FOCUS – Face aux difficultés financières rencontrées par le centre de sauvegarde de la faune sauvage le Tichodrome, la Métropole de Grenoble s’est à nouveau portée à sa rescousse en lui réaffirmant son soutien moral et financier. Une subvention exceptionnelle de 10 000 euros va lui permettre de continuer à accueillir et soigner les animaux sauvages malades ou blessés dans de meilleures conditions.
De gauche à droite Yann Mongaburu, Christophe Ferrari et Simon Farley en discussion avec Jean-Charles Poncet, président du Tichodrome. © Grenoble-Alpes Métropole
Ce mardi 1er décembre 2020, Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, Yann Mongaburu, vice-président en charge du défi climatique, de la biodiversité et de l’éducation à l’environnement, et Simon Farley, maire de la commune du Gua, ont rencontré l’équipe de l’association le Tichodrome.
Le but de cette visite ? Réaffirmer le soutien moral de la Métro à ce centre de sauvegarde de la faune sauvage, mais aussi et surtout lui apporter une grosse bouffée d’oxygène. Comment ? En lui accordant une subvention exceptionnelle de 10 000 euros pour l’aider à remonter la pente face à ses difficultés financières récurrentes. Une somme qui s’ajoute aux 20 000 euros d’aide déjà versés par la Métropole au titre de l’année 2020. Soit environ 13% du budget de l’association.
Ainsi le Tichodrome pourra-t-il continuer d’accueillir et soigner dans de meilleures conditions martinets, hérissons, fouines, écureuils, chauve-souris, chouettes et buses malades ou blessés. Une tâche que le centre accomplit 365 jours par an avant de relâcher ces animaux dans leur milieu naturel, une fois guéris.
Une perte de recettes considérable pour le Tichodrome du fait de la crise sanitaire
La situation exceptionnelle due au coronavirus a en effet généré de nouvelles difficultés financières pour l’association qui ne vit que de dons, d’adhésions et de subventions publiques. Lors du premier confinement, le centre a ainsi essuyé une perte de 90 % de ses recettes. De surcroît, il a dû faire face, ces dernières années, à une augmentation importante du nombre de ses pensionnaires. Avec pour effet de mettre à rude épreuve son équipe de salariés et de bénévoles.
Des petits pensionnaires de tout âge sont pris en charge au Tichodrome. © Grenoble-Alpes Métropole
Ainsi, dimensionné pour accueillir 1900 animaux par an, le centre en reçoit-il désormais 2 050. Il enregistre de plus « des pics importants au printemps et durant l’été, durant la période de reproduction », témoigne Mireille Lattier, directrice du centre. « Rien qu’en juillet dernier, nous avons accueilli 500 animaux, soit 18% de plus qu’au mois de juillet 2019 », précise-t-elle.
Un budget insuffisant pour accueillir les animaux dans de bonnes conditions
Une situation que les quatre salariés de l’association et les deux personnes en renfort durant l’été ne parviennent plus à gérer. Sans compter que les quinze bénévoles réguliers (des personnes âgées) se sont mis en retrait pour se protéger de l’épidémie. Et que le recrutement de jeunes en service civique a pris du retard avec le confinement.
Jean-Charles Poncet, président du Tichodrome, et Mireille Lattier, sa directrice. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Autre conséquence de la crise sanitaire : la perte de revenus générés par les événements habituellement organisés toute l’année. « Aujourd’hui, notre budget de 150 000 euros ne nous permet plus d’accueillir les animaux dans de bonnes conditions », se désole la directrice.
Et ce d’autant plus qu’il lui a fallu se résigner à opérer une sélection de la faune accueillie. « Nous refusons déjà les colombidés et les corvidés pour nous concentrer uniquement sur les espèces protégées, ce qui est contraire à nos principes », précise-t-elle.
Joël Kermabon
La Métropole, un soutien croissant du Tichodrome depuis 2013
Unique en Isère, Le Tichodrome assure également une mission de sensibilisation du public à la protection de la biodiversité. Notamment en proposant des conférences et animations auprès de diverses structures (établissements scolaires, associations …). Il participe en outre activement au suivi sanitaire de la faune sauvage et de son environnement.
En 2019, Christophe Ferrari avait rencontré l’équipe du Tichodrome en difficulté après les épisodes de canicule. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Ce n’est pas la première fois que la Métro se porte au secours de l’association, dans le cadre de sa stratégie en faveur de la biodiversité et des espaces naturels. Ainsi a‑t-elle soutenu le Tichodrome en lui accordant une subvention de 2 000 euros par an de 2013 à 2017. Une subvention passée à 6 000 euros en 2018 puis à 10 000 euros en 2019, en raison de l’explosion du nombre d’animaux accueillis pendant la canicule.
Outre son aide financière, la Métropole avait, dès 2019, relayé l’appel à l’aide du Tichodrome en invitant toutes les collectivités locales à soutenir son action. Ainsi, en 2020, 41 communes sur 49 ont-elles apporté une aide financière au centre. Soit neuf de plus qu’en 2019, pour environ 10% de son budget. Parmi ces communes, 16 sont présentes sur le territoire métropolitain : Brié-et-Angonnes, Champagnier, Champ-sur-Drac, Claix, Échirolles, Grenoble, Jarrie, La Tronche, Le Gua, Le-Pont-de-Claix, Le-Sappey-en-Chartreuse, Saint-Barthélémy-de-Séchilienne, Saint-Pierre-de-Mésage, Seyssins, Varces-Allières-et-Risset et Vif.