FOCUS – L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a publié, à la mi-novembre 2022, son nouveau rapport sur l’état des eaux. S’appuyant sur 5,5 millions d’analyses effectuées grâce à la surveillance des cours d’eau et nappes, celui-ci fait état d’une qualité des eaux en progrès, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes avec 52% des rivières en bon état écologique. Une amélioration due à la baisse des pollutions organiques. Mais le changement climatique et les activités humaines perturbent fortement les milieux aquatiques. Autant de défis à relever dans les années à venir.
On a vécu « une année 2022 de tous les records », note Martial Saddier, président du comité de bassin Rhône-Méditerranée, citant « la sécheresse des sols, la baisse de la pluviométrie, les 2,5 °C de température moyenne en plus, ou les 9,8 °C au sommet du Mont Blanc le 18 juin ». Un contexte défavorable donc, pour les rivières comme pour le niveau des nappes. Pourtant, « la qualité de l’eau continue de s’améliorer ». C’est l’un des enseignements majeurs du nouveau rapport sur l’état des eaux, publié le 18 novembre 2022 par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Les conclusions et données recueillies s’appuient sur 5,5 millions d’analyses de surveillance annuelle des cours d’eau, nappes souterraines et plans d’eau des bassins Rhône-Méditerranée1Toutes les données sur Auvergne-Rhône-Alpes concernent la partie de la région située dans le bassin du Rhône et de la Saône et de Corse. Une surveillance qui s’est fortement développée au cours des trois dernières décennies puisqu’on ne réalisait que 18 000 analyses en 1990 et qu’on mesure aujourd’hui 1 300 paramètres, contre 25 à l’époque.
Une sécheresse inédite mais « l’eau potable a globalement bien tenu »
En préambule de la présentation du rapport, le 18 novembre, Jean-Philippe Deneuvy, directeur de la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), a rappelé à son tour la situation compliquée de cette fin d’année 2022. « Dans le bassin, il y a encore six départements qui connaissent une gestion de crise », observe-t-il, pointant une « sécheresse inédite », avec la « deuxième année la plus sèche depuis 1959, et deuxième la plus chaude depuis 2003″. Le résultat, selon lui, de « plusieurs années de déficit ».
Logiquement, ces conditions climatiques ont eu « des conséquences sur la qualité des milieux », déplore Jean-Philippe Deneuvy. « Près de 35 à 40 % des bassins versants sont à sec, ce qui a eu un impact sur la faune aquatique et la mortalité piscicole. » Mais heureusement, ajoute-t-il, « l’eau potable a globalement bien tenu, les efforts payent ». Et ce, plus particulièrement dans les communes ayant choisi de mutualiser la gestion de l’eau potable.
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