotidien. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Un parcours qu'a également connu Catya. Cette jeune mère angolaise est arrivée à Grenoble il y a trois mois, avec ses deux fils, tous deux scolarisés à l'école Malherbe. "On dormait dans un parc, à La Bruyère", raconte-t-elle. "Mais la situation était vraiment difficile car l'un de mes fils était allergique à quelque chose dehors." Aujourd'hui, elle attend qu'on lui procure "un endroit pour vivre avec [ses] enfants et ensuite, trouver un travail et être indépendante."
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