FOCUS – L’artiste peintre Anne Bachelier invite au rêve avec ses tableaux, dessins et livres illustrés exposés au Clos des Capucins, à Meylan. Une porte ouverte sur son imaginaire, à découvrir jusqu’au 18 décembre 2022 avec la complicité de la galerie grenobloise Le Vent des Cimes. Le thème ? « Démons et Merveilles ».
Les admirateurs d’Anne Bachelier se plaisent à dire que ses créations viennent d’un autre monde. Il est dès lors tentant de remercier l’artiste qui permet à toutes et tous d’y pénétrer. Venir au Clos des Capucins, sur les hauteurs de Meylan, jusqu’au 18 décembre, c’est se donner une chance d’être émerveillé(e) par ses « démons et merveilles ».
L’univers flamboyant qui s’offre au regard des curieux s’avère à la fois étrangement familier et tout à fait étonnant. Hommes et animaux y cohabitent ou s’y mélangent pour donner vie à des chimères d’une beauté saisissante.
Les univers oniriques d’Anne Bachelier invitent à la contemplation. Ils sont peuplés d’hommes et d’animaux d’une beauté saisissante. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Sur soie, papier, toile ou bois, le petit monde de l’artiste affiche sa singularité. Il vient frapper la rétine comme peu d’œuvres savent le faire. Dans la fraîcheur de cet automne, l’exposition est un cadeau qui réchauffe le cœur. Pour célébrer ses 40 ans de peinture, le Clos des Capucins est l’écrin idéal : la qualité de la pierre sublime encore celle des nombreux tableaux, dessins et livres illustrés que l’artiste a amenés avec elle.
L’imaginaire d’une artiste passionnée depuis son plus jeune âge
Anne Bachelier est une habituée de la galerie grenobloise Le Vent des Cimes, qui l’accompagne avec bonheur pour cette nouvelle exposition. Mieux, elle entretient avec elle une collaboration fructueuse depuis trente ans.
Née en 1949, la peintre a développé une passion pour l’art dès son adolescence. « Gamine, j’ai d’abord peint des paysages, raconte-t-elle. Je suis ensuite entrée aux Beaux-Arts, à une époque où le grand maître était Victor Vasarely. Ce n’était pas du tout mon truc ! Une fois que je suis sortie de l’École, je me suis dit que j’étais libre de faire ce que je voulais. »
Cette histoire est peut-être celle d’un héritage familial. « Mon père était un peintre du dimanche, au sens poétique du terme. J’avais aussi un grand-père qui inventait pour moi des histoires. Ses frères étaient les héros, comme le prince Ernest. J’y étais très réceptive. Petit à petit, tout cela s’est développé. »
Parfois inspirée de poèmes anciennes et de fables, l’artiste laisse libre cours à son imaginaire, sublimé par une technique remarquable. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Pour autant, Anne Bachelier laisse le public décider du sens à donner à ses travaux. « Je dis souvent que j’ouvre des portes. À chacun d’apporter son histoire. C’est quand j’ai fini de peindre que ceux qui savent lire entre les lignes peuvent trouver quelque chose. Je ne sais pas vraiment expliquer comment je démarre. Parfois, c’est à de simples mots. Cela vient tout seul, quand je lâche prise. Quand je commence à penser à ce que je vais faire du point de vue technique, je me casse la figure de façon lamentable. »
Une inspiration magnifiée par un sens très sûr du dessin et de la couleur
L’illustratrice a travaillé pour le groupe Dassault, afin de décorer des avions de la marque Falcon. Elle a également rejoint un groupe d’artistes internationaux, Libellule, initié par le peintre tchèque Lukas Kandl. Objectif : créer sur le même thème des œuvres au format identique, avant d’exposer au Grand Palais (Paris). Petits ou grands, plusieurs tableaux issus de cette démarche collective sont visibles à Meylan. De somptueux polyptyques rappellent le travail des artisans créateurs d’icônes.
Anne Bachelier se dit « toujours attirée par les gris, qui [lui] permettent de trouver de la lumière avec peu de moyens ». Impossible cependant de ne pas noter son talent de coloriste. Les teintes vives abondent sur la plupart de ses créations.
L’artiste confie ne pas les avoir créées elle-même. Elle réside aujourd’hui à Allevard, mais profite parfois de ses voyages pour s’équiper. « Aux États-Unis, je me fournis auprès de Williamsburg, une marque artisanale qui propose notamment des jaunes incroyables. Mon bleu outremer, lui, vient de Lefranc Bourgeois. Toutes les couleurs sont possibles, à condition de savoir les doser. Je suis toujours à l’affût, un peu comme quelqu’un dans une pâtisserie. »
Jusqu’au dernier dimanche avant Noël, les œuvres d’Anne Bachelier trouvent au Clos des Capucins l’écrin parfait pour émerveiller un public de toutes les générations. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Ces jours-ci, au Clos des Capucins, Anne Bachelier espère séduire d’autres “gourmands”. Elle a notamment une tendresse particulière pour le jeune public. Anecdote à la clé : « Lors d’une exposition à Allevard, une dame est venue me voir sans savoir qui j’étais. Elle était avec un gamin de 5 ou 6 ans et m’a dit : “Je suis catastrophée : il aime tout ce qui est moche”. C’est assez jouissif : les enfants n’ont pas d’a priori. Ils rentrent dans ce monde facilement ».
L’artiste a beaucoup d’idées pour la suite. Elle se dit parfois qu’elle aurait besoin d’une seconde vie pour les suivre toutes. « Je peins, je dessine… c’est mon équilibre. »
Infos pratiques
Exposition à découvrir au Clos des Capucins de Meylan, du jeudi au dimanche, de 10 à 19 heures.
Entrée libre. Visites commentées à 16 heures les vendredis et samedis (réservation : 06 75 50 61 58). Dédicaces les dimanches dès 15 heures.
2 réflexions sur « Meylan : la peintre et illustratrice Anne Bachelier expose ses « démons et merveilles » au Clos des Capucins »
Quel beau texte, et qui colle si bien à l’univers merveilleux, fantastique et poétique d’Anne BACHELIER !
Et une parfaite adéquation entre le lieu et la peinture. Allez y pour rêver !
Merci Martin pour ce beau texte
Très amicalement
Anne Bachelier