FOCUS – Le conseil métropolitain a voté, le 25 mars 2022, son budget pour l’année s’élevant à 791 millions d’euros. Soit « le plus important jamais présenté », selon l’intercommunalité. Le tout, « sans augmenter le taux d’imposition ». Celui-ci possède trois objectifs principaux. Parmi lesquels l’amélioration de la qualité de l’air, la structuration des mobilités douces, et l’accessibilité pour tous à des logements de qualité.
Voilà « un budget destiné à continuer à faire de notre territoire l’un des plus innovants et attractifs de France ! » affirme la Métropole. Ce budget 2022 ne marque pourtant, au global, qu’une légère évolution par rapport à 2021. En effet, il s’établit à 791,3 millions d’euros (M€), par rapport aux 786,5 M€ du budget précédent. En 2020, il se montait à 740 M€.
Les dépenses de fonctionnement, par contre, ont nettement augmenté en un an – passant de 429,5 à 441,4 M€. A contrario, les dépenses d’équipement semblent diminuer, atteignant désormais 245,6 M€. La métropole avait pourtant misé fortement en 2021 sur ce budget d’investissement, qui était alors le plus important jamais présenté par la collectivité, avec une augmentation de 10% par rapport à 2020. En réalité, les dépenses d’équipement augmentent bel et bien. Et pour cause, en 2021, 37 M€ « exceptionnels » étaient liés à la prévision de l’acquisition du Groupe hospitalier mutualiste.
La passerelle du Groupe Hospitalier Mutualiste reliant la clinique d’Alembert et la clinique des Eaux-Claires. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Le budget métropolitain de cette année se veut donc plus ambitieux que le précédent… comme chaque année. En effet, selon la Métro, « après un début de mandat marqué par une adaptation permanente aux contraintes de la crise sanitaire, 2022 représente pour la métropole l’année d’élaboration et de mise en œuvre de l’outil principal de pilotage financier qu’est le plan pluriannuel d’investissement, porteur de ses ambitions politiques. »
Ce budget 2022 se structure ainsi autour de trois priorités. Tout d’abord, l’amélioration de la qualité de l’air sur le territoire. Puis la structuration des mobilités douces. Enfin, l’amélioration de l’accessibilité pour tous à des logements de qualité. Le tout, sur fond de crise sanitaire encore vivace.
Le budget primitif a été voté à 96 voix contre 16, dont 13 voix du groupe Communes au cœur de la métropole (CCM) et 3 du groupe d’opposition. Ainsi que 11 abstentions, de la part du du groupe Métropole Territoires de Progrès Solidaires (MTPS).
Investissement, endettement, la Métro maintient le cap
On l’aura compris, avec ce budget 2022, la Métropole entend, encore une fois, « donner la priorité à l’investissement ». De quoi garantir « l’activité de demain », la Métropole étant d’ailleurs le « premier contributeur local à l’activité de la région grenobloise ».
Ainsi, en 2022, elle investit « 547 euros par habitant », sachant que 70 % des marchés de travaux de la Métropole échoient à des entreprises situées sur son territoire. Un chiffre qui grimpe même à 97 % si l’on intègre celle de la région.
La Métro maintient également ses reversements aux communes, qui représentent 28 % de ses dépenses de fonctionnement. Ce qui ferait d’elle l’une des intercommunalités les « plus redistributives vis-à-vis de ses communes en France ». Ainsi, en 2022, ce sont « 118,8 millions d’euros qui seront reversés aux communes ».
Budget 2022 : La Métro joue la carte de l’endettement
En dépit de ces dépenses, l’intercommunalité entend bien, cette année encore, ne pas procéder à une hausse des impôts. Ce qui est le cas depuis 2016. Pourtant, les concours de l’État diminuent encore cette année de 1,3 M€. Du fait, notamment, de la contribution au redressement des finances publiques (CRFP), les ressources de la Métropole ont été ponctionnées de 162 M€ entre 2014 et 2022. Face à cela, elle continue à jouer la carte de l’endettement, car pour l’instant, sa capacité de désendettement1Ce ratio est calculé en nombre d’années nécessaires pour rembourser la dette en supposant l’arrêt total des investissements. En 2022, il est de 9 ans sur le seul budget principal. est « toujours bonne ». Elle s’est même améliorée depuis 2016 !
