DROIT DE SUITE – Après l’annonce, fracassante, de l’intention de La France insoumise de réclamer la fin du jumelage entre Grenoble et Rehovot (Israël) lors du conseil municipal du 23 juin 2025, le président du Crif Grenoble-Dauphiné prend la parole. Éric Hattab fustige une initiative qui cache des « vues électoralistes » et qualifie de « pitoyable » l’attitude de LFI. Ce tout en appelant au contraire à relancer le jumelage entre les deux villes, au nom de la « compréhension mutuelle ».
« C’est pitoyable de faire de la politique politicienne sur ce conflit qui provoque tant de malheur ! » Sans surprise, le président du Crif Grenoble-Dauphiné Éric Hattab n’a pas apprécié la demande de La France insoumise de mettre fin « sans délai » au jumelage entre la Ville de Grenoble et celle de Rehovot en Israël. Les élus insoumis grenoblois siégeant dans la majorité devraient porter la proposition lors du conseil municipal du 23 juin 2025, après l’avoir annoncée publiquement le lundi 5 juin.
Éric Hattab, président du Crif Grenoble-Dauphiné, critique durement La France insoumise. © Crif Grenoble-Dauphiné
Contacté par Place Gre’net, Éric Hattab n’a pas de mots assez durs pour dénoncer l’initiative de LFI. Sans pour autant manifester de surprise. « C’est très petit, mais ça ne m’étonne pas de la part de La France insoumise », lâche-t-il. Et de décrire le mouvement de Jean-Luc Mélenchon comme un « groupe d’extrême gauche qui n’a de cesse de s’en prendre à Israël, qui fait de la sélection dans les victimes, qui n’appelle pas à la libération des otages, qui ne s’apitoie pas sur le sort des victimes israéliennes ».
« Il y a des vues électoralistes là-dedans »
Le président du Crif Grenoble-Dauphiné insiste sur le caractère isolé de l’initiative insoumise, en prenant soin d’exclure de ses critiques les autres membres de la majorité grenobloise. « Il y a des vues électoralistes là-dedans. On est à un an des élections municipales et ils veulent se démarquer, récolter des voix sur le dos d’un drame qui touche deux populations, des civils israéliens et des civils palestiniens qui souffrent de cette guerre », assène-t-il. Aucun doute à ses yeux : « les hostilités sont lancées ».
Les manifestations contre le jumelage entre Grenoble et Rehovot sont nombreuses. © Anouk Dimitriou – Place Gre’net
Sur le fond ? Éric Hattab appelle au contraire à relancer le jumelage entre Grenoble et Rehovot, que l’ancien maire PS Michel Destot avait suspendu, et qu’Éric Piolle avait annoncé reprendre en octobre 2023. « Un jumelage c’est entre deux villes, entre deux sociétés civiles. C’est un lien entre deux sociétés, deux jeunesses, deux mondes universitaires. Rompre ce lien, c’est couper le dialogue entre les peuples alors même que la paix passe par la coopération, pas l’échange, par la compréhension mutuelle », plaide-t-il.
Et d’exprimer la même opinion concernant la demande du syndicat étudiant UEG (Union étudiante de Grenoble), lequel appelle l’Université Grenoble-Alpes à mettre fin à son partenariat avec l’Université Ben Gourion du Neguev, à Eilat. « Je condamne cette initiative qui est du même ordre. Rien ne justifie une telle démarche de vouloir couper les ponts avec des institutions israéliennes », déclare Éric Hattab. Pour qui, au contraire, « tout le monde a à gagner » à faire vivre les échanges entre les habitants des deux pays.
Pascal Clouaire accuse LFI « d’erreur politique et de faute morale »
« Ne rompons pas le lien avec les citoyen.nes de Rehovot — Soutenons ceux qui résistent ! ». C’est par ces mots que Pascal Clouaire, ancien membre de la majorité grenobloise avant exclusion et aujourd’hui élu d’opposition, réagit à la demande de LFI de mettre fin au jumelage entre Grenoble et Rehovot. Et de qualifier l’initiative « d’erreur politique et une faute morale », qui « revient à assimiler toute une population […] aux décisions d’un gouvernement d’un pays ».
Pascal Clouaire qualifie de « faute morale » la demande de LFI de suspendre le jumelage entre Grenoble et Rehovot. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net.
« Être dans une logique citoyenne, c’est précisément refuser ces amalgames. C’est soutenir les minorités, les contre-pouvoirs, les démocrates menacés ! […] À Rehovot, il y a des voix dissidentes : des démocrates, des militants pour la paix, des citoyens juifs et arabes qui refusent la violence. Rompre le jumelage, c’est les abandonner, les isoler, leur couper notre soutien », souligne encore Pascal Clouaire.
Et d’ajouter : « Un jumelage n’est pas une caution : c’est un lien entre les citoyen.nes, un espace pour maintenir le dialogue, affirmer des valeurs, soutenir ceux qui s’opposent aux logiques de guerre. L’histoire nous montre que c’est souvent dans ces liens que germe la paix et se solidifient les résistances ». En citant pour exemple « les liens entre universités sud-africaines et universités européennes ont permis de soutenir les militants anti-apartheid ». Conclusion : « Plutôt que de rompre, tendons la main à ceux qui se battent pour une autre voie ».
Une réflexion sur « Demande de LFI de mettre fin au jumelage avec Rehovot : « C’est pitoyable » juge le président du Crif Grenoble »
Pitoyable oui, surprenant non de la part de LFI qui fricote de très près avec les islamistes. On va voir qui sera assez lâche pour les suivre une fois de plus comme pour la Nupes, NFP, etc
https://www.lexpress.fr/societe/elias-dimzalene-lagitateur-islamiste-qui-gravite-autour-de-lfi-QGVFA4CY2NCRHP4Z5CH63OY7DE/?cmp_redirect=true