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Gaz à tous les étages pour la Métropole gre­no­bloise dont les bennes à ordures passent du die­sel au GNV

Gaz à tous les étages pour la Métropole gre­no­bloise dont les bennes à ordures passent du die­sel au GNV

FOCUS – Grenoble-Alpes Métropole fait pro­gres­si­ve­ment évo­luer sa flotte de bennes à ordures rou­lant au die­sel. La col­lec­ti­vité a fait le choix de moto­ri­sa­tions plus “propres” uti­li­sant le gaz natu­rel pour véhi­cules (GNV). La mise en ser­vice de huit pre­mières bennes fin 2018 pré­fi­gure un renou­vel­le­ment qui va concer­ner, d’ici 2020, la moi­tié du parc exis­tant. Un renou­vel­le­ment qui s’ins­crit dans le cadre de la lutte contre la pol­lu­tion de l’air, l’une des prio­ri­tés de la Métropole.

L'inauguration des nouveaux véhicules et de la station d'avitaillement ce mardi 15 janvier 2019. © Joël Kermabon - Place Gre'net

L’inauguration des nou­veaux véhi­cules et de la sta­tion d’a­vi­taille­ment, ce mardi 15 jan­vier 2019. © Joël Kermabon – Place Gre’net

La mati­née de ce mardi 15 jan­vier était à mar­quer d’une pierre blanche au Centre tech­nique d’ex­ploi­ta­tion (CTE) d’Eybens chargé de la col­lecte des déchets ména­gers de la Métropole.

En effet, la col­lec­ti­vité inau­gu­rait huit bennes à ordures ména­gères (Bom) flam­bant neuves rou­lant au gaz natu­rel pour véhi­cules (GNV). Ce type de bennes qui cir­culent depuis fin 2018 doit rem­pla­cer pro­gres­si­ve­ment les véhi­cules die­sel du parc actuel de la Métropole.

L’amélioration de la qua­lité de l’air : une prio­rité pour la Métropole

L’objectif de ce renou­vel­le­ment ? Participer au titre de la tran­si­tion éner­gé­tique à l’a­mé­lio­ra­tion de la qua­lité de l’air. « Une prio­rité », consi­dère Grenoble-Alpes Métropole qui, depuis plus de deux ans, œuvre en ce sens. Mais pas seule­ment. Cette muta­tion radi­cale s’o­père éga­le­ment en lien avec la future zone à faibles émis­sions qui va voir le jour en mars prochain.

Quelques-unes des huit bennes roulant au GNV réceptionnées en 2018? © Joël Kermabon - Place Gre'net

Quelques-unes des huit bennes rou­lant au GNV récep­tion­nées en 2018. © Joël Kermabon – Place Gre’net

En la matière pas ques­tion pour la col­lec­ti­vité de relâ­cher ses efforts. Si l’on constate une amé­lio­ra­tion notable de la qua­lité de l’air ces der­nières années, celle-ci s’a­vère encore net­te­ment insuf­fi­sante. De fait, les habi­tants de la métro­pole res­tent encore et tou­jours expo­sés à des seuils de pol­lu­tion supé­rieurs à ceux pré­co­ni­sés. Notamment par l’Union euro­péenne (UE) et l’Organisation mon­diale de la santé (OMS).

Une solu­tion en matière de qua­lité de l’air et de lutte contre l’ef­fet de serre

Pourquoi ce choix de véhi­cules rou­lant au GNV plu­tôt qu’à l’aide de l’éner­gie élec­trique ? La Métropole met en avant un constat « d’i­na­dé­qua­tion de la solu­tion élec­trique pour les poids lourds ». Georges Oudjaoudi, vice-pré­sident délé­gué à la pré­ven­tion, la col­lecte et la valo­ri­sa­tion des déchets, ne voit par ailleurs que des avan­tages à uti­li­ser ce type de propulsion.

Une des bennes avec au premier plan l'un des dispositifs de ravaitaillement. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Une des bennes avec, au pre­mier plan, l’un des dis­po­si­tifs de ravi­taille­ment. © Joël Kermabon – Place Gre’net

En pre­mier lieu, l’élu se féli­cite du faible bruit généré par ces véhi­cules, bien moindre que celui pro­duit par les bennes die­sel, assure-t-il.

Ensuite, « la moto­ri­sa­tion au gaz per­met de dimi­nuer de plus de 90 % les pous­sières fines et de plus de moi­tié les oxydes de car­bone (CO2) », pour­suit le vice-pré­sident. Un béné­fice envi­ron­ne­men­tal « non négli­geable », sou­ligne éga­le­ment Georges Oudjaoudi.

Autre avan­tage de cette moto­ri­sa­tion et non des moindres : son coût. D’après les pre­mières mesures et esti­ma­tions des ser­vices métro­po­li­tains, le GNV per­met­trait une éco­no­mie de 0,26 euro par kilo­mètre par rap­port au die­sel. Si l’on extra­pole ce chiffre au nombre de kilo­mètres par­cou­rus par 32 bennes en un an, cela repré­sente 100 000 euros d’é­co­no­mies pour la col­lec­ti­vité. En résumé, « une solu­tion com­plète en matière éco­no­mique, de qua­lité de l’air et de lutte contre l’ef­fet de serre », estime la Métropole.

