FOCUS - Le Syndicat des femmes musulmanes de l'Alliance citoyenne organisait, ce mercredi 27 avril 2022, une action "porteur de paroles" place Victor-Hugo à Grenoble. Le concept ? Les passants étaient ainsi invités à réagir à une banderole avec la phrase "Aujourd'hui, nos libertés sont menacées par...". L'occasion pour les militantes d'échanger sur les questions de laïcité et de liberté. Mais aussi de mettre la pression sur la mairie avant la délibération sur le port du burkini dans les piscines municipales, lors du conseil municipal du 16 mai 2022.
"Aujourd'hui, nos libertés sont menacées par...". La phrase, inscrite sur une succession de pancartes, s'affichait en grand, ce mercredi 27 avril 2022, sur la place Victor-Hugo. Le Syndicat des femmes musulmanes de l'Alliance citoyenne y organisait en effet une action "porteur de paroles", de 15 à 17 heures.
Objectif? Recueillir et exposer dans la rue les paroles d'habitants et de passants. Un outil de plus en plus prisé par les militants aujourd'hui. "L'idée, c'est de laisser les gens venir compléter et accrocher ensuite leur réponse sur la corde à linge", explique Soumeya, membre du syndicat et instigatrice de l'action.
Le Syndicat des femmes musulmanes a affiché sur la place Victor-Hugo une grande banderole avec la phrase "Aujourd'hui, nos libertés sont menacées par...", que les passants étaient invités à compléter. © Manuel Pavard - Place Gre'net
À côté de la banderole principale, une série de panneaux, en nombre croissant au fur et à mesure de l'après-midi. Tous dévoilant les réponses données par les personnes volontaires à la question précitée. Un large panel de mots et d'expressions, allant de "Macron" à "l'extrême droite", en passant par "le fascisme", "le patriarcat", "la répression associative", "le fossé entre les élites et le peuple", "l'absence de liberté de la presse", "le sexisme" ou encore "l'acceptation et la résignation".
"En tant que femmes musulmanes, on est directement impactées par cette montée de l'extrême droite"
Pour le Syndicat des femmes musulmanes, l'objectif était d'interpeller les Grenoblois à deux niveaux, à la fois sur des sujets locaux et nationaux. "On souhaite forcer le débat sur ces questions de liberté, au lendemain de l'élection présidentielle qui a vu l'extrême droite au second tour", précise Soumeya. "Aujourd'hui, en tant que femmes musulmanes, on est directement impactées par cette montée de l'extrême droite. Puisqu'on ne nous donne pas de place médiatique, on vient occuper une place dans l'espace public."
Soumeya (à gauche) et d'autres militantes de l'Alliance citoyenne ont interpellé les Grenoblois, sur la place Victor Hugo. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Si le syndicat n'avait pas donné de consignes de vote pour ce second tour, la militante évoque "la peur, l'inquiétude et la colère de voir Le Pen à plus de 40 % et de voir la réélection de Macron comme un barrage à l'extrême droite". Et pour cause, elle qualifie le quinquennat du président de la République de "plus islamophobe dans l'histoire récente".
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