Action de déblocage à l'université Grenoble-Alpes

Blocages à l’u­ni­ver­sité Grenoble-Alpes : le débat s’in­ten­si­fie et dépasse les fron­tières du campus

Blocages à l’u­ni­ver­sité Grenoble-Alpes : le débat s’in­ten­si­fie et dépasse les fron­tières du campus

EN BREF – Le bras de fer entre mili­tants oppo­sés à la loi Vidal et étu­diants hos­tiles aux blo­cages semble se dur­cir à l’Université Grenoble-Alpes. Un nou­vel affron­te­ment entre les deux par­ties s’est en effet pro­duit dans la nuit du 9 au 10 mai der­nier, lorsqu’un groupe de contre-mani­fes­tants a entre­pris une mis­sion noc­turne visant à “libé­rer” les bâti­ments occu­pés du cam­pus de Saint-Martin‑d’Hères.

Bastion des mili­tants gre­no­blois oppo­sés à la loi Vidal, le centre de langues vivantes (CLV) a été le théâtre d’un nou­vel épi­sode d’affrontements, la nuit de mer­credi à jeudi. « Pour la troi­sième fois » depuis le début de la mobi­li­sa­tion contre la réforme de l’accès à l‘université, une ving­taine d’étudiants non gré­vistes s’est en effet ren­due sur le cam­pus de Saint-Martin‑d’Hères pour y mener une action de déblocage.

Le comité anti-blo­cages… face aux gaz lacrymogènes

« Nous étions […] non armés et moti­vés par la seule volonté de libé­rer les bâti­ments », expliquent les membres du comité anti-blo­cages par le biais d’un com­mu­ni­qué. Qui enchaînent : « À notre arri­vée auprès du centre de langues vivantes, qui sert de squat aux mani­fes­tants depuis un mois, une soixan­taine de blo­queurs s’est inter­po­sée. »

« Malgré leur pré­ten­due volonté de se mon­trer paci­fiques », dénonce le texte, « ces der­niers ont lancé des objets pyro­tech­niques (feux d’artifice), cock­tails Molotov et autres pro­jec­tiles ». En l’espace de quelques minutes, les contre-mani­fes­tants ont alors choisi de faire marche arrière, et battu en retraite sous les tirs de gaz lacrymogènes.

Certains d’entre eux – affirme le com­mu­ni­qué – auraient éga­le­ment reçu « des coups dans le dos ou les bras ». Raison pour laquelle les membres du comité menacent de « dépo­ser des recours devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble ».

Une ving­taine d’anti-blo­queurs, « cer­tains cagou­lés et armés de bâtons »

La contes­ta­tion étu­diante serait-elle donc en train de se radi­ca­li­ser ? Alors que le comité anti-blo­cages pointe du doigt la vio­lence « crois­sante et illé­gi­time » des gré­vistes, ces der­niers font pour leur part entendre un autre son de cloche.

Le bras de fer entre opposants à la loi Vidal et étudiants contre les blocages se durcit à l’Université Grenoble-Alpes suite à un autre épisode de déblocage

Le centre de langues vivantes est occupé depuis désor­mais plus d’un mois. © Giovanna Crippa

« Tout au long de la jour­née [à savoir, le mer­credi 9 mai, ndlr], plu­sieurs screens des anti-blo­cages ont fuité sur le net », écrivent les mili­tants sur les réseaux sociaux. « Face à la pos­sible mon­tée des ten­sions dénon­cée elle-même par des oppo­sants aux blo­cages, la sécu­rité du cam­pus est alors pré­ve­nue par les étudiant.e.s mobilisé.e.s, dans le but d’é­vi­ter les heurts ».

Vers 2 heures du matin – pour­suivent-ils – « une ving­taine d’anti-blo­queurs se pré­sentent sur le cam­pus, cer­tains cagou­lés et armés de bâtons, en hur­lant et en fai­sant un maxi­mum de bruit. Après plu­sieurs insultes à carac­tère homo­phobes ou sexistes, ils repar­ti­ront fina­le­ment la queue entre les jambes. »

Le début d’un ces­sez-le-feu durable ? Pas sûr… Après quelques heures de trêve, ce jeudi, au soir, « une voi­ture [a] fonc[é] sur les étu­diants mobi­li­sés », relatent les occu­pants du centre de langues vivantes. Aucun blessé n’est tou­te­fois à déplorer.

