A quinze jours des législatives, la décomposition-recomposition à gauche de l’échiquier politique se poursuit. Non plus à la faveur d’un potentiel rassemblement en vue de ces élections – il a échoué – mais de soutiens plus ou moins affichés. Dernier en date ? Celui de Benoît Hamon.
Sur la première et la troisième circonscriptions, le vainqueur de la primaire socialiste et candidat malheureux à la présidentielle vient d’apporter son soutien non pas aux candidats investis ou soutenus par le PS mais à ceux d’un autre mouvement, un brin dissident, « Ensemble pour gagner ! » * En fait, pour l’heure, un embryon de rassemblement soutenu par le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, qui ambitionne de fédérer écologistes du crû, frondeurs socialistes et citoyens pour (re)constituer l’union des gauches alternatives.
Sur ces deux circonscriptions, et quelques jours après Caroline de Haas – militante féministe et initiatrice de la pétition citoyenne contre la loi Travail – Benoît Hamon apporte son soutien à Nicolas Kada et Soukaïna Larabi, ex-socialiste aujourd’hui exclue du parti. Le cinquième homme de la présidentielle veut faire le pari du renouvellement.
« Le renouvellement, le vrai »
« Nicolas Kada porte un projet d’avenir dans lequel chacun trouve sa place », souligne Benoît Hamon dans un communiqué où il dit également « bien connaître Hugo David » (le suppléant de Nicolas Kada), sans un mot toutefois pour Soukaïna Larabi. « Il est le renouvellement, le vrai, celui auquel nous aspirons tous ».
En attendant, pour ce qui est du rassemblement, ce n’est pas gagné. Car sur le créneau écolo de gauche, il y a du monde. Sur la première circonscription, le PS et le PRG soutiennent un autre candidat, celui de Génération Écologie, Eric Grasset. Sur la troisième, le PS mise encore et toujours sur Michel Destot. La hache de la guerre des gauches n’est visiblement pas encore enterrée…
PC
* Benoit Hamon n’apporte son soutien qu’au candidat sur la première circonscription de « Ensemble pour gagner ! », Nicolas Kada. Sur la troisième, le vainqueur de la primaire socialiste à la présidentielle dit rester « loyal » au socialiste Michel Destot. Pas de soutien donc à Soukaïna Larabi contrairement à ce qu’avançait le mouvement dans un communiqué.