FIL INFO – Le passage de deux à trois voies de l’A480 acté, les marges de manœuvre du maire écologiste de Grenoble, initialement pas vraiment convaincu par le projet porté par l’État et Area, sont étroites. Objectif désormais ? Pousser la société autoroutière à planter deux fois plus d’arbres qu’elle n’en coupe…
Dans un courrier adressé le 21 février au PDG d’Area, le maire écologiste de Grenoble demande à la société autoroutière, concessionnaire et maître d’ouvrage du projet d’élargissement de l’A480, de mettre les bouchées doubles en matière de reboisement. Pour chaque arbre ou arbuste coupé, Eric Piolle en réclame deux nouveaux. Plantés sur site, le long de l’axe autoroutier et en pleine terre.
Faute d’être parvenu à véritablement peser dans le dossier, le maire de Grenoble en est-il quitte à rogner les bas-côtés ? Eric Piolle avait, dès 2014, posé ses conditions. Elles étaient inscrites noir sur blanc dans ses promesses de campagne : faire de l’A480 un boulevard urbain avec une vitesse limitée à 70 km/h et sans augmentation de l’emprise foncière.
Objectif désormais ? Mieux insérer le projet dans la paysage
Pour la vitesse, c’est à moitié gagné. Le 21 février, le préfet de l’Isère a finalement signé l’arrêté abaissant de 20 kilomètres/heure la vitesse maximale autorisée. Mais sur 3,5 kilomètres, soit la moitié du tronçon concerné par l’élargissement. C’est du reste ce qui était prévu dans le protocole d’intention signé en novembre 2016.
Pour ce qui est de l’emprise foncière, c’est raté. En passant de deux à trois voies, et de 22 à 27 mètres de large, l’A480 va bel et bien empiéter au centre mais aussi sur les bas-côtés. Et, au passage, détruire près de 6 hectares d’espaces boisés.
Alors que le projet a reçu l’aval du préfet puis la validation du juge des référés*, les marges de manœuvre du maire de Grenoble sont pour le moins étroites.
Objectif désormais ? « Revoir à la hausse les ambitions d’insertion urbaine et paysagère du projet », souligne Eric Piolle dans sa missive.
« Le bassin grenoblois est régulièrement frappé par des épisodes de pollution de l’air. Le réaménagement de l’A480 en boulevard métropolitain sera bénéfique pour le territoire, les usagers de la route comme pour les riverains s’il permet la réduction de la pollution sonore, visuelle et atmosphérique sur son tracé », conclut le maire de Grenoble. Bientôt converti ?
PC
- * Un second recours au fond, doit encore être examiné par le tribunal administratif de Grenoble.