La moi­tié des bennes à ordure rou­lant au die­sel sera rem­pla­cée d’ici 2020

Quid du rythme de renou­vel­le­ment des 71 véhi­cules die­sels consti­tuant la flotte actuelle ? « Nous com­man­dons chaque année sept à huit bennes et c’est à ce rythme-là que nous pas­se­rons à ce type de moto­ri­sa­tion », déclare Georges Oudjaoudi. C’est ainsi que la Métropole a prévu de rem­pla­cer 32 Bom qui rou­laient jus­qu’a­lors au die­sel par des camions GNV. Soit la moi­tié de son parc actuel d’ici 2020.

Quelques-unes des huit bennes roulant au GNV réceptionnées en 2018? © Joël Kermabon - Place Gre'net

Quelques-unes des huit bennes rou­lant au GNV récep­tion­nées en 2018. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Rouler au gaz c’est bien mais encore faut-il pou­voir rechar­ger effi­ca­ce­ment les bennes à ordures. À cet effet, la Métropole a équipé le centre tech­nique d’Eybens d’une sta­tion de recharge lente en GNV.

Cette sta­tion d’a­vi­taille­ment, inau­gu­rée le même jour, per­met déjà d’ap­pro­vi­sion­ner les camions durant la nuit, à l’en­droit même où ils stationnent.

Pour autant, les besoins en appro­vi­sion­ne­ment vont for­te­ment aug­men­ter d’ici 2025. Une année char­nière à par­tir de laquelle la cir­cu­la­tion de véhi­cules die­sel sera tota­le­ment inter­dite. Par ailleurs, près du quart des véhi­cules des par­ti­cu­liers fonc­tion­ne­ront au GNC à l’ho­ri­zon 2030, dans le cadre du nou­veau plan de dépla­ce­ment urbains (PDU) de la Métropole.

En 2019, deux autres sta­tions d’a­vi­taille­ment en GNV

La col­lec­ti­vité sou­haite anti­ci­per cette pro­gres­sion, afin d’ac­com­pa­gner au mieux les pro­fes­sion­nels dans la conver­sion de leur parc d’u­ti­li­taires. Dans cette pers­pec­tive, deux autres sta­tions d’a­vi­taille­ment GNV seront amé­na­gées sur le ter­ri­toire métropolitain.

L’une, publique et gérée par GEG, ouvrira ses portes au cou­rant de l’été 2019, che­min de la Tuilerie à La Tronche [tout près d’Athanor, ndlr]. Cette sta­tion « de charge rapide » finan­cée par la Région, l’Ademe et GRDF, per­met­tra de faire le plein en six ou sept minutes.

Une benne en cours de ravitaillement en GNV. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Une benne en cours de ravi­taille­ment en GNV. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Une sta­tion dont l’emplacement est fort judi­cieux. En effet, les bennes de la Métropole, obli­gées de pas­ser par le centre de tri et d’in­ci­né­ra­tion des déchets, l’u­ti­li­se­ront en pre­mier lieu. « La grande inno­va­tion c’est qu’elle sera acces­sible au public. Il s’a­git, là, d’un élé­ment de dyna­mi­sa­tion très fort pour ce chan­ge­ment de moto­ri­sa­tion sur le bas­sin de vie », se réjouit Georges Oudjaoudi.

Quant à la seconde, gérée par GNV Alpes Grenoble, elle sera fonc­tion­nelle fin 2019 à Saint-Égrève.

Favoriser l’é­co­no­mie cir­cu­laire par la pro­duc­tion de bio­car­bu­rant dans la métropole

L’approvisionnement des futures sta­tions de La Tronche et de Saint-Égrève sera assuré grâce au BioGNV, autre­ment dit un bio­car­bu­rant. Ce contrai­re­ment au gaz uti­lisé à la toute fraîche sta­tion d’Eybens, qui uti­lise quant à elle du GNV plus “clas­sique”. L’objectif ? Favoriser l’éco­no­mie cir­cu­laire en aug­men­tant la pro­duc­tion de bio­car­bu­rant dans la métropole.

La station d'épuration Aquapole

Depuis 2016, la sta­tion d’épuration « Aquapole » uti­lise ses boues métha­ni­sées pour pro­duire du bio­gaz. DR

Comment ? Notamment par le tru­che­ment de la métha­ni­sa­tion des boues de la sta­tion d’é­pu­ra­tion d’Aquapole. Mais aussi par la métha­ni­sa­tion des déchets ali­men­taires du centre de com­pos­tage de Muriannette. Un « cercle ver­tueux », estime Christophe Ferrari, le pré­sident de Grenoble-Alpes Métropole.

Joël Kermabon

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