FOCUS – La municipalité de Grenoble vient de dévoiler son “plan lumière” pour la gestion de l’électricité publique en 2023. Après plusieurs mois de discussions, les syndicats de la société d’économie mixte (Sem) GEG se résignent à la transition, cet été, avec le nouvel opérateur Citéos.
La ville de Grenoble voit loin avec son plan lumière. Il ne s’agit plus uniquement de valider le contrat remporté par le groupement privé Citéos – Vinci énergies – Bouygues énergies, au détriment de GEG, mais aussi d’annoncer un service public de l’éclairage à l’horizon 2023. Pour ce faire, la mairie prévoit de créer, dès juin 2015, une régie municipale “lumière”, conformément aux engagements de campagne de l’année dernière.
Le point numéro 40 “Réaliser un plan lumière” est lancé. Il devra permettre d’améliorer la qualité du réseau grâce aux 17,6 millions d’euros d’investissement sur les huit prochaines années.
Un calendrier pour la transition
Le conseil municipal devra tout de même valider par un vote la création de la régie “lumière” au conseil municipal de mai et voter le budget en juillet. La transition entre GEG et Citéos devrait s’effectuer cet été « en douceur », selon les termes de la mairie. En revanche, pas de précisions de la mairie sur les prochaines modalités de transition entre le nouvel opérateur Citéos et le service public de l’éclairage à venir.
D’après Bruno Catelin, délégué syndical CFE-CGC à GEG, neuf personnes sont affectées par la perte du contrat à Grenoble. Et celui-ci de préciser que des contrats subsistent dans l’agglomération. Les négociations internes se poursuivent jusqu’au 8 mai, avec un objectif : ne pas supprimer d’emplois. Parmi les pistes explorées, des créations ou d’extensions de postes au sein de GEG mais aussi des départs anticipés volontaires.
De son côté, l’opposition de gauche et du progrès, menée par Jérôme Safar, a dénoncé dans un communiqué, ce 28 avril, le choix de la municipalité « ET d’attribuer le marché de l’éclairage public à Citéos ET de créer une régie chargée de veiller à l’exécution du marché attribué à Citeos ». Une “non décision” « symptomatique des dysfonctionnements permanents de cette équipe ».
Un goût amer pour les syndicats
« Je ne vois pas ce que les agents de GEG y gagnent, estime Laurent Moyet, secrétaire général du syndicat FO GEG. S’il y a quelque chose de positif, on ne le voit pas. » Bien que le contrat perdu ne représente pas plus de 2 % du chiffre d’affaires de la Sem, c’est tout un symbole qui tombe puisque l’éclairage public est géré par GEG depuis 1851.
Si les discussions entre GEG et la mairie ont bien eu lieu, Laurent Moyet préfère retenir le côté positif des actions de l’intersyndicale. « Ça nous a permis de gagner du temps et de conserver du boulot aux gars jusqu’au 1er septembre. »
GEG poursuit, malgré tout, ses autres missions de fourniture de gaz et d’électricité. À terme, la société d’économie mixte devrait rejoindre le pôle public de l’énergie qui sera géré par Grenoble-Alpes Métropole.
Ludovic Chataing