EN BREF – L’Association pour la protection des animaux Grenoble et Isère (Apagi) doit faire face à une vague exceptionnelle d’abandons depuis mai 2022. Le refuge du Versoud n’accueille ainsi déjà plus de chats adultes et ne dispose plus que de quelques places pour les chiens.
« Depuis le mois de mai, nous observons une augmentation significative du nombre d’animaux qu’on nous ramène au refuge, surtout des chiens », constate Stéphanie Hauser, secrétaire à l’Apagi. Ces derniers sont en priorité récupérés dans les fourrières du Versoud et de Renage. Quatre à cinq arrivées par semaine, auxquelles s’ajoute une dizaine de demandes d’abandons de particuliers.
Les propriétaires d’animaux ne doivent pas s’attendre à pouvoir “facilement s’en débarrasser” car le refuge est plein en cette période. Il leur faut donc passer par une liste d’attente pour espérer se séparer de celui qui était jusqu’alors leur compagnon à quatre pattes. Du côté des félins, ce sont majoritairement des chatons qui sont recueillis.
Le refuge accueille une quarantaine de chiens et autant de chats. « À l’heure actuelle, il reste quelques places pour les chiens, mais la chatterie est pleine. Pour les chatons, il reste encore la possibilité de les placer en famille d’accueil. Cependant, cette option est de moins en moins possible », précise Stéphanie. Le refuge compte donc sur un rebond des adoptions lors de la dernière quinzaine d’août pour espérer pouvoir gérer l’afflux de pensionnaires.
Des abandons après les adoptions durant la crise sanitaire
L’abandon en période estivale est un phénomène récurrent. Mais, l’équipe du refuge remarque une augmentation des propriétaires qui abonnent leurs animaux pour des problèmes de comportement. La secrétaire de l’Apagi suspecte que ces personnes ont adopté des animaux pour leur tenir compagnie en période de confinement et les abandonnent désormais, avec le retour à la “vie normale”.
De son côté, l’Apagi avait pris ses précautions en stoppant totalement les adoptions lors du premier confinement. Et pour les suivants, le refuge du Versoud avait vérifié que les adoptants ne prenaient par une décision hâtive qui se solderait par un échec. Une démarche qui s’est révélée payante. À l’heure actuelle, aucun animal adopté au refuge n’est revenu.
« On fait venir les personnes plusieurs fois avant les adoptions. On attend que [les gens] soient prêts, qu’ils aient trouvé des solutions, notamment concernant la garde de l’animal, avant qu’il puisse être adopté. »
Stéphanie Hauser rappelle ainsi qu’accueillir un animal n’est pas anodin. Cette année, près de 13 000 animaux ont déjà été abandonnés, selon les chiffres de la SPA. Et l’été est loin d’être terminé…