TRIBUNE LIBRE — Suite à la tribune des « Jeunes pour Piolle » publiée par le site Reporterre le vendredi 6 août, des « jeunes Grenoblois » signent à leur tour une tribune pour tirer à boulets rouges sur le bilan du maire de Grenoble et candidat à la primaire écologiste. Une voix marquée à droite : parmi les signataires, des soutiens revendiqués à Alain Carignon, des membres du syndicat étudiant Uni, et des candidats « Pour l’Isère » (union droite et centre) aux dernières élections départementales.
Alors qu’une communication bien huilée voudrait nous faire croire que le vote Piolle doit être une évidence pour la jeunesse, nous, jeunes Grenoblois, souhaitons alerter sur la réalité de son bilan à Grenoble.
Nous étudions à Grenoble, nous y travaillons et nous y évoluons chaque jour. Après sept ans de mandat, nous ne pouvons que déplorer le triste déclin de notre ville. Élu en prônant le « rassemblement des citoyens » et un Grenoble « en commun », Éric Piolle a finalement accentué les fractures et attisé les tensions. Au vu de son action dans notre ville, nous sommes déterminés à ne pas le laisser duper les jeunes Français.
Nous n’oublions pas le plan d’austérité mené par la municipalité
Ainsi, pendant que la propagande d’Éric Piolle vante des jardins partagés, nous vivons l’urbanisation galopante de notre ville où les espaces verts disparaissent sous le béton. Prochainement, c’est à Beauvert que des jardins familiaux et un espace de verdure vont être supprimés pour laisser place à un immeuble de six étages. Cette densification se joue dans tous les quartiers, avec la complaisance hypocrite d’Éric Piolle qui se présente pourtant comme le candidat de la lutte contre le réchauffement climatique.
Pendant que la propagande d’Éric Piolle célèbre le festival de Street Art, nous voyons au quotidien le nombre grandissant de tags, de dégradations et d’incivilités détériorer l’espace public.
Pendant que la propagande d’Éric Piolle loue la gratuité des bibliothèques, nous n’oublions pas le plan d’austérité mené par la municipalité, qui a notamment abouti à la suppression de deux bibliothèques de proximité et la suppression des emplois des bibliothécaires.
Pendant que la propagande d’Éric Piolle s’enorgueillit que la majorité des cyclistes soient des femmes, nous déplorons le nombre croissant de grenobloises qui n’osent plus rentrer seules chez elles la nuit. Nous avons tous une amie, une soeur, une mère concernée.
La promesse de gratuité des transports pour les jeunes jamais tenue
Pendant que la propagande d’Éric Piolle se félicite du prix des transports en commun, nous avons encore en travers de la gorge la promesse électorale de gratuité pour les jeunes, faite en 2014 et jamais tenue.
Pendant que la propagande d’Éric Piolle porte aux nues le budget participatif, nous retenons que la participation citoyenne n’a lieu d’être que pour des sujets mineurs (construire un poulailler par exemple). Pour les grands projets qui impactent durablement le quotidien des habitants, les grenoblois ne sont pas écoutés et les nombreuses pétitions restent lettre morte. Le maire de Grenoble, favorable au Référendum d’initiative citoyenne au niveau national, a délibérément ignoré le résultat d’un RIC local contre la démolition d’immeubles.
Pendant que la propagande d’Éric Piolle encense la désignation de Grenoble comme capitale verte européenne 2022, nous n’entendons personne en parler autour de nous. Nos amis et connaissances, même habitants à l’autre bout de la France, ont en revanche bien en tête la triste mais compréhensible désignation de Grenoble comme « Chicago français ». Selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, Grenoble est première ou deuxième des villes de sa strate pour trois quarts des types d’infractions recensés.
Le bilan d’Éric Piolle à Grenoble ne justifie pas sa candidature nationale
À l’heure où la capacité des “écolos” à exercer le pouvoir fait débat, nous vivons depuis sept ans la réalité d’une collectivité aux mains d’EELV et de La France Insoumise.
Éric Piolle ne peut pas être le candidat de la lutte contre le réchauffement climatique. Sa politique d’urbanisation aggrave la situation dans une ville déjà caniculaire, ses mesures anti-voitures n’ont eu presque aucun effet sur la pollution de l’air, et il ne fait preuve d’aucune ambition pour lutter contre les émissions de polluants liées au secteur résidentiel, bien plus importantes que celles liées aux transports. Son opposition idéologique à l’énergie nucléaire, pourtant décarbonée et essentielle à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, achève de lui ôter toute crédibilité.
Éric Piolle ne peut pas être le candidat de la justice sociale. Il a brutalement appliqué un plan d’austérité affaiblissant le réseau de lecture publique, réduisant le service de santé scolaire, augmentant les tarifs du périscolaire, des piscines, du stationnement, et coupant drastiquement dans les subventions aux associations notamment culturelles et sportives, qui pourtant jouent un rôle essentiel en matière de lien social.
Nous ne laisserons pas les communicants d’Éric Piolle enjoliver son bilan
Éric Piolle ne peut pas être le candidat du rassemblement. Sous son mandat, la fracture entre quartiers aisés et quartiers populaires s’est aggravée. Les quartiers les plus populaires subissent le déficit d’équipements publics : fermeture de bibliothèque et de piscine, gymnases mal entretenus… Ils sont également les plus exposés aux problèmes de sécurité et aux nuisances liées au deal, sans que le maire ne fasse preuve d’un quelconque volontarisme en la matière.
Comme le relève le livre Le Vert à moitié vide [en réalité, Le Vide à moitié vert, ndlr], les mesures mises en avant par la municipalité s’adressent avant tout à un électorat aisé et délaissent les plus précaires, creusant le sentiment d’abandon. Ainsi en est-il de la zone à faible émissions visant à interdire la circulation des véhicules polluants : si les plus fortunés n’auront aucun mal à investir dans un modèle hybride ou électrique, les moins aisés et notamment les jeunes auront bien des difficultés à remplacer leur vieux véhicule.
Voilà pourquoi nous ne laisserons pas les communicants d’Éric Piolle travestir et enjoliver son bilan sans y répondre. Nous avons constaté le dépérissement de Grenoble et nous ne souhaitons pas la même chose pour la France.
Signataires :
Clément Chappet
Hanane Mansouri
Yvenn Le Coz
Anna Moyot
Antoine Verdillon
Nora Bourkha
Maximin Ytournel
Ariane Sanna
Lucas Sanchez
Laura Roche
Coline Genevois
Amaury Pelloux-Gervais
Mylène Ilopis
Romain Branche
Gaël Baud
Salomé Partouche
Zinédine Belkessam
Imane Hiddi
Sean Bordiga Germain
Maëliss Rizzardi
Yannick Foschia
Pierre-Yves Loiseau
Jules Nale
Alexandre Lacroix
Mathis Elion
Xavier Dutt
Romain Bancel
Antoine Nachon
Nicolas Cholet
Lucas Ignace
Mathieu Luchino
Jean Ricard
Aymen Khoutir
Arthur Bugli
Galaad Clément-Cuzin
Alexis Morineau
Rémy Jonard
Valentin Reymond
Antoine Dombre
Cyril Slotwinski
Anton Kourinny
Pierre Germain
Johan Grifoni
Jean-Baptiste Bochet
Richard Bevilacqua
Nino Marzocca
Victor Guderzo
Téo Surtois
Thomas Scholastique
Valentine Gandy
Paul Claux