Des actions diverses en faveur de l’environnement ou du social
Les actions de la Métro gravitent fortement autour du thème des transitions. Energétique, tout d’abord. Le thème du chauffage, moins polluant, plus économique est à l’honneur. Avec les projets MurMur, Zéro fioul , Prime air Bois, le développement des réseaux de chaleur…
Pour ce qui est des mobilités douces, elle réaffirme un soutien fort au Smmag. Tout en poursuivant le développement du réseau cyclable Chronovélo à « Échirolles, Pont de Claix, Saint-Égrève, [ou bien encore]Gières ».
Chronovélo © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Par ailleurs, la Métropole prévoit la création ou la rénovation de 14 déchèteries « nouvelle génération » d’ici 2030. Mais également, toujours dans l’optique de produire de l’énergie renouvelable, une unité de méthanisation. Dès 2024, le centre de compostage de la métropole à Murianette accueillera ainsi cette unité qui produira du biométhane, issu des déchets alimentaires.
Toujours dans le thème de la transition environnementale, l’intercommunalité gère environ 35 000 arbres – répartis en plus de 350 espèces. Son Plan Canopée, en 2022, vise à protéger et développer ce patrimoine. Avec un objectif de 1500 plantations par an. Ce qui améliorera, en luttant contre les îlots de chaleur, la qualité des espaces publics.
© Manuel Pavard – Place Gre’net
Du point de vue social, la Métro soutient à la fois la production neuve de logements
sociaux et la réhabilitation du parc public et privé. En 2022, elle entend continuer à mettre l’accent sur « la rénovation du parc locatif social ».
Dans le même temps, Échirolles-Ouest a gagné le label Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) en février. Cette récompense est le fruit d’un travail commun avec la Métropole, la commune et les acteurs locaux ; la création d’un dispositif expérimental visant à éradiquer le chômage dans un quartier précis.
L’idée serait de créer des emplois en CDI « à partir des compétences des habitants et des besoins du territoire ». La Métropole investira donc 800 000 euros en 2022 « pour l’acquisition et la rénovation des locaux de l’entreprise » qui accueillera ces 160 nouveaux emplois. Enfin, parmi les grands projets, Cosmocité, le futur centre de sciences de Pont-de-Claix, doit être livré en fin d’année.
L’opposition regrette l’endettement et « un saupoudrage » sur certaines actions
Dominique Escaron a pris la parole pour expliquer la position de son groupe (CCM) sur le budget 2022. Tout particulièrement sur le Plan pluriannuel d’investissement (PPI), et son corollaire, l’endettement. Pour la plupart, les critiques émises restent, tout autant que le budget, dans la droite ligne des débats métropolitains.
D’une part, le groupe regrette les investissements liés au Smmag, notamment en vue de la construction du métrocâble. Mais également la construction du siège de la Métropole – bémol soulevé également avec ferveur par Alain Carignon. Tout en annonçant rejoindre « les inquiétudes sur la dette, même si pour l’instant il n’y a rien de catastrophique ».
Dominique Escaron, conseiller métropolitain du groupe de l’opposition Communes au coeur de la Métropole (CCM), maire du Sappey-en-Chartreuse
Et d’autre part, de façon plus globale, Dominique Escaron a regretté « un saupoudrage sur un certain nombre d’actions ». Une sorte de dispersion qui mènerait à une « efficacité modeste ». Allant jusqu’à déclarer que la métropole « est très loin d’atteindre les objectifs » imaginés « il y a quelques années ».
2 réflexions sur « Budget métropolitain record en 2022 avec un accent mis sur le social et l’environnement »
Merci de vos précisions. Qu’en est-il d u budget de la culture à la Metro ? Comment est-il réparti ?
Merci d’avance de votre réponse.
Bonjour,
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une véritable compétence métropolitaine. Vous trouverez plus d’infos sur le budget via ce lien.