FLASH INFO – Après le préfet de l’Isère Louis Laugier, nommé à la tête de la direction générale de la police nationale, c’est au tour du procureur de la République de Grenoble d’annoncer son départ. Éric Vaillant a ainsi déclaré qu’il allait quitter Grenoble en janvier 2025, à l’occasion de la présentation du dispositif Rappel à l’ordre à Meylan, mardi 26 novembre. Le magistrat devrait être affecté au parquet général de Caen.
Éric Vaillant avait succédé à Jean-Yves Coquillat le 1er janvier 2019, après avoir exercé en Guyane. À l’ordre du jour, déjà ? La lutte contre le trafic de stupéfiants alors que son prédécesseur déclarait n’avoir jamais vu une ville « aussi pourrie et gangrenée par le trafic ». Auprès de Place Gre’net, le nouveau procureur affichait une certaine lucidité concernant son action dans ce domaine. « Sur les stups, j’ai une ambition qui est mesurée. Je ne peux pas arriver et dire que je vais éradiquer le trafic à Grenoble, personne ne le croirait », avait-il ainsi indiqué.
Une prudence prophétique ? Six ans plus tard, après de nombreuses opérations menées de concert avec la police ou la gendarmerie nationales, la région grenobloise connaît un très important trafic de stupéfiants. Mais aussi une guerre de territoires entre trafiquants qui a redoublé d’intensité en 2024, avec nombre de morts et de blessés à la clé. Y compris celle d’un adolescent de 15 ans, abattu d’une balle dans la tête quartier Hoche, à Grenoble.
Si le trafic de stupéfiants est, de part son caractère constant, un fait marquant du “mandat” d’Éric Vaillant à Grenoble, il n’exclut pas d’autres chevaux de bataille. Le procureur a ainsi marqué son engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes, salué par des associations. Il a également été sous le feu des projecteurs nationaux en mars 2024 alors qu’un violeur en série présumé sévissait dans l’agglomération, avant d’être finalement interpellé. Sans oublier la forte activité du parquet dans le cadre des violences urbaines qui ont touché le centre-ville de Grenoble en juillet 2023.
LE RAPPEL À L’ORDRE À L’HONNEUR À MEYLAN
Éric Vaillant participait à la présentation du dispositif de « Rappel à l’ordre », organisée par la Métropole de Grenoble et la Ville de Meylan mardi 26 novembre 2024, dans le cadre du Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance de la Métro. Un dispositif qui « permet d’apporter une réponse solennelle, simple et rapide, alternative à la verbalisation de l’auteur de troubles mineurs à la tranquillité publique ».
Le principe ? « Le maire ou son représentant peut procéder verbalement au rappel des dispositions qui s’imposent à l’auteur des troubles pour se conformer à l’ordre et à la tranquillité publique », décrit la Métropole. Une mesure, ajoute-t-elle, qui « peut s’avérer particulièrement efficace auprès des mineurs, convoqués pour un rappel à l’ordre en présence de leurs parents ». Moins connu que le rappel à la loi (lequel n’existe techniquement plus), le rappel à l’ordre existe pourtant depuis 2007.
« La Ville de Meylan fait partie des communes pionnières pour lesquelles le rappel à l’ordre est devenu un outil commun de sensibilisation et de prévention des troubles à la tranquillité publique », note la Métropole. Après la signature d’une convention en avril 2022, les élus de Meylan ont conduit une trentaine de rappels à l’ordre, auprès (principalement) de mineurs dont la grande majorité n’a pas récidivé par la suite.