EN BREF – Pascal Clérotte, par ailleurs porte-parole du Groupe d’analyse métropolitain, a été condamné pour injure publique à caractère raciste, ethnique ou religieux à l’encontre d’une candidate soutenue par Eric Piolle aux élections législatives de 2017. Évoquant une « erreur de frappe », il a annoncé faire appel de la décision du tribunal correctionnel.
Pascal Clérotte, connu comme le « porte-parole du Groupe d’analyse métropolitain » (Gam), a été condamné ce jeudi 8 novembre par le tribunal correctionnel de Grenoble pour injure publique à caractère raciste, ethnique ou religieux à l’encontre d’une candidate aux élections législatives de 2017. La victime ? Soukaïna Larabi, soutenue par le maire écologiste de Grenoble, qui s’était présentée sur la 3e circonscription de l’Isère face à Michel Destot, député socialiste sortant*.
Reconnu coupable en première instance des faits qui lui sont reprochés, Pascal Clérotte a été condamné à 5 000 euros d’amende**, dont 2 500 euros avec sursis, ainsi que 1 000 euros au titre du préjudice moral et 1 000 euros de frais de justice.
Le porte-parole du Gam, bête noire de la municipalité rouge-verte***, a d’ores et déjà annoncé faire appel de la décision du juge (l’appel est suspensif) et porter ce jugement sur la table du Conseil de l’Europe au titre de la liberté d’expression.
Au cœur du débat, un commentaire posté le 1er juin 2017 sur la page Facebook de Place Gre’net. Un post, rapidement supprimé, dans lequel Pascal Clérotte renommait Soukaïna Larabi « Soulqaeda » Larabi. Voilà pour le texte. Le contexte ? La période pré-électorale. Le commentaire avait été posté sur un article indiquant que Soukaïna Larabi s’était arrogée le soutien de Benoît Hamon, alors candidat des socialistes et des écologistes à la présidentielle.
En toile de fond, le non-soutien de Benoît Hamon
Pascal Clérotte – qui faisait partie du comité de soutien de Michel Destot en 2011 – avait alors dénoncé un délit d’abus de propagande en vue de gagner des voix. Il avait d’ailleurs porté plainte le 13 juin 2017 pour infraction à l’article L 97 du code électoral. Avant d’être entendu par les gendarmes. Depuis… rien n’a officiellement été entrepris.
En attendant, le porte-parole du Gam a‑t-il franchi la ligne rouge dans son commentaire sur Facebook ?
Oui, selon Soukaïna Larabi qui a porté plainte le 6 juin 2017, malgré les excuses de Pascal Clérotte. Celle-ci avait alors dénoncé dans un communiqué un « amalgame entre moi, Soukaïna, et Al Qaeda, organisation terroriste, meurtrière, qui a endeuillé tant de familles de par le monde ».
Une accusation que réfutait et réfute toujours Pascal Clérotte. Lequel plaide la faute de frappe et avait souligné à l’audience avoir écrit le texte « à l’arrache ». Le tribunal correctionnel de Grenoble ne l’a pas suivi sur ce terrain-là.
Le passé judiciaire de Pascal Clérotte en question
Lors de ce procès, le fait que Pascal Clérotte avait été condamné en Belgique en 2017 pour des faits relevant de sa vie privée a par ailleurs été porté à la connaissance du tribunal.
Depuis, des bruits courent sur des propos qui auraient été tenus, dans l’enceinte du palais de justice, sur d’autres aspects du passé judiciaire de Pascal Clérotte. Des propos – non confirmés par plusieurs personnes présentes au procès – sur lesquels seul l’intéressé a en tout cas réagi publiquement à ce jour, sur le site du Gam.
Patricia Cerinsek
* La 3e circonscription a finalement été remportée par la candidate LRM, Émilie Chalas.
** L’auteur d’une injure publique adressée à une personne à raison de son origine ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée risque jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 22 500 € d’amende.
*** Le Gam est notamment à l’origine de la révélation des irrégularités sur les marchés de la fête des Tuiles mais aussi sur les conditions du rachat du siège de la caisse régionale du Crédit agricole, deux dossiers pointés par la chambre régionale des comptes. En réaction à l’ouverture d’une enquête préliminaire pour favoritisme sur l’affaire de la fête des Tuiles, le maire de Grenoble dénonçait, lui, en mai dernier une attaque politique.