FLASH INFO – Un circaète Jean-le-Blanc, espèce protégée depuis 1976 en France, a été retrouvé blessé par des plombs de chasse, ce lundi 22 août 2022, en Isère. Il s’agit du huitième oiseau protégé victime de tir reçu, cette année, par le Centre de soins pour la faune sauvage Le Tichodrome, basé au Gua. Au total, la Ligue de protection des oiseaux Auvergne-Rhône-Alpes (LPO AuRA) a déjà recensé vingt-deux cas d’empoisonnement ou de tir sur des rapaces, depuis début 2022, dans la région.
« Un de plus ! Et bien avant l’ouverture de la chasse. » Marie-Paule de Thiersant, présidente de la LPO AuRA, ne cache pas son dépit. Ce lundi 22 août 2022, un circaète Jean-le-Blanc a en effet été récupéré blessé par le Centre de soins pour la faune sauvage Le Tichodrome, situé au Gua (Isère). L’analyse radiographique a révélé plusieurs fractures graves, causées par des plombs de chasse, indiquent les deux associations dans un communiqué commun publié ce jeudi 25 août.
Radio du circaète Jean-le-Blanc retrouvé blessé par des plombs de chasse, le 22 août 2022, en Isère. © Le Tichodrome
Pourtant, le circaète Jean-le-Blanc est, comme tous les rapaces, intégralement protégé en France depuis 1976. Sa destruction par tir ou par empoisonnement est donc strictement interdite par la loi. Cet oiseau, qui se nourrit exclusivement de reptiles, et plus particulièrement de serpents, a en outre été classé « espèce vulnérable » en Isère par la LPO, en 2016. Et ce, sur la base des critères de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Les deux associations ont porté plainte conjointement
« C’est le huitième oiseau de l’année 2022 à être une espèce protégée victime de tir reçue au Tichodrome », déplore Mireille Lattier, directrice du Tichodrome. Soit « autant que durant toute l’année 2021″, souligne-t-elle. Un triste constat qui inquiète fortement les deux associations, conscientes que le plus dur reste à venir.
Basé sur la commune du Gua, Le Tichodrome soigne des animaux sauvages blessés ou malades, dans l’optique de les relâcher ensuite dans leur milieu naturel. © Le Tichodrome
Ces dernières le rappellent en effet, la saison de chasse n’a même pas encore démarré. Or, c’est traditionnellement durant cette période – qui s’étend cette fois-ci, en Isère, du 11 septembre 2022 au 28 février 2023 – que l’on découvre le plus d’espèces protégées touchées par des tirs de chasseurs.
Le circaète Jean-le-Blanc est protégé en France depuis 1976 et classé espèce « vulnérable » dans le département depuis 2016 par la LPO Isère. © Sylvain Chapuis
Ce circaète vient par ailleurs gonfler la trop longue liste des rapaces victimes d’empoisonnement ou de tir en Auvergne-Rhône-Alpes. « La LPO AuRA a déjà dénombré vingt-deux cas sur la région depuis le début de l’année (2022) », précise le communiqué. Comme pour chaque affaire similaire en Isère, la LPO AuRA et Le Tichodrome ont décide de déposer plainte conjointement et d’alerter l’Office français de la biodiversité (OFB).