FIL INFO – Depuis plusieurs mois, des étudiants se plaignent de leur conditions de logement auprès du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Grenoble. Ils dénoncent pêle-mêle des problèmes d’hygiène, de discrimination et de harcèlement dans la résidence universitaire olympique (RUO). De son côté, le Crous dément formellement.
Certains étudiants de la résidence universitaire olympique (RUO), située en face de l’hypermarché Grand’Place, seraient-ils au bord de la crise de nerfs ?
Selon eux, les relations avec le personnel d’entretien se seraient tendues durant l’année universitaire. Des plaintes concernant le ménage des parties communes ont par ailleurs été formulées à plusieurs reprises auprès de la direction du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Grenoble.
Des accusations graves
Plus grave, plusieurs étudiants font état d’insultes, dont certaines à caractère raciste, mais aussi de harcèlement et d’intrusion dans les chambres. « Les agents d’entretien se permettent des choses inacceptables », soutient un résident.
« Déjà, le ménage n’est pas fait correctement. Nous voyons ou nous entendons le personnel discuter mais nous ne le voyons jamais à l’œuvre. Ensuite, ils se permettent, sans même frapper à la porte, de rentrer dans les chambres avec leurs badges d’accès alors que leur travail ne concerne que le nettoyage des parties communes. »
Une autre étudiante abonde : « Ils n’arrêtent pas de crier dans les couloirs, exprès pour réveiller les gens. C’est du harcèlement, réellement. Mais les étudiants, pour la plupart étrangers, ne connaissent pas leurs droits et préfèrent ne rien dire. Ils se contentent de partir de la résidence. »
Des allégations non fondées selon le Crous
Difficile de trouver à qui parler de ce sujet du côté du Crous, qui plus est en cette période estivale. Néanmoins, le service communication a répondu par courriel à nos questions : « Les allégations relatives aux insultes à caractère raciste de la part de personnels d’entretien ou d’intrusion dans les chambres des résidents ne sont pas fondées. »
Et de s’appuyer, pour démentir les autres allégations, sur les résultats « globalement positifs » des enquêtes de satisfaction 2017 : « S’agissant de la résidence RUO, 71 % des étudiants de la résidence RUO sont satisfaits ou très satisfaits sur l’entretien et 88 % se disent satisfaits ou très satisfaits sur la sécurité. »
FE
Le président du conseil de résidence saisit le tribunal
En plus de ces tensions, le doctorant qui représente les étudiants au conseil de résidence se dit victime de discrimination de la part du Crous. Il a ainsi saisi le tribunal administratif de Grenoble le 13 juillet, car il estime que son logement à la RUO, renouvelé les fois précédentes en moins d’une semaine, ne l’a pas été cette année en représailles de son statut et des revendications qu’il porte.
Face à ces accusations, le Crous a tenu à préciser : « Au regard du nombre de demandes de logement et des critères d’admission, il s’avère que ce doctorant n’a malheureusement pas pu obtenir satisfaction à sa demande. Nous le regrettons sincèrement. Cependant, une proposition de logement, à loyer identique, dans une autre résidence du Crous Grenoble Alpes a été transmise à cet étudiant. Cette proposition a fait l’objet d’une acceptation de la part de cet étudiant. »