EN BREF – À la suite du conseil municipal de Grenoble qui s’est tenu début novembre et du conseil métropolitain qui a suivi, Éric Piolle a envoyé une lettre aux plus de 1000 élus métropolitains concernant la fin de l’accord local. Dans ce courrier daté du 13 novembre 2024, le maire de Grenoble explique l’iniquité financière que subirait sa commune et les désaccords qu’il rencontre lors des conseils métropolitains, justifiant ainsi la suppression de cet accord. Le groupe Notre Métropole commune (NMC) dément.
Le conseil municipal de Grenoble du 4 novembre 2024 avait fait du bruit. Puis le conseil métropolitain du 8 novembre. Les débats, parfois virulents, ciblaient tout particulièrement la décision d’Eric Piolle de ne pas renouveler l’accord local, au motif que sa commune serait lésée. Un accord mis en place en 2019 qui permettait à neuf communes de 5 000 à 10 000 habitants siégeant à la Métropole d’avoir deux sièges au lieu d’un seul, comme les petites et moyennes communes.
À la suite de cela, le maire de Grenoble a envoyé une lettre aux plus de 1000 élus métropolitains, le 13 novembre, pour justifier sa prise de position. Un courrier « choquant » que dénoncent les élus du groupe Notre Métropole commune (NMC) le 22 novembre 2024. Ils estiment que les éléments apportés sont faux.
Le NMC estime que la Métropole est un projet de territoires au service des habitants
Dans sa lettre, Eric Piolle indique qu’il y aurait un « blocage des projets municipaux ». Mais aussi un « sous-investissement chronique mis en évidence par la Mission d’information et d’évaluation ». Ainsi qu’un « écart important en termes de Dotation de solidarité communale » et une « coopération politique dégradée ».

Quelques élus du groupe politique Notre Métropole commune (NMC) se sont réunis le 22 novembre 2024 pour évoquer la lettre envoyée par Eric Piolle. © Morgane Poulet Place Gre’net
Pour Sylvain Laval, maire de Saint-Martin-le-Vinoux et vice-président de la Métro en charge de l’aménagement et de la voirie, « tous les sujets abordés à la Métropole dépassent les quartiers et les secteurs ». Et d’ajouter : « On ne s’accapare pas l’outil. On doit œuvrer dans l’intérêt général métropolitain au service des habitants. Et non pas d’une commune ou même d’une équipe politique dans une commune. »
Une enveloppe budgétaire qui ne serait pas si mal répartie
En matière d’investissements publics pour le renouvellement urbain, Grenoble bénéficie de 86 % du budget métropolitain, souligne le groupe NMC. Et pour l’aménagement cyclable, Grenoble Alpes Métropole a alloué 16 millions d’euros à Grenoble entre 2021 et 2026. Soit 56 % de l’enveloppe.
Enfin, en ce qui concerne le réaménagement des espaces publics, Grenoble concentre 43 % du budget, soit 12 millions d’euros sur 30 millions. Difficile, donc, pour les communes, d’aller dans le sens d’Eric Piolle. Surtout lorsque celui-ci estime sa commune « maltraitée ».

Les représentants des neuf communes concernées par l’accord local de Grenoble Alpes Métropole s’étaient déjà réunis en octobre 2024 pour dénoncer la suppression dudit accord par Eric Piolle. © Morgane Poulet – Place Gre’net.
Raphaël Guerrero, vice-président aux finances, ajoute que Grenoble n’avait par ailleurs pas souhaité voter en faveur du pacte financier et fiscal de solidarité permettant une aide à l’investissement des communes. Et que la fameuse dotation de solidarité communale s’élèverait à 7,193 millions d’euros par an pour la seule ville de Grenoble. Et ce depuis 2011, alors que la loi prévoit normalement que les quatre plus grandes communes d’une métropole se partagent 1,3 million d’euros.


