EN BREF – Le synchrotron européen (ESRF) de Grenoble a inauguré l’installation de son cryomicroscope électronique Titan Krios G4, en novembre 2024. Cet équipement fait partie d’un réseau de trois microscopes implantés à Strasbourg, Saint-Aubin et Grenoble. Son objectif ? Placer la France sur le devant de la scène en matière de biologie structurale.
« La cryomicroscopie électronique a transformé l’approche des chercheurs vis-à-vis des maladies neurodégénératives, des agents pathogènes et des cancers en leur proposant une vision inédite des structures des protéines et une meilleure compréhension du développement des maladies », explique Mike Shafer, président de Biopharma Services chez Thermo Fisher Scientific, organisme ayant développé le Titan Krios G4.
Une aubaine pour le synchrotron européen de Grenoble (ESRF). L’accélérateur d’électrons qui permet d’explorer la matière et le vivant à l’échelle de l’atome a en effet la chance d’accueillir ce cryomicroscope électronique de pointe. Un équipement de plusieurs millions d’euros inauguré le 8 novembre 2024, acquis et financé dans le cadre de l’initiative nationale « Equipex + France Cryo-EM » du Programme d’investissement d’avenir 3 (PIA3).
Entièrement dédié à la biologie, cet outil fait partie d’un réseau de trois autres cryo-microscopes en France. Celui de Grenoble est relié à l’Institut de biologie structurale de Grenoble (IBS, CNRS, UGA et CEA), tandis que les deux autres se trouvent à L’institut de génétique, biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg et au Synchrotron soleil de Saint-Aubin.
Développer la recherche collaborative en biologie structurale
Ce nouveau microscope doit permettre de développer la recherche collaborative dans le domaine de la biologie structurale. En clair, il doit œuvrer à la conception de médicaments et à la recherche biomédicale, mais aussi contribuer à mieux comprendre la dynamique des biomolécules… Et ce grâce à son implantation au sein du Synchrotron. En effet, celle-ci lui permet d’avoir une certaine complémentarité avec d’autres techniques de ce type, qui couvrent « des analyses allant de l’échelle atomique à l’échelle cellulaire », précise l’ESRF.
Grâce à cette nouvelle dotation et ses deux autres cryomicroscopes, la France devrait pouvoir se repositionner « à l’avant-garde de la recherche mondiale en biologie structurale ». Qui plus est, ces outils devraient attirer « des collaborations avec des centres de recherche de renommée internationale », ajoute l’ESRF.
D’autant plus que Titan Kiros G4 permettra « de résoudre les structures de complexes macromoléculaires biologiques à l’échelle atomique », précise le centre de recherche. Il ouvrira ainsi « de nouvelles perspectives pour le développement de thérapies médicales ». Tout comme une nouvelle compréhension « des mécanismes biologiques fondamentaux ».