CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 93 du lundi 30 septembre 2024, retour sur la rupture annoncée entre le Crif et la Ville de Grenoble.
« Aujourd’hui, nous allons parler des relations compliquées entre la Ville de Grenoble et le Crif. Le Crif, rappelons-le, est le comité représentatif des institutions juives de France. Et le président de sa section grenobloise, l’avocat Hervé Gerbi, a annoncé jeudi 26 septembre une rupture avec la Ville de Grenoble.
Concrètement, le Crif refuse qu’un représentant de la municipalité soit présent à l’hommage qui sera bientôt rendu aux victimes du massacre du 7 octobre 2023. Tout comme il suspend toute collaboration avec la Ville, par exemple dans l’organisation de la remise du prix Louis-Blum.
Une décision radicale
Pourquoi une décision aussi radicale ? Un message du maire de Grenoble sur X (ex-Twitter), semble avoir été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. À propos des attaques d’Israël contre le Liban, Éric Piolle a ainsi déclaré que « la folie meurtrière d’Israël s’amplifie au Liban, faisant de nombreuses victimes civiles », avant d’appeler à la suspension des livraisons d’armes et à un cessez-le-feu.
Pour le président du Crif de Grenoble, une telle déclaration relève d’une « vision unilatérale qui fait d’Israël le responsable d’une situation dont il cherche à se défendre depuis un an ». Aux yeux d’Hervé Gerbi, le maire de Grenoble occulte les frappes du Hezbollah contre l’État hébreu. Et le président du Crif de l’appeler à « l’équilibre » et à la « justesse » dans ses propos.
Mais avant même ce message d’Éric Piolle, le Crif avait déjà dénoncé la venue dans un local municipal d’une association qu’il juge pro-Hamas, samedi 21 septembre.
En remontant plus loin, Hervé Gerbi n’avait pas jugé adéquate la réaction du maire de Grenoble aux massacres du 7 octobre, en considérant que celle-ci renvoyait dos à dos l’État d’Israël et les terroristes du Hamas. L’élu avait en effet évoqué une « escalade sans fin d’actes terroristes, de réponses toujours plus violentes, de colonisation qui se propage ».
Le Crif accuse Éric Piolle de jouer un double jeu
Et pour le Crif, le maire de Grenoble joue une sorte de double-jeu. C’est ce que laisse entendre Hervé Gerbi. Il rappelle que, peu après le 7 octobre, Éric Piolle avait réactivé le jumelage entre Grenoble et la ville israélienne de Rehovot. Pour le président du Crif, une telle décision avait valeur de « réponse apaisante ». Mais avec ses limites.
Et aujourd’hui, l’élu grenoblois est accusé de vouloir « s’attirer sur le plan national la complaisance de celles et ceux qui vouent une haine existentielle à Israël », tout en tenant un « discours d’apaisement » avec la communauté juive sur le plan local.
Est-il possible de renouer le dialogue ? Il faut l’espérer, puisque la rupture est rarement une solution. Et que cette polémique se déroule, rappelons-le, sur fond de hausse des actes antisémites, observée depuis le 7 octobre 2023. Dans un contexte aussi délétère, on souhaiterait voir les institutions locales parvenir à s’entendre au-delà d’événements internationaux auxquels personne ici ne peut grand chose.
Reste que la position du Crif semble difficilement conciliable avec celle du maire de Grenoble, lequel doit aussi composer avec ses alliances politiques locales comme ses ambitions politiques nationales. Mais après tout, comme dit le proverbe yiddish, « si tous tiraient dans la même direction, la terre basculerait ». »
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Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF : Le Crif coupe les ponts avec la Ville de Grenoble »
Le Maire a une spécialité : se mettre tout le monde à dos…
– les juifs (article ci-dessus),
– les automobilistes,
– les victimes des traffics de drogue,
– les victimes des violences,
– les commerçants,
– les propriétaires,
– les amateurs de cultures,
– les adeptes de la natation,
– les capitalistes,
– la clientèle des cantines scolaires,
– le personnel municipal,
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