Des orga­ni­sa­tions poli­tiques isé­roises sou­tiennent la mobi­li­sa­tion étudiante

À l’heure où la grogne contre les blo­cages semble gagner du ter­rain sur le cam­pus de Saint-Martin‑d’Hères, des voix dénon­çant « la répres­sion à l’université » com­mencent en revanche à se lever dans le monde poli­tique isérois.

Suite aux vio­lences poli­cières sur­ve­nues à l’Université Grenoble-Alpes (UGA) pen­dant ces der­niers jours, plu­sieurs orga­ni­sa­tions poli­tiques ont ainsi affirmé leur « sou­tien à la mobi­li­sa­tion des étu­diant-e‑s et des per­son­nels du cam­pus de Grenoble-Alpes contre la réforme de l’université » et appellent à « pour­suivre et à étendre la mobi­li­sa­tion » au-delà des fron­tières du cam­pus. En l’occurrence, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, La France insou­mise, Générations, le nou­veau parti anti­ca­pi­ta­liste (NPA), le PCF, le Parti de Gauche et Pag 38.

L’intervention de la police lors du blo­cage de la gale­rie des amphis de ce lundi 7 mai. DR

« À Grenoble comme ailleurs » fus­tigent-elles dans un com­mu­ni­qué uni­taire « le gou­ver­ne­ment veut faire une démons­tra­tion de force et espère démo­bi­li­ser par la peur de la répres­sion. »

C’est pour­quoi, en soli­da­rité avec les mani­fes­tants de l’UGA, les dif­fé­rentes orga­ni­sa­tions réclament « l’arrêt des vio­lences poli­cières à l’encontre des étu­diant-e‑s et per­son­nels mobi­lisé-e‑s à l’université », ainsi que « le retrait de la loi Orientation et réus­site des étu­diants (Ore) ».

GC

GC

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s'invitent à la Foire de printemps de Beaucroissant 2024
Beaucroissant : Marc Fesneau, le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s’in­vitent à la Foire de prin­temps 2024

FLASH INFO - La Foire de printemps de Beaucroissant est de retour pour sa 53e édition, les samedi 20 et dimanche 21 avril 2024. Version Lire plus

M’Hamed Benharouga, Nathalie Levrat, Michel Vendra et Antoine Aufragne (Just). © Florent Mathieu - Place Gre'net
La Ville de Sassenage s’al­lie à Just pour mettre en place une mutuelle communale

FOCUS - La Ville de Sassenage a signé une convention avec la mutuelle Just pour la mise en place d'une mutuelle communale, afin de permettre Lire plus

Grenoble en sixième position des villes "où il fait bon vivre avec son chien", selon 30 millions d'amis
Grenoble, sixième ville « où il fait bon vivre avec son chien », selon 30 mil­lions d’amis

FLASH INFO - La Ville de Grenoble arrive 6e parmi les villes de plus de 100 000 habitants "où il fait bon vivre avec son chien". Créé Lire plus

La Métropole alerte sur les risques du protoxyde d'azote, de plus en plus populaire chez les jeunes
La Métropole alerte sur les risques du pro­toxyde d’a­zote, de plus en plus popu­laire chez les jeunes

FLASH INFO - Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble, et Pierre Bejjaji, conseiller métropolitain délégué à la Prévention spécialisée, se sont rendus au Lire plus

Le Smmag inaugure le lancement du service M Vélo + sur le Pays Voironnais avec une première agence à Voiron
Le Smmag lance le ser­vice M Vélo + sur le Pays voi­ron­nais avec une pre­mière agence à Voiron

FLASH INFO - Une cérémonie en grandes pompes a été organisée à Voiron pour inaugurer le déploiement du service M Vélo + sur le Pays Lire plus

La biblio­thèque Saint-Bruno fer­mée jus­qu’en novembre 2024 pour des tra­vaux de « réno­va­tion complète »

FLASH INFO - La Ville de Grenoble annonce des travaux pour la rénovation complète de la bibliothèque Saint-Bruno, dans le cadre de son programme Bienvenue Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !