EN BREF – Un important incendie a détruit la salle du conseil municipal au sein de l’hôtel de ville de Grenoble, ce lundi 30 septembre, vers 3 h 15 du matin. Si les dégâts sur place sont importants, il n’y a pas eu de blessé. Alors que la police scientifique et les pompiers enquêtent encore sur les causes du feu, le syndicat Force ouvrière s’interroge de nouveau sur le respect des normes incendie.
Il se dit « malheureux ». Mais pas forcément étonné après l’incendie de l’hôtel de ville de Grenoble, ce lundi 30 septembre peu après 3 heures du matin. Pour Cherif Boutafa, que ce feu soit d’origine « criminel[le] ou technique, les faits nous donnent malheureusement raison ».
Et le secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) de la Ville de rappeler qu’il avait déjà alerté à plusieurs reprises le maire, au sujet des risques d’incendie dans le bâtiment.
« On lui avait fait un courrier récemment. Nous l’avions notamment prévenu sur les bastaings placés sur les portes de secours, souligne-t-il. Le feu a pris dans la salle du conseil municipal. S’il y avait eu du monde à l’intérieur, il aurait été très compliqué de sortir les gens. »
Quid de la formation des agents de sécurité ?
Le syndicat FO s’interroge également sur la formation des agents de sécurité, présents de nuit. Ce sont eux qui ont alerté les secours après le déclenchement de l’alarme incendie. « Ont-ils réellement reçu une formation suffisante, en cas d’incendie de cette ampleur ? » Aucun doute selon Thierry Chastagner, adjoint à la Sécurité civile, à la Ville de Grenoble. « Le déclenchement de l’alerte a été rapide. Et nos agents sont formés sur le PC incendie. »
Eric Piolle, maire de Grenoble, a enfoncé le clou dans un communiqué envoyé en début d’après-midi. « Des agents de sécurité sont présents 7 jours sur 7 et 24h/24 pour assurer la sécurité de l’Hôtel de ville. Ils effectuent une ronde toutes les vingt minutes. Je tiens à les remercier et les féliciter pour leur sang-froid et leur réactivité. »
« Les moyens sur la sécurité incendie sont très bons »
Alors, le bâtiment est-il particulièrement vulnérable en cas de feu ? Pas spécialement, selon l’élu : « Les moyens sur la sécurité incendie sont très bons, et l’hôtel de ville est bien entretenu. » La sous-commission départementale de sécurité avait pourtant émis un avis défavorable à la poursuite du fonctionnement de l’hôtel de ville en 2017. Ce qui avait fait réagir publiquement les élus CHS-CT du syndicat FO le 8 juillet dernier.
Pour Thierry Chastagner, cet avis a été motivé par une raison principale. « Il y a des archives, donc beaucoup de papiers, au rez-de-chaussée. Mais il se trouve que cela concerne l’aile droite du bâtiment. Or c’est l’aile gauche qui a brûlé. » De nombreux documents, par nature inflammables, qui doivent être transférés vers les Archives départementales de l’Isère en 2020 ou 2021.
« Cet incident ne va pas rassurer les agents qui travaillent à la mairie »
Quoiqu’il en soit, difficile à l’heure actuelle de chiffrer les dégâts. Est-ce que l’avis défavorable évoqué précédemment peut limiter l’indemnisation par les assurances ? « On va voir rapidement », précise Thierry Chastagner.
De son côté, le syndicat FO prévient. Il va « contacter le maire rapidement. Une table ronde va être réclamée. Il faut qu’il cesse de nous répondre par courrier. De nombreux agents qui travaillent à la mairie ont peur de se rendre au travail. Cet incident ne va pas les rassurer. »
Un accueil pour les agents municipaux et un numéro spécial ont, en tout cas, été mis en place dès le début de la matinée, alors que le bâtiment a été rouvert à tous, précise la Ville. Qui souligne avoir demandé à un laboratoire indépendant agréé des analyses complémentaires à celle des sapeurs-pompiers.
Sébastien Riglet
La piste accidentelle privilégiée, même si l’enquête se poursuit
Une enquête, confiée au commissariat de police de Grenoble, a été ouverte pour destruction involontaire par incendie, a confirmé Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble ce 30 septembre en début de soirée.
« À ce stade de l’enquête qui ne fait que débuter, aucun élément ne permet de retenir une piste criminelle. En effet, il n’y a pas eu a priori d’effraction et aucune trace d’accélérateurs de feu n’a été mise en évidence », précise-t-il.
Plusieurs prélèvements ont par ailleurs été réalisés et vont être analysés. Et Eric Vaillant de conclure : « L’expert judiciaire missionné n’a pas encore achevé son travail et aucune conclusion définitive ne peut être tirée. »
Encadré ajouté le 30 septembre à 22 h 30