FOCUS - Après Allons voir la mer en 2018, Robert Doisneau est de retour au Couvent Sainte-Cécile à Grenoble avec l'exposition Les Vélos de Doisneau, à découvrir jusqu'au 21 janvier 2023. Une plongée dans les archives du célèbre photographe, avec en fil rouge le vélo sous tous ses angles. Instrument de résistance, partenaire au cinéma de Jacques Tati, ou petite reine supplantée après guerre par la voiture.
Robert Doisneau et le vélo, deux univers qui vont forcément ensemble? C'est le pari de la nouvelle exposition du Couvent Sainte-Cécile de Grenoble, orchestrée par le Fonds Glénat pour le patrimoine et la création et intitulée en toute simplicité Les Vélos de Doisneau. C'est la deuxième exposition consacrée à Doisneau au Couvent Sainte-Cécile, après Allons voir la mer en 2018-2019. Elle est à découvrir jusqu'au 21 janvier 2023
Les Vélos de Doisneau s'exposent au Couvent Sainte-Cécile jusqu'au 21 janvier 2023. © Christophe Levet
La commissaire de l'exposition Sophie Boizard fait preuve de franchise: les archives de Robert Doisneau, qui comptent tout de même 450 000 photos, ne comportent pas de rubrique vélo. Pire encore: le photographe était très fier de sa voiture. "Il a été l'un des premiers à en avoir une. C'était bien plus pratique pour transporter son matériel. Pour une exposition sur le vélo, ça commence mal!", s'amuse-t-elle.
Les Vélos de Doisneau au travers du prisme de la guerre
Francine Deroudille, fondatrice avec sa sœur Annette Doisneau de l'Atelier Robert-Doisneau, avoue elle-même avoir douté du projet au premier abord. "Nous n'étions pas convaincues au départ. Nous avions peur que le thème amène un éparpillement des archives", explique-t-elle. Les deux filles du photographe se sont tout de même penchées sur les archives, dans le but de trouver une "colonne vertébrale" au thème proposé.
Francine Deroudille, fille de Robert Doisneau et co-fondatrice de l'Atelier Robert-Doisneau. © Florent Mathieu - Place Gre'net
Le déclic? Les photographies réalisées durant la seconde guerre mondiale, et l'occupation de Paris par les forces allemandes. Un moment où le vélo (re)devient le moyen de locomotion principal des Parisiens, et où des vélos-taxis sillonnent les rues de la capitale. Un moment aussi où le vélo peut s'avérer "l’instrument de la liberté", note Francine Deroudille, quand les résistants s'en emparent pour mener le combat.
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