En 2013, plus d’une dizaine d’oiseaux protégés ont été retrouvés blessés par des tirs de plombs en Isère. Les associations de sauvegarde de la faune sauvage et de protection des oiseaux accusent les chasseurs.
La Ligue de protection des oiseaux iséroise (LPO) tire la sonnette d’alarme. Depuis le début de l’année 2013, pas moins de 14 oiseaux protégés ont été retrouvés blessés par des tirs de plomb. Un nombre forcément en-dessous de la réalité, dans la mesure où tous les animaux ayant subi des tirs ne sont pas retrouvés. Tout récemment encore, des radiographies effectuées par le vétérinaire du Tichodrome, le Centre de sauvegarde de la faune sauvage en Isère, ont montré la présence de plombs sur deux buses variables trouvées blessées sur les communes de Nivolas-Vermeille et Beaucroissant. Des espèces pourtant protégées par la Directive oiseaux (2009/147/CE) concernant la conservation des oiseaux sauvages et la loi française de juillet 1976 relative à la protection de la nature. En cette saison de chasse qui doit s’étendre jusqu’au 27 février 2014, les fautifs semblent être tout trouvés pour la LPO iséroise et le Tichodrome. « Les fédérations de chasse se dédouanent mais nous savons très bien que les rapaces sont considérés par certains chasseurs comme des nuisibles pour le gibier », explique un responsable du Tichodrome. Des pratiques courantes apparemment. De lourdes sanctions encouruesEn octobre dernier, dans le département de la Haute-Saône, la ligue de protection des oiseaux et l’association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) avaient porté plainte contre la fédération de chasse haut-saônoise soupçonnée de destruction d’espèces protégées en bande organisée. En ligne de mire : des chats forestiers, mais aussi des rapaces tels que l’autour des palombes. Des animaux apparemment jugés nuisibles pour un élevage de lapins de garenne et des faisans. Au niveau national, la LPO estime qu’environ 80 oiseaux ont été blessés de la sorte. Pourtant, les sanctions encourues pour ce type de délit peuvent être lourdes. En 2011, près de Chambéry, un chasseur pris en flagrant délit après avoir abattu un héron cendré avait ainsi écopé d’une peine exemplaire : un mois de prison avec sursis et 1 200 euros d’amende, assortie d’un retrait de permis de chasser de trois ans, d’une confiscation de l’arme utilisée et de 1 000 euros de dommages et intérêts, à verser aux associations protectrices de l’environnement. En Isère, une plainte contre X co-signée par plusieurs associations locales a été déposée pour tenter de mettre fin à ces pratiques. Xavier Bonnehorgne
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