REPORTAGE VIDÉO - Dix-huit mois avant les élections municipales de 2020, Alain Carignon, ancien ministre et maire de Grenoble, officialise (presque) son entrée en campagne. Ce samedi 8 septembre, ses partisans ont organisé un « forum citoyen pour l'alternance », un moment d'échanges aux allures de grand retour pour l'ancien édile qui, ce n'est plus un secret, lorgne vers la mairie.
Canotiers à la Maurice Chevalier sur la tête, des sympathisants d'Alain Carignon, l'ancien ministre et maire de Grenoble, se pressent autour des quelques barnums installés ce samedi 8 septembre place Docteur Martin. Dans l'assistance, les chevelures grises sont de loin majoritaires.
Le « Forum citoyen pour l'alternance » organisé par des citoyens issus de la société civile bat son plein, protégé par près d'une dizaine de vigiles qui veillent au grain et surveillent l'entrée. En musique de fond, des tubes des années 80 assurent l'ambiance, complétant ainsi le tableau d'un rassemblement politique ne respirant pas vraiment la nouveauté.
Une offensive électorale dix-huit mois avant les élections municipales
À bientôt 70 ans, Alain Carignon continue imperturbablement et obstinément à vouloir occuper le devant de la scène politique grenobloise. Soutenu par une cinquantaine de membres de la société civile et les thuriféraires du site Grenoble le changement (récemment piraté), l'ancien maire n'a jamais vraiment abandonné l'idée de revenir un jour aux affaires… Il y pense même plus que jamais à dix-huit mois des élections municipales de 2020. Et ce malgré son passé.
Condamné en 1996 à cinq années d'emprisonnement, dont quatre fermes, pour « abus de biens sociaux, corruption et subornation de témoins », l'ancien édile estime malgré tout être « le seul opérationnel pour opérer le redressement dont Grenoble a besoin » et proposer une « alternative forte ».
Sa bête noire ? Éric Piolle, coupable, selon Alain Carignon, de presque tous les maux dont souffrirait Grenoble, si ce n'est ceux attribués à son prédécesseur Michel Destot.
Des thématiques politiques déjà bien rodées
Ce forum proposait ainsi à ses visiteurs – pour la plupart déjà acquis à la cause – les quatre thèmes récurrents d'un argumentaire politique déjà bien rôdé. Pour cela, quatre barnums permettaient d'échanger sur « Une ville plus sûre », « Se déplacer en sérénité », « Le big-bang grenoblois » ou encore sur « Une ville requalifiée ». Et un autre pour, bien sûr, s'inscrire sur la liste de diffusion destinée à se tenir au courant de l'actualité d'Alain Carignon.
Retour en images sur ce rassemblement qui, au final, aura attiré environ deux cents personnes tout au long de l'après-midi.
« Carignon, on n'en attend pas grand chose »
Pour autant que nous ayons pu en juger, les passants non avertis de la tenue de ce forum ont été relativement peu nombreux à venir se renseigner spontanément. Un militant de Nuit Debout et d'Alternatiba s'est, quant à lui, vu refuser l'entrée, reconnu sur une photo prise alors qu'il gribouillait une affiche du collectif vers la MC2.
Des habitants d'un immeuble jouxtant le square du Docteur Martin ont pour leur part accroché, très visiblement à la rambarde de leur balcon, une banderole évoquant le passé judiciaire d'Alain Carignon.
Quant à ces deux autres passants que nous avons pu interroger, l'un se montre relativement conciliant et peu concerné, tandis que l'autre est nettement plus vindicative.
Joël Kermabon