REPORTAGE PHOTO – Après une première manifestation nationale le 30 janvier, les retraités ont de nouveau manifesté dans les rues de Grenoble ce jeudi 15 mars, rejoints par le personnel des Ehpad. Parapluie en main, ils ont réaffirmé leur désaccord face à la hausse de la CSG et la baisse des pensions et, plus généralement, la future réorganisation du système de santé.
Malgré la pluie, ils étaient plusieurs centaines de retraités, actifs et personnels d’Ehpad à avoir répondu à l’appel national des neuf organisations de retraités dont FO, la CGT et Solidaires. Le mot d’ordre : « La solidarité mais pas le racket ! »
Hausse de 25 % de la CSG, taxe de 0,3 % sur les retraites, gel des revalorisations… Beaucoup de retraités perçoivent ces mesures comme injustes. Parmi eux, Lydie, qui a travaillé à mi-temps dans la fonction publique et se retrouve aujourd’hui avec une retraite de 700 euros par mois. Avec la nouvelle réforme, c’est 50 euros en moins par mois et 600 euros par an.
« La retraite, on a travaillé toute notre vie pour la mériter »
Pour Bertrand, syndiqué FO depuis toujours, « les privilégiés sont au gouvernement, pas chez les retraités. La retraite on a travaillé toute notre vie pour la mériter. » Aujourd’hui, il a le sentiment de payer pour les autres.
Cette génération qui a connu mai 68, considère que ce combat n’est pas seulement le sien. « Ce qu’on défend maintenant c’est pour vous plus tard », expliquent Manou et Lydie, deux amies retraitées.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Angèle Varoquier a rejoint l’Union nationale des retraités et des personnes âgées (UNRPA) dont elle préside la section de Saint-Martin-d’Hères. Une association qui, derrière le slogan « Ensemble et solidaire », vise à regrouper aussi bien des actifs que des personnes âgées.
Colette, elle, militante de la première heure, « préfère qu’on se serre les coudes et qu’on agisse ensemble ». Le rassemblement est à ses yeux le seul moyen de faire bouger les choses.
« Une loi santé qui pousse à la maltraitance »
Pancarte à la main, le personnel des Ehpad a lui aussi bravé la pluie pour manifester. Pour les aides-soignants du centre hospitalier de La Mure, il s’agit de « dire non à une loi santé qui pousse à la maltraitance des résidents mais aussi du personnel ».
Ce métier, ils l’ont choisi pour sa dimension humaine, mais se plaignent aujourd’hui d’être régulièrement en sous-effectifs. Dans ces conditions, chaque minute compte. « Tout est robotisé », « On a moins de dix minutes le matin pour faire la toilette à un résident et cinq pour le faire manger ».
En quoi consiste selon eux la transformation envisagée de l’organisation et du fonctionnement du système de santé ? « C’est faire de l’argent sur l’humain ! », dénonce une des aides-soignantes.
Alors que d’autres manifestations ont eu lieu partout en France, comme à Chambéry où 1 000 personnes se sont réunies, une nouvelle mobilisation est d’ores et déjà prévue le 22 mars à 10 heure, place de la gare à Grenoble.
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