FOCUS - Le nouveau règlement intérieur des piscines municipales grenobloises, qui autorise désormais le port du burkini (ou burqini), a été adopté d'une courte tête par le conseil municipal, ce lundi 16 mai 2022 au soir. Un vote qui n'a toutefois pas clos la polémique, les réactions continuant d'affluer, du côté des opposants comme des défenseurs de la délibération. Par ailleurs, la décision de Laurent Wauquiez de couper les subventions régionales à la Ville de Grenoble suscite, elle aussi, de nombreux commentaires de la part des adversaires politiques du président (LR) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Il était près de 21 heures, ce lundi 16 mai 2022, lorsque le changement du règlement intérieur des piscines a été approuvé par le conseil municipal de Grenoble. Par vingt-neuf voix pour, vingt-sept contre et deux abstentions, les élus ont adopté la délibération et son très controversé article 10 autorisant le port du burkini, mais aussi la baignade seins nus. Un vote très serré, organisé au terme de plus de trois heures trente de débats. Ce qui montre à quel point le sujet divise et fracture la société, la classe politique et même la majorité. Une réalité maintes fois décrite durant la séance.
En marge des passes d'armes animées ayant émaillé le conseil municipal, les pro et anti-burkini, modérés comme radicaux, ont continué d'alimenter la polémique depuis le début de semaine. Et pour pimenter encore un peu plus les débats, le président de Région Laurent Wauquiez a remis une pièce dans la machine en annonçant, sitôt les résultats connus, le retrait des subventions régionales à la Ville de Grenoble. Une décision qui a, elle aussi, suscité des réactions de tous bords.
Le groupe Nouvel air, socialistes et apparentés saisit le préfet
Illustration avec le groupe Nouvel air, socialistes et apparentés (Nasa), à l'origine ce mardi 17 mai d'un communiqué intitulé "Burqini : quand deux opérations de communication s’affrontent sur le dos des Grenobloises et des Grenoblois". Les élus de l'opposition de gauche au conseil municipal ciblent ici à la fois Éric Piolle et Laurent Wauquiez.
Au maire de Grenoble, ils reprochent en effet "un débat qui fracture la gauche, fragmente sa majorité et divise les Grenoblois. Le tout dans le seul but de s’offrir une visibilité politique nationale dans le cadre d’une opération de communication savamment orchestrée sur la quasi-totalité des médias." Les conseillers municipaux socialistes, qui ont tous trois voté contre la délibération, "regrettent" le verdict du vote.
Ils dénoncent "une profonde régression sociale qui fragilise l’égalité femmes-hommes, met à mal des années de lutte en faveur de l’émancipation et risque de faire peser une lourde pression sociale sur bon nombre de femmes et de jeunes filles qui refuseraient de porter le burqini". Le groupe Nasa annonce donc qu'il "saisit ce jour [mardi 17 mai] le préfet de l’Isère, dans sa mission de contrôle de légalité a posteriori, et envisage toutes les suites à donner à l’adoption de cette délibération, y compris judiciaires".
L'édile EELV comme le président LR sont renvoyés dos à dos. "Monsieur Piolle, Monsieur Wauquiez, les habitantes et habitants de Grenoble n’ont pas à faire les frais de vos coups de com’ permanents", s'insurge le groupe Nasa.
Mais les trois élus n'épargnent pas non plus Laurent Wauquiez. "Fidèle à lui-même", le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes "ne manque pas une occasion d’attiser les tensions et d’alimenter la vile polémique sur les réseaux sociaux et dans les médias", accusent-ils. Avant d'assimiler, là encore, sa décision à "une opération de communication personnelle à des fins électorales et politiciennes, au détriment des Grenobloises et des Grenoblois qui en paient les pots cassés".
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2 réflexions sur « Burkini à Grenoble : la polémique liée à l’adoption du nouveau règlement des piscines rebondit après le retrait des subventions régionales confirmée par Laurent Wauquiez »
Wauquier se donne une posture de défenseur des femmes qui seraient soumises au voile et au burkini”. Il en fait un casus belli avec la ville de Grenoble au point de supprimer la subvention de la Région. Où était-il quand des femmes accusaient Damien Abad, alors dirigeant LR, de les avoir violées ? Voir sur ce sujet l’article de mediapart
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