FOCUS – Une fusillade est survenue sur l’autoroute A41 à environ 500 mètres de la sortie Domène Montbonnot, mercredi 12 mars 2025 dans la matinée. Les échanges de coups de feu ont fait une victime, identifiée comme Jean-Pierre Maldera, ancienne figure du grand banditisme grenoblois. Le parquet de Grenoble précise toutefois que l’homme de 71 ans ne serait pas mort par balles, mais à la suite d’un choc avec le véhicule de ses agresseurs ou du fait de sa chute sur la route.
Article modifié le 12 mars 2025 à 18 heures avec ajout des informations du parquet de Grenoble
Une fusillade a retenti sur l’autoroute A41 à environ 500 mètres de la sortie Domène Montbonnot, ce mercredi 12 mars 2025 aux alentours de 10 h 30, à la suite de laquelle un individu a trouvé la mort. Les tirs puis le déroulement de l’enquête ont occasionné un arrêt de la circulation et de fortes perturbations sur le trafic routier. La victime ? Jean-Pierre Maldera, une ancienne figure du grand banditisme grenoblois âgée de 71 ans.

Les échanges de coups de feu ont eu lieu sur l’A41 à environ 500 mètres de la sortie Domène Montbonnot. © Google Maps
Au vu des premiers éléments, la piste du règlement de comptes apparaît privilégiée, sans certitudes toutefois à l’heure actuelle. Au regard de la nature des faits, l’enquête est confiée au parquet de la juridiction interrégionale spécialisée de Lyon, « sous la qualification de meurtre en bande organisée », a précisé François Touret de Coucy, procureur adjoint de Grenoble. Le tout avec saisine de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS).
Les tirs ne seraient pas la cause du décès, selon le parquet de Grenoble
Dans un communiqué publié peu avant 18 heures, le parquet a confirmé que Jean-Pierre Maldera, né le 15 mai 1953, qui roulait dans une voiture de marque BMW dans le sens Chambéry-Grenoble, avait été retrouvé mort sur la voie opposée de l’autoroute. « Les causes du décès ne sont pas formellement établies à ce stade, la victime n’ayant été atteinte que par un seul tir, au niveau du coude », précise le parquet.
« Selon les premières conclusions du légiste, la victime aurait d’abord été visée par des tirs de kalachnikov dont au moins un l’aurait atteint au niveau du coude (le légiste évoque un geste de défense), poursuivent les services de justice. Jean-Pierre Maldera aurait alors stoppé son véhicule sur la chaussée et serait descendu. Le véhicule agresseur [une Renault Mégane RS, ndlr] a fait demi-tour, a emprunté l’autoroute à contre-sens pour venir le percuter violemment. Le corps a été projeté et retrouvé sur la voie opposée de l’autoroute. »
Il s’avère que « la plaie par arme à feu ne serait pas mortelle et [que] la cause de la mort (qui ne sera certaine qu’après l’autopsie) serait plutôt due au choc avec le véhicule ou la chute sur la chaussée », indique en outre le parquet. Ce dernier précise par ailleurs qu’une arme de poing se trouvait à proximité du corps de la victime. Enfin, une voiture retrouvée en feu dans le quartier Teisseire pourrait correspondre au modèle Renault Mégane RS de couleur blanche utilisé par les assaillants.
Les deux frères Maldera libérés en 2005 à cause d’un vice de procédure
Dans un entretien accordé au Postillon en 2015, l’ancien juge d’instruction Paul Weisbuch indiquait comment, avec son frère Robert, Jean-Pierre Maldera avait incarné le “renouveau” de la pègre sur Grenoble à partir de la fin des années 70, lorsque les « Italos-Grenoblois » avaient supplanté les Corses.
« Jean-Pierre Maldera appartenait au milieu du grand banditisme grenoblois. Son casier judiciaire comporte huit mentions pour des condamnations prononcées entre le 24 février 1978 et le 21 avril 1999. Il a notamment été condamné par la cour d’assises de l’Isère le 19 mars 1986 à 15 ans de réclusion criminelle pour un vol à main armée », rappelle le parquet de Grenoble.

Le visage de Jean-Pierre Maldera fait la une des médias suite à sa mort sur l’A41 à proximité de Grenoble ce mercredi 12 mars 2025.
En 2004, au terme de quatre ans d’enquête, les deux frères s’étaient retrouvés au cœur d’un vaste dossier d’association de malfaiteurs, d’extorsion de fond en bande organisée, de proxénétisme, et de blanchiment d’argent. Vingt-deux personnes avaient alors été mises en examen, dont quinze écrouées. Mais en 2005, toutes avaient dû être remises en liberté à cause d’un vice de procédure commis par un juge d’instruction.
Dix ans plus tard, Robert Maldera, alors âgé de 55 ans, avait mystérieusement disparu le 26 septembre 2015, après s’être rendu à un rendez-vous à Saint-Martin-d’Hères.
Un appel à témoins lancé par la police nationale
La police nationale lance un appel à témoins au lendemain de la fusillade sur l’A41 et la mort de Jean-Pierre Maldera. Elle indique ainsi être à la recherche de « toutes personnes susceptibles de fournir des informations ou renseignements utiles à l’enquête judiciaire en cours ». Et les invite à contacter les enquêteurs de la DCOS de Grenoble, par téléphone au 04 76 60 42 05 ou au 04 76 60 42 06, par courriel à l’adresse dipn38-pj-dcos@interieur.gouv.fr ou sur la plateforme moncommissariat.fr.
[Encadré ajouté le 13 mars 2025 à 18 heures]




Une réflexion sur « Jean-Pierre Maldera, ancienne figure de la pègre grenobloise, a été tué sur l’A41 à hauteur de Meylan »
Rien n’est parfait.
Tout est relatif.
D’où vient le vice ?
et vice-versa ?