UNE Lucille Lheureux Lucille Lheureux. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Lucille Lheureux : « Le nou­veau mobi­lier d’af­fi­chage urbain sera déployé pour l’hi­ver 2018 – 2019 »

Lucille Lheureux : « Le nou­veau mobi­lier d’af­fi­chage urbain sera déployé pour l’hi­ver 2018 – 2019 »

ENTRETIEN - On s'en souvient, la Ville de Grenoble a banni en 2014 le mobilier urbain Decaux et ses publicités commerciales. Une décision retentissante qui avait été abondamment commentée… Mais voilà que le 17 novembre dernier la Ville de Grenoble a exposé trois concepts de mobiliers urbains d’information lors de la journée « Design la ville ». Comment ont été choisis les designers en compétition ? Quels sont les enjeux, coûts et usages de ce nouveau mobilier ? Y a-t-il eu co-construction avec les habitants ? Réponses de Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville.

 

 

Place Gre'net - Pourriez-vous nous retracer les différentes étapes qui ont jalonné votre réflexion autour du mobilier urbain d'information depuis la fin du contrat avec JC Decaux ?

 

Lucille Lheureux. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Lucille Lheureux. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Lucille Lheureux : La fin du contrat avec JC Decaux, c'était en décembre 2014. Ensuite, il y a eu les six premiers mois d'enlèvement des panneaux… Puis nous avons installé des totems provisoires pour qu'il n'y ait pas de coupure et que notamment les afficheurs culturels aient toujours des dispositifs pour présenter leurs programmations…

 

En septembre 2015, on a entamé un travail d'un an avec les étudiants de l'Institut de géographie alpine (IGA) pour faire le diagnostic des besoins en affichage sur le territoire. Ils ont à la fois parcouru la ville pour identifier les lieux potentiels d'installation et noté tout ce qu'on trouve comme informations dans notre ville. Ils ont par exemple repéré les endroits où il y avait de l'affichage sauvage, de quel type, les graffs, etc.

 

Journée "Design La Ville" sur le mobilier d'information urbaine, vendredi 24 novembre 2017 © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Journée "Design La Ville" sur le mobilier d'information urbaine, vendredi 17 novembre 2017 © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Par ailleurs, ils ont rencontré les différents acteurs associatifs, culturels et sportifs pour savoir quels étaient les besoins.

 

A l'issue de ce travail, il y a eu un croisement de leurs résultats avec les enjeux de la Ville, c’est-à-dire les enjeux techniques : quels mobiliers on peut mettre en place, quels moyens on peut y attribuer…

 

 

De septembre 2016 jusqu'à l'hiver 2017, on a travaillé avec les services de la Ville pour affiner la proposition de l'IGA et on est arrivé à l’idée d’un système de six supports d'affichage : le totem, l’arbre à palabre, le triporteur, la fresque murale, les panneaux d’affichage libre et l'habillage des véhicules de la Ville.

 

Au début de l'année 2017, est arrivé le temps de la réalisation d'un cahier des charges en vue d’un appel à candidature en direction de designers pour un marché de conception. Lequel a été publié à l'été 2017. Le rendu des offres a eu lieu en novembre et les trois concepts ont été présentés à l’hôtel de Ville lors de la journée « design la Ville » , vendredi 17 novembre.

 

 

La future gamme du mobilier d'affichage urbain voulue par la Ville se compose de « totems », d'« arbres à palabre », de « triporteurs », de « fresques murales », de « panneaux d’affichage libre »… À quels usages respectifs destinez-vous ces différents mobiliers ?

 

Les totems [installés provisoirement, ndlr] sont maintenus. Les futurs totems auront une forme de cet ordre-là. Leurs usages ? Ils sont destinés à être sur des lieux de passage et à présenter des affiches de grands formats, de l'information destinée aux flux. Quand on passe devant un totem, on a une information très simple et lisible, mais pas très fouillée.

 

Ce qu’on a appelé « arbre à palabre » est cet endroit où l’on retrouve de l’information dans un même lieu, qui permet aussi d'attendre, de s’asseoir, etc. Ces arbres à palabre sont visibles de loin et l’on sait qu’on va y trouver de l'information. Il faut en revanche s’approcher pour bénéficier d’une information complète. On est sur la liberté de réception.

 

Le triporteur, point d'information ambulant. © Office du tourisme de Grenoble

Le triporteur, point d'information ambulant. © Office de tourisme de Grenoble

On pourra très bien y trouver des horaires précis, éventuellement un prospectus laissé sur place pour que les gens partent avec. Voilà. On est sur une autre manière de faire. C'est le public qui vient chercher l'information.

 

Quant à la fresque, c'est pareil.  On a une œuvre artistique qui illustre l'acteur culturel. À l'intérieur, une petite place est réservée à l’affiche publicitaire qui concerne un spectacle, la nouvelle saison…

 

En sortant de chez soi, on sait qu’il y a tel ou tel mur qu’on connaît… On peut se dire « Ah tiens ! C'est par là que je vais passer pour connaître le prochain spectacle à la MC2 », par exemple. Il y a aussi le dispositif du tripoteur qui, lui, va amener de l'information aux gens, laquelle pourra être sonore, papier, peu importe. Simplement, le triporteur sert à la fois de support à l’information, tout en se déplaçant avec elle pour aller vers un public cible.

 

 

Quelle a été la commande formulée auprès des designers en compétition ?

 

Les designers ont eu pour consigne de nous faire une proposition en matière de mobilier, ce qui veut dire qu’ils ont notamment fait une proposition pour le totem et l'arbre à palabre. C’est surtout sur ces deux éléments qu’on avait besoin d'avoir un geste de design. Et ils avaient aussi pour objectif que cette identité visuelle pour ces deux mobiliers soit déclinable, que l'ensemble de ces dispositifs soit cohérent.

 

 

Quel type de marché avez-vous passé avec les designers ? Y a-t-il un jury qui a pré-sélectionné ces trois concepts ?

 

Nous avons passé un marché de conception. Il n'y a pas de passage en commission d’appel d’offre dans ce cas. Il n’y a pas de jury car on est sur un tout petit montant. Le coût de la prestation pour le design du mobilier est de 42 000 euros, porté sur l'exercice 2017.

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Séverine Cattiaux

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