Eric Piolle, maire de Grenoble, et Hakim Sabri, adjoint aux finances, ont rendu public, ce mardi 2 décembre, un audit budgétaire interne réalisé par les services de la ville. Une rétrospective financière de 2004 à 2013 qui met en évidence la situation tendue du budget municipal.
L’audit budgétaire interne, distribué à l’ensemble des élus grenoblois ce lundi 1er décembre, sera mis en ligne sur le site de la ville.
C’est un rapport de près d’une centaine de pages et il n’a pas fini de faire parler de lui. Réalisé sous le contrôle de la Direction générale des services de la Ville de Grenoble, suite à une commande d’Eric Piolle en mai dernier, cet audit budgétaire interne fait état d”« une situation financière tendue ».
Très forte baisse des dotations de l’État avec plus de 40 millions d’euros en moins d’ici 2017, volonté de ne pas augmenter la fiscalité locale déjà élevée, nécessité de maîtriser un endettement important, dépenses salariales dont une partie de l’évolution est contrainte… Autant de facteurs qui augurent d’efforts importants sur le prochain budget.
Effet ciseaux
« Outre le niveau élevé des impôts et de la dette pour une ville de cette taille, il y a eu un effet ciseaux avec, ces dernières années, une forte augmentation des dépenses d’investissement au détriment de l’entretien et de la mise en œuvre des services publics », a précisé en préambule Eric Piolle. Quand on ne s’occupe que de la locomotive, petit à petit les wagons décrochent… »
Une critique en creux de la précédente municipalité, même si le maire a loué « la politique publique et les efforts financiers menés qui ont eu une traduction positive ». Notamment au sein du CCAS, qui a retrouvé l’équilibre, ou bien encore au niveau des logements sociaux, où Grenoble a dépassé la barre des 20 %. « Très clairement, sur les dix-sept ans de mandat de Michel Destot, un effort a été fait, a abondé Hakim Sabri, adjoint aux finances. Malheureusement, les trois dernières années, cela a été assez catastrophique. »
Eric Piolle, maire de Grenoble, et Hakim Sabri, adjoint aux finances, lors de la présentation de l’audit. © Paul Turenne – placegrenet.fr
Baisse des dépenses d’investissement
Le maire a, par ailleurs, déploré la politique « tournée à l’excès vers le rayonnement de la ville » de la précédente municipalité. « Au moment où il aurait fallu donner une nouvelle impulsion, du fait de l’inversion des recettes de fonctionnement, c’est le contraire qui a été fait. De nouveaux équipements ont été financés au détriment de ceux existants. Il faut se recentrer sur les Grenoblois. »
Et le maire d’appeler à conserver le cap politique et à « tourner la ville vers l’avenir », que ce soit en matière d’emploi ou de transition énergétique. « Pour rappel, Grenoble a signé une convention avec la Caisse des dépôts, lors du Congrès de l’Union sociale pour l’habitat à Lyon. Cela va notamment permettre d’accompagner les investissements en faveur de la transition énergétique. Une première ! » s’est-il félicité.
Autre constat : la hausse de la masse salariale, de plus de 15 millions d’euros entre 2011 et 2014, est appelée mécaniquement à se poursuivre à raison de 1,5 à 2 % par an. Quid des budgets à sabrer, alors que la municipalité s’est engagée à ne pas augmenter les impôts ? « Cela sera évoqué au moment du débat d’orientation budgétaire, lors du conseil municipal de janvier, ainsi que lors des réunions publiques préalables. » Patienter pour mieux sauter ?
Paul Turenne
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