FOCUS – L’association Mon chien, ma vie qui s’occupe des personnes en grande précarité et de leurs compagnon à quatre pattes organisait, ce lundi 26 décembre 2022, un Noël des animaux, 17 rue Abbé-Grégoire à Grenoble. Un précieux moment de partage pour tous, et l’occasion de découvrir les activités de cette structure qui propose toute l’année une permanence d’accueil des personnes isolées ou sans domicile fixe accompagnées de leurs animaux.
Ce lundi 26 décembre 2022 était jour de fête pour les bénévoles, salariés et usagers de l’association Mon chien, ma vie qui organisait son repas de fin d’année au 17 de la rue Abbé-Grégoire à Grenoble. Dans la cour de l’immeuble décorée pour l’occasion, des chiens gambadaient en toute liberté, tandis que leurs propriétaires, en majorité sans domicile fixe, en profitaient pour faire une petite pause, échanger, boire un café ou manger quelques gâteaux.
L’événement, nommé Noël des animaux, coïncidait avec le jour de permanence hebdomadaire de l’association qui va à la rencontre des personnes en situation de grande précarité afin de procurer soins et nourriture à leurs animaux.
« Nous accueillons environ une quinzaine d’animaux par permanence [le lundi, ndlr], de 14 à 17 heures, auxquels nous distribuons des croquettes, explique Valérie Metz, coprésidente de Mon chien, ma vie. Nous donnons aussi des conseils à leurs propriétaires et inscrivons leurs compagnons pour la visite de l’association lyonnaise de vétérinaires solidaires Solivet1Une association subventionnée par la Ville de Grenoble, tout comme Mon chien, ma vie pour la première fois cette année 2022.qui viennent une fois par mois. »
Mon chien, ma vie a accueilli 66 chiens et 16 chats… rien qu’en novembre
Comment est née Mon chien, ma vie ? « En 2017, nous avons eu les clefs du Lîeu après avoir remporté la faveur des votants au budget participatif 2017 dans la catégorie “gros projets” 2Un projet issu de « Parlons-en », un espace public de débat sur la vie à la rue et la grande précarité à Grenoble.», explique Isabelle Begoud, coprésidente qui a créé l’association à l’automne 2019 avec Valérie Metz.
Depuis, une dizaine de bénévoles se relaient tout au long de l’année pour assurer les collectes et permanences. Cependant, « il ne faut pas avoir peur des chiens », prévient non sans malice Valérie Metz, toujours aussi passionnée.
Ainsi, rien qu’au mois de novembre, la structure s’est occupée de 66 chiens et de 16 chats. Et ce « malgré le manque de croquettes et pâtés pour chats durant trois semaines », indique l’association. Qui se félicite d’avoir distribué, le même mois, un total de 497 kg de croquettes et 12 kg de pâtes pour chiens et chats.
« Leur animal, c’est leur famille »
Les usagers de ce lieu d’accueil ? « Ce sont des gens qui traversent d’énormes difficultés mais qui sont très attachés à leur animal, ce qui les aide à garder espoir en la vie », confie Akram Kemchi. Lui aussi précaire, il bénéficie des services de l’association pour son chien, mais donne aussi la main en tant que bénévole en cuisine.
« L’association a su créer une ambiance familiale, tout en prenant soin de mon chien. C’est d’ailleurs grâce à une visite du vétérinaire que j’ai pu apprendre que mon animal avait de l’arthrose », témoigne-t-il.
À l’occasion de ce Noël des animaux, Mon chien, ma vie avait invité Sandra Krief, conseillère municipale déléguée à la Condition animale3L’élue et Éric Piolle avaient reçu en novembre 2022, l’écharpe « Une ville pour les animaux » remise par Brigitte Gothière, co-fondatrice de l’association L214. de la Ville de Grenoble, par ailleurs représentante iséroise du Parti animaliste.
« Leur animal, c’est leur famille. Et l’on voit bien qu’il sont très heureux ici. Il n’y a pas de heurts, pas de disputes. Tout le monde, animaux et humains, s’entendent », constate-t-elle. « Je compte vraiment continuer à aider cette association4Selon Sandra Krief, Mon Chien, ma vie a perçu une subvention de 5 000 euros en 2022. car ce que font ses deux coprésidentes est génial », a‑t-elle assuré.
Les aboiements ? « Un problème récurrent pour les voisins directs »
Pour compléter ses réapprovisionnements, l’association peut compter sur l’aide inconditionnelle de la SPA du Dauphiné. « Ce qui nous plaît dans le concept de Mon chien, ma vie, c’est qu’il partent de l’animal pour aller vers l’humain, explique Gérard Lassiaz, son président. Cependant, ils ont beaucoup de besoins en nourriture. Chaque fois que nous en avons en trop, nous leur en faisons don, et ce tout au long de l’année. C’est une vraie solidarité. » Pour le président, « tout cela est très important parce que ces gens en précarité n’ont que leurs animaux pour leur redonner goût à la vie ».
Seul problème : les aboiements dans la cour et le remue-ménage des chiens pas très bien perçus par les riverains dont les fenêtres surplombent la cour. « Il est vrai que c’est un problème récurrent pour les voisins directs, reconnaît Marie, coordinatrice de l’association Parlons-en. Nous avons eu plusieurs interventions de la police à cause des nuisances mais nous ne pouvons malheureusement pas faire autrement. En effet, la Ville de Grenoble nous a attribué ce lieu, que nous trouvons plus que pertinent, et nous faisons ce que nous pouvons », assure-t-elle.
Et ce n’est pas faute « d’avoir organisé des cafés-voisins. Ils n’ont pas trop bien pris, déplore Marie. Cela étant, certaines personnes du voisinage nous ramènent des choses pour nous aider », précise-t-elle.
L’association mise sur le prochain budget participatif
Les deux coprésidentes se prennent toutefois à rêver d’un lieu d’accueil plus confortable permettant de recevoir plus d’animaux, avec en prime des séances d’éducation canine. « Nous avons monté un dossier pour le budget participatif concernant la demande d’une maison avec un terrain de jeu pour les chiens et un espace convivial pour les humains, indique Valérie Metz. La Ville l’a accepté et il n’y a plus qu’à attendre le vote final en septembre 2023 », précise-t-elle.