FIL INFO – La lutte pour le maintien des bibliothèques de composantes de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) va connaître un nouvel épisode de mobilisation, mercredi 7 mars. Les étudiants, personnel et enseignants-chercheurs se rassembleront en effet sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères pour former une chaîne humaine. L’objectif ? Créer une barrière symbolique visant à “protéger” les bibliothèques “menacées” par la réforme de l’offre documentaire prévue par la direction de l’UGA au printemps 2018.
Après plusieurs mois de débats, l’avenir d’un certain nombre de bibliothèques universitaires tient toujours à un fil. L’équipe présidentielle de l’Université Grenoble-Alpes prévoit en effet, en vue de réduire le déficit des services de documentation s’élevant à 400 000 euros, de transformer dix-neuf bibliothèques de composantes en espaces numériques de travail (ENT), à l’horizon 2020.
Un scénario auquel s’oppose fermement un collectif d’étudiants, de personnel et d’enseignants-chercheurs de Sciences humaines et sociales à la tête de la mobilisation depuis septembre dernier. Leur revendication : que toutes les bibliothèques concernées par ce plan de réforme de l’offre documentaire soient « maintenues en fonctionnement ».
Début février, le président de l’UGA Patrick Levy a annoncé par courriel sa décision de « maintenir en l’état » la bibliothèque de l’unité de formation et de recherche (UFR) des Arts et sciences humaines (ARSH). Cette lutte commencerait-elle donc à porter ses fruits ? Pas assez en tout cas pour rassurer les membres du collectif. « Les craintes se poursuivent au sein du bâtiment Stendhal ».
Quel avenir pour les bibliothèques du bâtiment Stendhal ?
Déjà au cœur d’un plan de fusion en 2017, cet édifice serait voué à voir le nombre de ses espaces documentaires divisé par deux. En ligne de mire : les bibliothèques de Langue et de l’UFR langage, lettres et spectacle (Bulles) qui, une fois regroupées en un seul lieu, risquent à leur tour d’être reconverties en espace numérique de travail d’ici 2020. Avec, à la clé, « une division par quatre du nombre de documents imprimés ». Et cela, « sans aucune garantie sur le nombre et le maintien des personnels de bibliothèques », s’alarme le collectif.
« Cette fusion s’inscrit dans le cadre du projet Smart Campus, un plan que la direction de l’UGA a mis en place parallèlement à sa nouvelle politique documentaire », explique Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur à l’UFR en langues étrangères. Entendez par-là un programme d’investissements qui, outre « la rénovation du bâti et le financement de quelques projets de constructions », prévoit la réorganisation des espaces sur le campus… y compris les bibliothèques.
Raison pour laquelle les membres du collectif ont décidé de mettre en place une nouvelle action, ce mercredi 7 mars. Une protestation symbolique qui prendra la forme d’une chaîne humaine sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères. « L’objectif est de montrer qu’il y a une solidarité avec l’ensemble des UFR touchées par ce plan de reconversion », déclare Franck Gaudichaud. Qui prévient : « Même si la bibliothèque de l’ARSH est sauvée, nous n’entendons pas baisser pas les bras en abandonnant la mobilisation. »
GC
Infos pratiques :
Rendez-vous est donné ce mercredi 7 mars, devant le hall du bâtiment Stendhal, sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères.