Alors que la mobilisation des opposants contre le chantier du Center Parcs des Chambarans se durcit, le président de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne appelle le préfet à suspendre les travaux dans l’attente de la décision du juge des référés, le 12 décembre prochain.
Nouveau rebondissement dans la polémique croissante qui entoure le projet de Center Parcs des Chambarans. Le président socialiste de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, a appelé ce lundi 2 décembre le préfet de l’Isère à suspendre les travaux.
Alors qu’à Roybon les travaux, démarrés le 20 octobre dernier, ont été momentanément interrompus suite à la mobilisation des opposants au projet porté par le groupe Pierre et Vacances, la balle est une nouvelle fois dans le camp de la justice. C’est en effet le vendredi 12 décembre que le juge des référés de Grenoble doit se prononcer sur la demande de plusieurs associations de suspendre les travaux de ce complexe aquatico-touristique d’un millier de cottages, en attendant que la justice décide de la suite à donner aux recours déposés par les opposants.Collectivités : de l’engagement à l’attentisme
Le projet qui, jusque-là, avait la faveur des collectivités locales qui y ont investi 37 millions d’euros, ne semble aujourd’hui plus bénéficier du soutien total des politiques. L’aide de 7 millions d’euros du Conseil général de l’Isère, initialement prévue pour aider les acquéreurs de cottages, a été abandonnée. Le département a préféré investir son argent dans l’acquisition des parties communes pour le même montant et la réalisation de travaux de réseaux et voirie à hauteur de 8 millions d’euros. Quant à l’aide de la région, de 7 millions d’euros, elle fait pour l’heure l’objet de discussions au sein de l’exécutif, où les écologistes demandent sa suppression.Plus de mille personnes mobilisées dimanche
Dimanche 30 novembre, environ mille personnes se sont rassemblées sur le site et ont décidé d’occuper la maison forestière, faisant craindre aux autorités un nouveau Sivens. Elles s’opposent à la décision du préfet de l’Isère d’autoriser le projet alors que la commission d’enquête – dont l’avis est pour rappel consultatif – avait unanimement donné un avis défavorable, pointant l’impact néfaste du Center Parcs sur les zones humides. Pour les opposants, les réponses apportées par Pierre & Vacances, ainsi que leur validation par le préfet posent question. Alors que le projet présenté par le promoteur faisait état de 70 hectares touchés, les experts missionnés par la commission d’enquête l’évaluaient entre 110 et 120 hectares… La surface retenue est finalement de 76 hectares, très loin donc des estimations des hydrogéologues. Ces chiffres ont-ils été volontairement sous-évalués ? Aujourd’hui, Jean-Jack Queyranne estime « nécessaire » que le préfet diligente « une mission pour apprécier les conditions de réalisation de ce projet au regard des contraintes environnementales. »
“Un projet préhistorique” selon Eric Piolle
Au-delà des atteintes à l’environnement, les opposants dénoncent un projet à contre-courant des évolutions sociétales, rejoints en cela par le maire de Grenoble Eric Piolle qui, en marge d’une conférence de presse, repris par l’AFP, a fustigé « un projet préhistorique en termes de modèle global ». « C’est du bâtiment financé par la défiscalisation pour un modèle environnemental désastreux (…), pour un tourisme qui n’est pas le tourisme de demain, avec des emplois qui ne sont pas des emplois de qualité. » Patricia CerinsekA lire également sur Place Gre’net : - Center Parcs : « la dynamisation des territoires est un leurre » - Center Parcs : la mobilisation se durcit -Les zadistes appellent à la mobilisation - Center Parcs : la FRAPNA Isère menacée suite à ses actions - Désobéissance civile pour les anti-Center Parcs -Center Parcs : lé démocratie bâillonnée ?