FIL INFO – La députée de l’Isère Marie-Noëlle Battistel a interpellé, ce mardi 20 février dans le cadre des questions au gouvernement, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire sur l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques. L’enjeu pour elle ? Tout faire pour empêcher libéralisation annoncée, ce que permet la loi de transition énergétique.
C’est au cours de la séance de questions au gouvernement de ce mardi 20 février que Marie-Noëlle Battistel, députée PS de la 4e circonscription de l’Isère et vice-présidente de la Commission des affaires économiques, a interpellé Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, sur l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques.
Un domaine que l’élue connaît bien puisque qu’elle est l’auteur d’un rapport parlementaire concernant la transition énergétique. La députée PS ne baisse pas les bras et revient ainsi à la charge sur la volonté de l’État de résister à la Commission européenne pour dire non à la mise en concurrence des ouvrages hydroélectriques.
« Vous prenez la responsabilité unilatérale de baisser la garde »
Au cours de cette interpellation du gouvernement, Marie-Noëlle Battistel a rappelé au ministre l’importance de l’hydroélectricité – une énergie propre, renouvelable et stockable – dans la réussite de la transition énergétique.« [Une transition énergétique] sur laquelle notre pays doit rester à la pointe », insiste-t-elle. Avant de reprocher à Nicolas Hulot les propositions d’ouverture à la concurrence des ouvrages hydroélectriques français qu’il a évoquées, la semaine passée, devant la Commission des affaires économiques
« Vous avez affirmé la nécessité de sortir du statut quo et de poursuivre les discussions avec la Commission européenne afin de mettre la France en conformité avec le droit européen, tout en veillant à ce que la mise en concurrence n’entraîne ni dégradation sociale ni territoriale », lui rafraichît-t-elle la mémoire.
Une prise de position lourde de conséquences, estime la députée de l’Isère. « Vous prenez donc la responsabilité unilatérale de baisser la garde, de cesser le combat engagé ces dernières années pour la préservation de cet outil stratégique, de fragiliser une filière qui a fait la preuve de son efficacité énergétique, économique et environnementale », en déduit Marie-Noëlle Battistel.
Les ouvrages hydroélectriques « ne sont pas des biens comme les autres »
Pour la députée, la pilule n’est manifestement pas passée. L’élue l’affirme, ces outils sont une des garanties de l’indépendance énergétique française, tout autant que des outils de l’aménagement du territoire, de la gestion de la ressource en eau et de ses usages.
Marie-Noëlle Battistel estime de surcroît qu’ils sont au cœur d’enjeux de sécurité très forts. « Nous croyons que les ouvrages ne sont pas des biens comme les autres. Nous croyons qu’ils relèvent du service public et ne qu’ils ne doivent pas être soumis aux règles de la concurrence », martèle-t-elle.
Marie-Noëlle Battistel en est convaincue, des solutions juridiques existent dans la loi de transition énergétiques pour éviter cette mise en concurrence « tout aussi dogmatique que risquée ». Pour autant, l’élue tempère. « Certes, cela n’est ni simple, ni évident ; cela exige une vision politique et le courage de la défendre. D’autres pays l’ont fait. Pourquoi pas la France ? », questionne-t-elle.
La réponse de Nicolas Hulot jugée « préoccupante »
L’occasion pour la députée de tacler la politique d’Emmanuel Macron. « En réduisant partout l’intervention publique, vous développez un modèle libéral qui aura des conséquences pour le service public, pour ses agents, pour le pouvoir d’achat des consommateurs et pour nos territoires », lance Marie-Noëlle Battistel.
Avant d’interroger : « Monsieur le ministre, êtes-vous prêt à porter cette parole forte et à défendre notre patrimoine national ? »
La réponse de Nicolas Hulot à cette question laisse, selon elle, apparaître « une volonté forte du gouvernement d’accéder aux demandes de libéralisation de l’Europe ». Une réponse que Marie-Noëlle Battistel juge « préoccupante ».
C’est pourquoi « [elle s’engagera] fortement dans les semaines à venir aux côtés des acteurs de l’énergie et des élus locaux pour que la libéralisation annoncée ne soit pas engagée, comme le permet la loi de transition énergétique ».
JK