EN BREF – Après s’être vu attribuer le marché de préfiguration de la Fête des tuiles en 2014, puis l’organisation des éditions 2015 et 2016 de cette même fête aujourd’hui dans le collimateur de la justice, des factures prouvent que l’association Fusées avait pris une part active dans la campagne du maire de Grenoble en 2014.
Alors que le parquet de Valence a ouvert une enquête préliminaire pour favoritisme après l’attribution à Fusées de marchés afférents aux éditions 2015 et 2016 de la Fête des tuiles, la question du lien entre cette association et le maire de Grenoble est revenue sur la table des élus lors du conseil municipal, le 18 juin.
En question, cinq factures extraites des comptes de campagne du maire de Grenoble émises par Fusées et ayant trait à des opérations de collage d’affiches. En tout, 5 000 euros réglés par le mandataire financier d’Eric Piolle à l’association qui n’a, d’après Matthieu Chamussy, pas fait que coller des affiches.
« Cette association a aussi participé à l’organisation de soupes musicales sur vos marchés », a fait remarquer le chef de file de l’opposition de droite républicaine (Les Républicains- UDI et société civile ) à l’adresse d’Élisa Martin, la première adjointe présidant la séance en lieu et place du maire absent*.
Une association qui se trouvait, à travers son codirecteur Pascal Auclair, dans le comité de soutien d’Eric Piolle lors de cette campagne 2014. Une association qui s’est vu attribuer en 2014, pour 19 400 euros, le marché de préfiguration de la Fête des tuiles. Avant d’obtenir un an plus tard, sans mise en concurrence, les deux marchés d’organisation des éditions 2015 et 2016 de cette même fête. Puis de disparaître de la circulation…
Eric Piolle ne connaissait pas « vraiment » Fusées ?
« Pourquoi, à notre connaissance, ce marché de préfiguration n’a pas fait l’objet d’une information au conseil municipal en vertu du rendu acte, comme le dispose le code général des collectivité territoriales ? », s’est étonné Matthieu Chamussy. « Cela en dit davantage sur le lien qui vous unit avec cette association et qui jette un questionnement supplémentaire sur les conditions dans lesquelles elle a obtenu les marchés publics. »
En mai dernier, en réaction à l’ouverture de l’enquête préliminaire, Eric Piolle avait à la question d’une journaliste, répondu ne pas connaître « vraiment » l’association Fusées.
« Or, il y a deux personnes qui y ont été désignées par votre majorité au sein du conseil d’administration de la Régie 2C », a fait remarquer Matthieu Chamussy.
En 2016, Charline Chechirlian et Marielle Imbert, qui à l’époque travaillaient toutes deux pour Fusées, avaient finalement quitté le conseil d’administration de la régie municipale regroupant les deux salles du Ciel et de la Chaufferie, avant le vote actant sa liquidation.
* Une instruction judiciaire étant en cours, le conseiller municipal délégué aux animations Olivier Bertrand, appelé à répondre en séance du conseil municipal, s’est refusé à tout commentaire.