CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 122 du lundi 30 juin 2025, retour sur la ZFE de la Métropole de Grenoble, possiblement en sursis.
« Aujourd’hui, nous allons parler des ZFE. Et plus précisément de la ZFE de la métropole grenobloise et de son avenir. Rappelons rapidement ce qu’est une ZFE : le sigle désigne une zone à faibles émissions, et son principe consiste à interdire sur un territoire donné la circulation des véhicules jugés les plus polluants. C’est le numéro de la fameuse vignette Crit’Air qui détermine si la voiture est, ou non, la bienvenue. Le tout ayant évidemment pour objectif de réduire la pollution générée par les automobiles.
Et cette ZFE concerne donc les métropolitains. Théoriquement, depuis le 1er janvier de cette année, les véhicules classés Crit’air 3 n’ont pas le droit de circuler sur les territoires de 27 communes de la Métropole, lesquelles regroupent en gros la grande agglomération grenobloise. Et si nous parlons de théorie, c’est parce que, pour l’heure, cette interdiction fait l’objet d’une « période pédagogique » sans verbalisation jusqu’au 30 juin 2026. Ceci, indique la Métropole, pour laisser le temps aux automobilistes concernés de changer de véhicules.
La suppression des ZFE votée par les députés
L’interdiction des véhicules Crit’air 2 est, pour sa part, encore plus théorique. Celle-ci devait initialement prendre effet au 1er juillet 2025, mais est finalement reportée à juillet 2028. Sachant qu’un autre site de la Métropole évoque, pour sa part, une interdiction à l’horizon 2030. Autant dire que tout a le temps de changer d’ici-là.
D’autant que les ZFE ont du plomb dans l’aile. Les députés ont voté leur suppression pure et simple, via un article inséré dans la loi sur la Simplification de la vie économique. Et comme il faut beaucoup plus aujourd’hui parler d’assemblage national que d’assemblée nationale, c’est avec les voix des élus Républicains, Rassemblement national et Insoumis que cet article a été adopté.
Cette position de LFI au niveau national peut interroger, alors que sur la Métropole, le groupe Uma, qui compte les Insoumis dans ses rangs, a largement porté la ZFE. Notons d’ailleurs que la députée LFI de la 3e circonscription de l’Isère Élisa Martin, membre du groupe Uma en question, n’a pas pris part au vote. Tandis que sa collègue de la 9e circonscription, Sandrine Nosbé, a bel et bien voté en faveur de la suppression.
Un paradoxe qui permet de rappeler que l’opposition à la ZFE a quelque chose de transpartisan. À droite, mais aussi parfois à gauche, on dénonce notamment une mesure qui risque de priver de mobilité les moins fortunés, à commencer par ceux qui vivent en zone rurale.
La ZFE de Grenoble menacée ?
La ZFE de Grenoble est-elle donc menacée ? Bonne question ! Dans la période d’instabilité institutionnelle au niveau national que nous traversons, et qui risque d’être exacerbée lors du vote du budget dans quelques mois, il convient de ne préjuger de rien.
Mais rappelons que la Métropole n’avait plus d’obligation légale à appliquer la ZFE et maintenait pourtant la trajectoire. Il n’est pas interdit de penser que sa suppression pourrait ne pas avoir d’impact au niveau local… sauf qu’elle a relancé un débat pile à l’orée des élections municipales, lesquelles pourraient amener certains à mettre de l’eau dans leur vin. Une seule chose est certaine, c’est que nous n’avons pas fini d’en entendre parler ! »
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