FOCUS – Trois femmes ont pu se baigner en maillot de bain couvrant s’apparentant à un burkini, à la piscine Jean-Bron de Grenoble, ce jeudi 28 juillet 2022. Ceci, un peu plus d’un mois après la décision du Conseil d’État qui a suspendu, le 21 juin, l’article 10 du nouveau règlement des piscines grenobloises autorisant le port du burkini. Le personnel de la piscine a accepté les trois baigneuses, estimant que leurs maillots couvrants, mais ajustés près du corps, étaient règlementaires. Après consultation de la mairie, les agents ont en revanche refoulé deux autres femmes dont les tenues ont été jugées non conformes.
[Article mis à jour samedi 30 juillet 2022, à 0 h 25]. Après plus d’un mois de pause, la polémique sur le burkini va-t-elle renaître à Grenoble ? Trois femmes ont pu en effet se baigner à la piscine Jean-Bron avec ce “maillot de bain couvrant”, ce jeudi 28 juillet 2022. Et ce, alors que le Conseil d’État a pourtant confirmé, le 21 juin dernier, la suspension de l’article 10 du nouveau règlement des piscines grenobloises autorisant le port du burkini. Une première décision prononcée par le tribunal administratif un mois plus tôt.
Si ces femmes étaient pour la plupart membres du Syndicat des femmes musulmanes de l’Alliance citoyenne, fer de lance du combat pro-burkini, l’association ne souhaite toutefois pas communiquer sur le sujet, évoquant une « baignade normale » et « non une action ». Vers 10 h 30 ce jeudi matin, un groupe de sept personnes, dont six femmes, s’est ainsi présenté à la piscine Jean-Bron, désirant pour certaines se baigner avec un maillot couvrant s’apparentant à un burkini.
Il y avait, parmi les sept personnes, « cinq femmes en maillot couvrant, une en topless et un homme ». (…) « Sur les cinq maillots couvrants, trois ont été jugés conformes – car ajustés près du corps – et deux non conformes par les agents, qui ont alors contacté la mairie pour vérification. »
Selon la Ville de Grenoble, il y avait, parmi les sept personnes, « cinq femmes en maillot couvrant, une en topless et un homme ». Après le passage du petit groupe par les vestiaires, le personnel de la piscine a immédiatement procédé à l’habituelle vérification des tenues.
« Sur les cinq maillots couvrants, trois ont été jugés conformes – car ajustés près du corps – et deux non conformes par les agents, qui ont donc contacté la mairie », précise la Ville. Celle-ci leur a alors confirmé que ces deux derniers maillots n’étaient pas règlementaires et « les deux personnes sont reparties ».
Un règlement laissant libre cours à des interprétations opposées
Les trois autres femmes pouvaient-elles légalement se baigner dans le bassin ? Une question difficile à trancher tant le nouveau règlement des piscines grenobloises, même retoqué par le Conseil d’État, laisse libre cours à des interprétations opposées.
À l’origine, l’article 10 autorisait en effet les « tenues non près du corps moins longues que la mi-cuisse ». C’est justement cette dérogation que la justice a suspendue, jugeant qu’elle « portait atteinte au principe de neutralité du service public ». Or, les baigneuses acceptées à la piscine Jean-Bron, ce jeudi matin, portaient un maillot intégral, de type burkini, allant de la tête aux pieds, donc en dessous de la mi-cuisse… Mais dans « un tissu fait pour la natation et qui colle à la peau ».
Les « maillots couvrants ajustés près du corps autorisés » par le Conseil d’État, selon la Ville
Le Conseil d’État ayant « interdit la jupette » mais « autorisé les maillots couvrants ajustés près du corps », selon le maire de Grenoble, la présence de ces trois femmes ne contrevenait ainsi pas à la loi pour la municipalité et les employés de la piscine. Lesquels leur ont donc ouvert l’accès au bassin.
« Tous les baigneurs et toutes les baigneuses présent-e‑s ce matin dans la piscine Jean Bron portaient des vêtements de bain conformes à l’article 10 du règlement intérieur des piscines municipales lui même modifié suite à la jurisprudence du Conseil d’État du 21 Juin dernier », affirme la Ville de Grenoble, ce vendredi matin.
Et la mairie d’ajouter : « Cette jurisprudence a apporté de réelles avancées puisqu’elle permet, au-delà du point suspendu par le tribunal administratif, l’égalité pour les femmes et les hommes par l’autorisation du monokini pour les femmes, protège la santé et améliore l’universalité d’accès du service public à toutes et tous en autorisant de porter des tenues de bain couvrantes ajustées près du corps. »
Alain Carignon saisit le préfet et le procureur de la République
Comme à l’accoutumée en de pareilles circonstances, l’ancien maire de Grenoble Alain Carignon aujourd’hui président du groupe d’opposition Société civile, divers droite et centre (SCDDC) s’est empressé de réagir et de crier au scandale. Dans un communiqué envoyé ce jeudi soir, il affirme ainsi « qu’Éric Piolle défie la loi, piétine la décision du Conseil d’Etat et démontre qu’il fera tout pour permettre à l’islamisme de s’afficher dans le service public ».
L’ancien maire de Grenoble demande donc au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin « d’appliquer la loi sur la lutte contre le séparatisme qui lui permet de suspendre un élu qui trahit manifestement les valeurs de la République. J’ai saisi le préfet de l’Isère et le procureur de la République des suites qu’ils entendaient donner à ces manquements manifestes aux décisions judiciaires et à ces nouvelles provocations du maire de Grenoble », conclut-il.
Une annonce qui pourrait appeler une contre-attaque d’Éric Piolle. Avant peut-être une nouvelle salve de réactions, ouvrant alors un énième épisode de cet interminable feuilleton… Néanmoins, la Ville de Grenoble a fait savoir, ce vendredi matin, qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer – du moins dans un premier temps – sur les propos d’Alain Carignon.
Le préfet évoque des « échanges avec la Ville de Grenoble » sur ces faits
De son côté, le préfet de l’Isère a réagi dans un communiqué diffusé quelques heures plus tard, ce vendredi 29 juillet. « L’accès de plusieurs femmes porteuses d’une combinaison intégrale couvrant l’ensemble du corps dans une piscine grenobloise le jeudi 28 juillet soulève de vives réactions », souligne Laurent Prévost.
« Dans le cadre de l’action des services de l’État dans la lutte contre le séparatisme et les phénomènes communautaristes contraires aux principes républicains, les conditions dans lesquelles cet accès a été autorisé font l’objet d’échanges avec la Ville de Grenoble dont les agents ont, dans le même temps, refusé l’accès à d’autres femmes contrevenant au règlement municipal en vigueur après la décision du Conseil d’État », indique le préfet.
3 réflexions sur « Grenoble : trois femmes ont pu se baigner en burkini à la piscine Jean Bron, un mois après la décision du Conseil d’État »
le burkini est interdi t au maroc et piolle lautorise malgre la loi
islamiste ou extremiste
Eric Piolle racole les voix et et caracole pour la propagande islamiste.
Consternant.
C’est pourtant parfaitement clair : Le Conseil d’État confirme la suspension du règlement intérieur des piscines de la ville de Grenoble autorisant le port du « burkini ».
https://www.conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-confirme-la-suspension-du-reglement-interieur-des-piscines-de-la-ville-de-grenoble-autorisant-le-port-du-burkini