REPORTAGE VIDÉO – Ce jeudi 18 octobre, plusieurs centaines de seniors ont défilé dans les rues de Grenoble pour le maintien de leur pouvoir d’achat. Ils répondaient ainsi pour la quatrième fois à l’appel des neuf associations et syndicats de retraités à l’origine des manifestations de septembre 2017, de mars et juin derniers. Une nouvelle « mobilisation générale » pour défendre leur pouvoir d’achat après la hausse de la CSG, le quasi gel des pensions et la perspective d’un coup de rabot avec la réforme des retraites.
« Non à la CSG ! », « Augmentez les retraites ! » ou encore « Nos retraites… elles sont à nous… on se battra… pour les garder ! », scandent des centaines de têtes blanches foulant l’asphalte grenobloise. Visiblement, nos anciens n’ont rien perdu de leur combativité des trois précédentes manifestions de septembre 2017 et de mars et juin 2018.
Tout comme un peu partout en France, les retraités étaient donc une nouvelle fois dans la rue ce 18 octobre à l’appel des neufs syndicats* et associations déjà à l’origine des premières mobilisations.
La crainte de la future réforme des retraites
Leurs principaux griefs ? La hausse de la CSG et le quasi gel des pensions, qui grèvent leur pouvoir d’achat. À ceux-ci s’ajoute l’inquiétude du coup de rabot annoncé avec la future réforme des retraites. Une réforme aux conséquences nombreuses – et pour la plupart négatives – pour les salariés du privé, qui fait peser moult incertitudes sur l’Arlésienne de la revalorisation de leurs retraites.
De surcroît, le projet du gouvernement qui remettrait en cause le dispositif de la pension de réversion – destinée à allouer aux veuves et veufs une partie de la retraite de leur conjoint – risque fort d’aggraver la situation de 4,4 millions de retraités.
Les syndicats en colère dénoncent une nouvelle attaque du gouvernement
La récente annonce par Édouard Philippe, le Premier ministre, de la fin de l’indexation des pensions sur les prix a été l’une des gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase. « La coupe est pleine ! », fulminent les syndicats de retraités. De fait, les pensions seront revalorisées de seulement 0,3 % en 2019 et 2020, alors même que l’inflation prévue pour ces deux années serait de 1,7 %.
Une bien mauvaise nouvelle pour les séniors quand on sait que les prix ont déjà augmenté de 2,3 % entre juin 2017 et juillet 2018… « Cette nouvelle attaque contre les retraités, après la hausse de 1,7 point de la CSG depuis janvier 2018 et le gel des pensions pour l’année 2018, dégrade sérieusement leur pouvoir d’achat », s’inquiète l’intersyndicale.
De quoi nourrir les craintes de nos retraités qui se demandent, dès lors, à quelle sauce ils vont être mangés alors que beaucoup d’entre eux peinent à joindre les deux bouts.
« Les retraités ne renonceront pas à leurs droits »
Qu’espèrent donc les retraités in fine ? Bien sûr et toujours la suppression de la hausse de la CSG dans le projet de loi de Financement de la Sécurité sociale 2019 (PLFSS). Ils exigent également la revalorisation de toutes les pensions ainsi que leur indexation sur les salaires et un Smic, au minimum, pour les petites pensions dans le cas d’annuités complètes. Mais pas seulement. Ils demandent aussi la prise en charge à 100 % de la perte d’autonomie et le remboursement intégral de tous leurs médicaments et frais médicaux.
Les retraités ont en travers de la gorge les engagements de campagne du candidat Macron, qui avait promis de ne pas toucher aux petites pensions et ainsi de préserver leur pouvoir d’achat. Comment ? Avec une hausse de la CSG qui ne serait destinée qu’aux retraités « aisés ». Si certains regrettent désormais d’avoir voté pour le candidat En marche, tous sont bien déterminés à ne pas céder d’un pouce. « Non Monsieur Macron, nous ne sommes pas des nantis, les retraités ne renonceront pas à leur droits ! », se révolte l’intersyndicale.
Joël Kermabon
* CGT, CFE-CGC, FO, FSU, FGR-FP, Ensemble, Solidaires et l’Unsa