EN BREF – Après une mise en liqui­da­tion judi­ciaire début 2021, la société Satma PPC basée à Goncelin spé­cia­li­sée dans la pro­duc­tion d’a­nodes a trouvé repre­neur avec le groupe Europlasma. Une annonce saluée par la Communauté de com­munes du Grésivaudan, la Ville de Goncelin et la dépu­tée de l’Isère Catherine Kamowski.

Une nou­velle vie pour la société Satma PPC ? Basée à Goncelin, l’en­tre­prise spé­cia­li­sée dans la pro­duc­tion d’a­nodes sur feuille d’a­lu­mi­nium¹com­po­sant élec­tro­nique majeur dans la fabri­ca­tion des conden­sa­teurs élec­tro­ly­tiques, la seule du genre dans l’Union euro­péenne, avait été pla­cée en liqui­da­tion judi­ciaire début 2021. Le 25 mars 2022, le tri­bu­nal de com­merce de Grenoble a validé l’offre de reprise du groupe Europlasma, dédié au trai­te­ment et à la valo­ri­sa­tion des déchets via des solu­tions à haute température.

Satma PPC est spé­cia­li­sée dans la pro­duc­tion d’a­nodes sur feuille d’a­lu­mi­nium. © Satma PPC

C’est l’in­dus­triel fran­çais lui-même qui l’an­nonce par voie de com­mu­ni­qué. En pré­ci­sant que « l’offre de reprise com­prend le main­tien de la pro­duc­tion sur le site actuel [et] la conser­va­tion de l’intégralité des emplois ». Le tout dans une stra­té­gie de « créa­tion d’une filière inté­grée de pro­duc­tion puis de trans­for­ma­tion de pro­duits finis en alu­mi­nium, alu­mi­nium-com­po­site et autres maté­riaux à des­ti­na­tion notam­ment des sec­teurs de la défense et de l’énergie ».

Un inves­tis­se­ment de 4 mil­lions d’euros

Comment va s’o­pé­rer la tran­si­tion ? « L’objectif d’Europlasma est, dans les pro­chaines semaines, de reprendre la pro­duc­tion sur le site et d’investir à moyen terme dans l’outil indus­triel afin d’augmenter sen­si­ble­ment sa capa­cité, tout en dimi­nuant for­te­ment la consom­ma­tion éner­gé­tique », pour­suit le groupe. Le mon­tant des inves­tis­se­ments ? Environ 4 mil­lions d’eu­ros sur 36 mois, pour « atteindre un niveau élevé d’activité, avec une atten­tion par­ti­cu­lière por­tée sur la ren­ta­bi­lité des opé­ra­tions ».

Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d’Europlasma. © Éric Knoll

« L’ambition affi­chée par Europlasma à l’horizon 2024 est un dou­ble­ment du chiffre d’affaires de 2021″, affirme Europlasma. Soit envi­ron 18 mil­lions d’eu­ros, Satma PPC ayant enre­gis­tré un chiffre d’af­faires de 8,7 mil­lions d’eu­ros (avec un résul­tat en perte de 1,3 mil­lion), en hausse de 10 % sur l’exer­cice 2021, pour sa part encore en cours d’audit.

« Cette reprise conforte la stra­té­gie du groupe de deve­nir un acteur incon­tour­nable de la dépol­lu­tion et de la décar­bo­na­tion des indus­tries », déclare le PDG d’Europlasma Jérôme Garnache-Creuillot. Qui entend « confé­rer une com­pé­ti­ti­vité sen­si­ble­ment accrue » à Satma PPC, en « l’associant à [ses] tech­no­lo­gies dis­rup­tives en matière de valo­ri­sa­tion et de conver­sion éner­gé­tique ».

Le « sou­la­ge­ment » du Grésivaudan et de la Ville de Goncelin

Sans sur­prise, l’an­nonce de la reprise de Satma PPC a été accueillie avec bon­heur par la Communauté de com­munes du Grésivaudan. « Un sou­la­ge­ment pour le ter­ri­toire ! », lance l’in­ter­com­mu­na­lité, en esti­mant avoir été « un par­te­naire pri­vi­lé­gié dans la sau­ve­garde de l’en­tre­prise ». Notamment aux côtés du pré­sident du Comité de déve­lop­pe­ment Isère Auvergne-Rhône-Alpes-Entreprises Yannick Neuder.

Conseil com­mu­nau­taire du Grésivaudan. L’intercommunalité salue la reprise de Satma PPC par Europlasma. © Le Grésivaudan

« Cette déci­sion […] nous per­met de sau­ver une cin­quan­taine d’emplois, de confor­ter le tissu indus­triel sur notre ter­ri­toire mais éga­le­ment de pré­ser­ver une cer­taine sou­ve­rai­neté euro­péenne et auto­no­mie fran­çaise sur ce type de pro­duc­tion », sou­ligne Jean-François Clappaz, vice-pré­sident du Grésivaudan en charge du déve­lop­pe­ment indus­triel. La Ville de Goncelin, pour sa part, témoigne de sa « grande émo­tion ».

Satisfaction encore du côté de la dépu­tée de l’Isère Catherine Kamowski. Qui ne manque pas de remer­cier le ministre de l’Économie et de Finances Bruno Le Maire, ainsi que sa ministre délé­guée Agnès Pannier-Runacher, « pour leur écoute, leur sou­tien et leur mobi­li­sa­tion ». Tout en indi­quant avoir elle aussi « par­ti­cipé au pro­ces­sus de sau­ve­tage […] en ren­con­trant ses sala­riés, ses diri­geants et les acteurs du ter­ri­toire ».