FOCUS – Un homme de 28 ans a été interpellé, ce mardi 22 mars 2022, sur l’aire d’accueil de gens du voyage de Seyssins. Les enquêteurs de la police judiciaire le soupçonnent d’être impliqué dans la fusillade qui avait fait trois blessés – dont un grave – le 25 avril 2020, dans le camp de gens du voyage situé en contrebas de l’avenue Edmond-Esmonin, à la limite entre Grenoble et Échirolles. Le suspect a été mis en examen pour tentative de meurtre, ce jeudi 24 mars, et placé sous contrôle judiciaire.
Près de deux ans après la fusillade ayant fait trois blessés – dont un grave – dans le camp de gens du voyage Esmonin, l’enquête menée par l’antenne grenobloise de la Direction zonale de la police judiciaire (DZPJ) Sud-Est a connu un important développement ce mardi 22 mars 2022. Au petit matin, les policiers ont en effet interpellé un homme de 28 ans, soupçonné de faire partie du commando, sur une autre aire d’accueil de gens du voyage, à Seyssins, annonce Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, confirmant une information du Dauphiné libéré.
Le suspect a été interpellé dans sa caravane, dont la perquisition a permis de découvrir un fusil de chasse et 1,7 kilo de résine de cannabis (photo d’illustration). © Chloé Ponset – Place Gre’net
Les faits s’étaient produits le 25 avril 2020, peu avant 22 heures, dans le camp situé en contrebas de l’avenue Edmond-Esmonin, près de l’allée de la Rance, à la limite entre Grenoble et Échirolles. Ce sont des riverains qui, après avoir entendu plusieurs détonations, avaient prévenu les secours ce soir-là.
L’un des blessés a dû subir l’ablation d’un rein
En arrivant, les policiers avaient intercepté, à la sortie du terrain, deux véhicules transportant chacun un blessé par balles, qu’ils emmenaient aux urgences. « Le premier d’entre eux était sérieusement blessé à la jambe, tandis que le second était plus gravement atteint », précise le procureur. Tous deux ont été conduits au CHU de Grenoble où « le second a été immédiatement pris en charge au bloc opératoire, sa blessure nécessitant l’ablation d’un rein », ajoute Éric Vaillant.
Sur les lieux de la fusillade, un troisième blessé avait été découvert, touché plus légèrement à la cheville. Avant d’être transporté à son tour à l’hôpital, celui-ci avait pu donner de premiers éléments sur le déroulé des faits. D’après ses déclarations, « une voiture était arrivée dans le camp et plusieurs individus armés avaient fait feu sans explication dans leur direction, avant de repartir en trombe », rapporte le procureur.
Les trois blessés n’ont fourni aucune explication quant au mobile de la fusillade
Procédant aux constatations dans le camp, les enquêteurs de la police judiciaire (PJ), assistés d’agents de la police technique et scientifique, avaient retrouvé huit étuis de calibre 223 Remington et quatre étuis de calibre 9 mm. Le commando avait donc vraisemblablement utilisé deux armes à feu : une arme longue type fusil de chasse et une arme de poing.
L’antenne grenobloise de la police judiciaire enquête depuis près de deux ans, sur commission rogatoire d’un juge d’instruction. © Tim Buisson – Place Gre’net
Le parquet de Grenoble avait alors ouvert une information judiciaire en mai 2020, les policiers de la PJ travaillant depuis sur commission rogatoire d’un juge d’instruction. Au cours des auditions, les trois blessés – qui s’étaient vu délivrer des ITT (incapacité totale de travail) de respectivement 30, 45 et 60 jours – ne leur avaient fourni aucune explication quant au mobile ou à l’origine de cette fusillade.
Le suspect nie sa participation aux faits et a été mis en examen pour tentative de meurtre
Toutefois, les investigations menées ont mis les enquêteurs sur la piste d’un des tireurs présumés, appartenant lui aussi à la communauté des gens du voyage. Ceux-ci sont ainsi allés interpeller le suspect de 28 ans chez lui, ce mardi 22 mars, sur l’aire d’accueil de Seyssins. La perquisition de sa caravane a par ailleurs permis de « découvrir un fusil de chasse et 1,7 kilo de résine de cannabis, objet d’une procédure incidente traitée par la gendarmerie locale », indique le parquet.
Confronté aux éléments d’enquête l’incriminant, le suspect a pourtant persisté à nier sa participation aux faits durant sa garde à vue. Quant aux raisons de la fusillade, celles-ci n’ont toujours pas pu être éclaircies. Déféré devant le juge d’instruction ce jeudi 24 mars, il a été mis en examen pour tentative de meurtre et placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention.