REPORTAGE VIDÉO – Une trentaine de militants du collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez se sont rassemblés dans une ambiance festive, jeudi 12 décembre 2024, devant la préfecture de l’Isère. Ils entendaient dénoncer l’absence de réponse de la préfète et de son prédécesseur, à leurs deux déférés remontant à mars 2024 et remettant sérieusement en cause le festival Tomorrowland Winter. La préfecture protègerait-elle certains intérêts économiques ? Les militants s’interrogent…
Jeudi 12 décembre 2024 sur les coups de 18 h 30 : les membres du collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez débutent leur happening, place de Verdun de Grenoble. Munis de pancartes anti-Tomorrowland, les militants accoutrés de bonnets, lunettes de ski et de guirlandes lumineuses déambulent au rythme d’une batukada en se rapprochant au plus de près des fenêtres de la préfecture de l’Isère.
Car c’est à la préfète qu’ils sont venus s’adresser. « L’idée de ce soir est de se faire entendre. Cela fait neuf mois qu’on a sollicité la préfecture sur la légalité du contrat passé entre la commune et Tomorrowland Winter, et sur les nuisances sonores du festival de musique, et qu’on n’a pas de réponse !», s’indigne Sébastien, l’un des portes-parole du collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez.
Constitué il y a un peu plus d’un an, le collectif a pour objectif de faire cesser le festival Tomorrowland Winter organisé à Alpe d’Huez depuis 2019 pour différentes raisons. A commencer par les importantes nuisances écologiques que généreraient cet événement.
« C’est de l’économie délétère d’un autre âge. On ne peut plus s’extraire des contingences climatiques »
Proposant des concerts techno, par nature extrêmement bruyants, à ciel ouvert, durant sept jours, le festival Tomorrowland Winter porte atteinte à la faune et à la flore du milieu montagnard, dénoncent les militants. Il faut dire que les scènes de concert sont installées jusqu’à 3 300 mètres d’altitude.
Mobilisation du collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez, jeudi 12 décembre 2024, place de Verdun, Grenoble © Séverine Cattiaux, Place Gre’net
Sur le volet bilan carbone, le festival est également très mauvais. Ce rassemblement festif attire plusieurs dizaines de milliers de personnes – « 22 000 People of Tomorrow » en 2023, se targue le site des organisateurs. Le déplacement de tous ces festivaliers induit forcément l’émission d’une grande quantité de gaz à effets de serre néfastes pour le climat, d’autant que nombre d’entre eux viennent de loin.
Il faut dire qu’à raison de 875 euros à 7 000 euros la semaine de concerts, ce festival s’adresse à un public de privilégiés. L’aspect mercantile de ce festival excluant toute une partie de la population fait aussi partie des griefs émis par le collectif à son encontre.
Mobilisation du collectif Stop Tomorrowland Alpe d’Huez, jeudi 12 décembre 2024, place de Verdun, Grenoble © Séverine Cattiaux, Place Gre’net
« C’est le propre du concept : attirer des globetrotters de la fête du monde entier. C’est de l’économie délétère d’un autre âge. On ne peut plus s’extraire des contingences climatiques » s’est offusqué Pierre Janot, conseiller régional écologiste à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, présent, ce jeudi, sur la place de Verdun.
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Une réflexion sur « Tomorrowland Winter : « C’est une lutte gagnable » selon les opposants mobilisés devant la préfecture de l’Isère »
Combien y a‑t-il d’habitants de l’Alpe d’Huez parmi ces manifestants ?
En quoi la sono porte-t-elle atteinte aux rares sapins de l »Alpe d’Huez ???
Combien de chamois et marmottes perturbés dans la station ???
Ces râleurs vont-ils aussi protester contre les Rave-party sauvages qui massacrent les terres agricoles ?
Vont-ils condamner aussi les centaines de milliers de spectateurs venus en avion, en voiture et en train aux JO de Paris 2024 ?
Ridicule.