DROIT DE SUITE – Quatre conseillers régionaux de la Région Auvergne Rhône-Alpes réagissent suite au « supposé désengagement » de la collectivité dans le financement des Rencontres ciné montagne. En cause ? Les propos de Pierre Mériaux, délégué à la montagne de la Ville de Grenoble, dénonçant le non-renouvellement de la subvention jusque-là accordée à l’événement. Une « décision politique », avait jugé l’élu.
« On ne sait pas pourquoi la première région montagneuse d’Europe décide de ne plus soutenir le premier festival européen de cinéma de montagne. »
Pierre Mériaux, le “Monsieur montagne” de la Ville de Grenoble, dénonçait ainsi le non-renouvellement du soutien de la Région Auvergne Rhône-Alpes aux 21e Rencontres ciné montagne qui viennent de s’ouvrir ce 5 novembre 2019.
L’élu n’hésite d’ailleurs pas à enfoncer le clou, fustigeant une « décision purement politique n’ayant rien à voir avec l’intérêt général ». Ces propos rapportés par Place Gre’net ce lundi 4 novembre, n’ont pas manqué de faire vivement réagir quatre conseillers régionaux* du territoire métropolitain. Ces derniers s’inscrivent en effet en faux concernant « le supposé désengagement » de la Région dans le financement de l’événement.
« Il laisse entendre que la Région se désintéresse de la montagne »
« Il est faux de dire que la Région ne soutiendra pas le festival alors qu’il est prévu le vote d’une subvention en Commission permanente le 20 décembre », objectent-ils. Avant de justifier un calendrier légèrement décalé d’octobre à décembre, « pour des raisons administratives et pour un grand nombre d’évènements ».
Ainsi, argumentent-ils, « à la différence des années précédentes, pour plus de cohérence, la subvention sera prise en compte dans un autre cadre budgétaire ». À savoir ? Le même « que celui pour le festival du cinéma de montagne d’Autrans », donnent-ils pour exemple. En d’autres termes, le cadre budgétaire de la culture et non plus celui de la montagne.
« À quelques mois des élections municipales, Pierre Mériaux fait de la petite politique politicienne de comptoir », poursuivent nos quatre élus. Notamment, appuient-ils, « en retirant le logo de la Région de ses outils de communication et en lançant de fausses informations dans la presse et auprès du public passionné de montagne ».
Leur interprétation des assertions de Pierre Mériaux ? « Il laisse entendre que la Région se désintéresse de la montagne, alors que c’est un des axes prioritaires des politiques régionales, tant par un soutien à l’aménagement, au tourisme, qu’aux classes de neige. » Et leur conclusion est sans appel, « ce festival tout en hauteur mérite mieux que cette petitesse », assènent les quatre élus.
« La Région ne nous a rien notifié avant l’événement »
Côté majorité municipale, autant dire que la pilule n’est pas passée. Au point que le sujet a été évoqué au cours d’une des dernières délibérations du conseil municipal de ce 4 novembre. Celle portant précisément sur la modification de la liste des partenaires financiers des Rencontres ciné montagne.
« La Région ne nous a rien notifié avant l’événement. La réponse […] non officielle après de multiples échanges avec les services est que la délégation montagne ne souhaitait plus porter ce soutien. Et qu’il fallait s’adresser à la culture pour un vote prévu fin décembre », explique Pierre Mériaux.
Une réponse jugée « absurde » par l’élu, qui s’en explique. « Il n’était bien évidemment pas question que le partenariat qu’on nous demande d’afficher dès le mois de septembre comporte un engagement de la Région qui ne sera voté qu’au mois de décembre ! », relève-t-il. Pour l’élu « ce n’est pas sérieux » et il n’a rien changé de ses premiers propos.
« Je le redis, la Région abandonne le premier festival européen de cinéma de montagne », déplore-t-il. « C’est assez étonnant », commente pour sa part Éric Piolle. « On peut supposer qu’il y aura un revirement l’année prochaine. Mais, quoi qu’il arrive, c’est un trouble assez significatif et dommageable pour cette année, vu l’importance de l’événement », conclut-il.
Joël Kermabon
- * Nathalie Béranger et Catherine Bolze du groupe Les Républicains, Divers droite et Société civile ainsi que Sandrine Chaix et Claude Filippi appartenant au groupe Les Démocrates.