DÉCRYPTAGE – Seule députée de gauche iséroise élue en 2017 face au raz-de-marée LREM, Marie-Noëlle Battistel parviendra-t-elle à conserver la 4e circonscription, ancrée à gauche depuis 1973 ? En poste depuis 2010, la députée socialiste, investie par la Nupes, reste favorite pour un nouveau mandat, avant le premier tour des législatives, ce dimanche 12 juin. Mais plusieurs de ses adversaires espèrent créer la surprise. En particulier, la candidate de la majorité présidentielle Fanny Lacroix (Modem), Michaël Kraemer (Les Républicains) et Olivier Guyot (Rassemblement national).
C’était un peu la « dernière des Mohicans ». En 2017, alors que la vague macroniste raflait neuf des dix circonscriptions iséroises (huit LREM et une Modem), Marie-Noëlle Battistel (PS) était la seule députée de gauche à conserver son siège dans le département. La candidate de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) parviendra-t-elle à maintenir à gauche la 4e circonscription, convoitée notamment par Ensemble1La coalition de la majorité présidentielle réunissant Renaissance (ex-LREM), le Modem et Horizons (le parti d’Édouard Philippe) ? C’est tout l’enjeu de ces législatives, à 48 heures du premier tour, programmé ce dimanche 12 juin 2022.
La 4e circonscription, la plus vaste du département, s’étend de la rive gauche du Drac – avec les communes de Seyssins et Seyssinet-Pariset et une portion de Fontaine – aux confins du Trièves et de l’Oisans, en passant par une partie du Vercors et de la Matheysine. Un territoire mêlant zones urbaines et montagneuses, qui constitue certainement LE bastion isérois de la gauche et même du PS. Celui-ci a en effet couronné sans discontinuer des députés socialistes (ou apparentés) depuis 1973.
Le bilan de Marie-Noëlle Battistel largement salué, y compris par certains adversaires
Marie-Noëlle Battistel entend ainsi prolonger cette tradition profondément ancrée depuis près de cinq décennies. Élue pour la première fois en 2010, lors d’une législative partielle, suite au départ de Didier Migaud à la Cour des comptes, elle a ensuite été réélue en 2012, puis il y a cinq ans, battant par là même au second tour son ex-suppléant Fabrice Hugelé, passé à LREM. La députée PS le reconnaît, son statut de « seule rescapée de gauche en 2017″ lui confère une certaine « responsabilité ». « Ça a fait partie des raisons de ma décision », confirme-t-elle.
Investie par la Nupes, après l’accord conclu par le PS avec La France insoumise et ses alliés écologistes et communistes, Marie-Noëlle Battistel part avec les faveurs des pronostics. D’une part car elle a réussi à rallier l’ensemble de la gauche – hors extrême gauche – sans affronter de candidatures dissidentes. D’autre part car la députée sortante peut s’appuyer sur un bilan largement salué, y compris par plusieurs de ses adversaires.
Particulièrement mobilisée contre l’ouverture à la concurrence des barrages hydroélectriques – sujet sur lequel elle a signé un rapport parlementaire dès 2013 -, Marie-Noëlle Battistel s’est aussi engagée pour la sauvegarde de l’usine Ferropem de Livet-et-Gavet, en 2021. Elle fut également (entre autres) co-rapporteuse de la proposition de loi sur l’allongement du délai légal de l’IVG. Lequel est ainsi passé de 12 à 14 semaines de grossesse, en février 2022.
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