DROIT DE SUITE – Alors qu’Éric Piolle avait mis deux mois à répondre à Hervé Gerbi, ex-président du Crif Grenoble-Dauphiné, après l’annonce de la rupture des contacts fin septembre 2024 entre les institutions juives et la Ville de Grenoble, la réponse de ce dernier était attendue. Le candidat à la législative partielle sur la première circonscription de l’Isère a finalement choisi… d’envoyer une carte postale au maire de Grenoble.
Une drôle de carte postale… Le 26 septembre 2024, le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) Grenoble-Dauphiné, par la voix de son président Hervé Gerbi, annonçait couper les ponts avec la municipalité grenobloise, et son maire Éric Piolle. En cause ? Des prises de positions répétées de l’élu sur la politique et les conflits menés par Israël, et un message sur X évoquant la « folie meurtrière » de l’État hébreu, perçu comme la goutte d’eau faisant déborder le vase.

Hervé Gerbi a rédigé “en direct” le texte de sa carte postale adressée au maire de Grenoble Éric Piolle. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Deux mois plus tard, le maire de Grenoble adressait sa réponse à Hervé Gerbi. Pourquoi un tel délai ? Pour laisser passer le temps de plusieurs fêtes juives, selon Éric Piolle. Mais entre-temps, Hervé Gerbi a quitté ses fonctions de président du Crif de Grenoble… pour déclarer sa candidature à la législative partielle sur la première circonscription de l’Isère. De quoi donner « un caractère politicien à cet échange », convenait alors l’édile. Non sans prendre à partie le désormais candidat.
« Bon souvenir de Grenoble »
La réponse d’Hervé Gerbi. Dans un premier temps, l’avocat grenoblois est resté silencieux, avant de donner rendez-vous vendredi 22 novembre au matin dans un café de la place André-Malraux, où se tient ordinairement le marché Hoche. « Je vais vous décevoir », a‑t-il entamé. « Je me suis dit : “comment répondre à une lettre de onze pages ? » », et de sortir une carte postale représentant Grenoble, adressée à Éric Piolle (avec la mention « stage d’immersion »), pour en rédiger le texte.

Le texte en intégralité, à l’intention d’Éric Piolle et de son « stage d’immersion ». © Florent Mathieu – Place Gre’net
Son message ? « Monsieur Éric Piolle, je vous écris de la place du marché Hoche. Ici, il y a un mois, la violence urbaine a fait un nouveau mort. Des fenêtres de cette place, on peut voir les commerces vides et les rues désertes de la ville », débute Hervé Gerbi. Qui fait référence à la mort d’un adolescent de 15 ans, tué dans une fusillade alors qu’il tenait un point de deal, dans la nuit du mardi 22 octobre 2024.
Le texte se poursuit : « Mon programme pour les semaines à venir : expliquer que l’insécurité n’est pas une fatalité, dire que l’écologie doit être ce qui nous rassemble et non ce qui nous sépare, rappeler que liberté rime avec fraternité, apporter l’espoir du changement. Avec mon énergie, bon souvenir de Grenoble ». Le tout signé « Hervé Gerbi, candidat »… Un candidat qui se refusera à toute autre déclaration ou considération sur le courrier du maire de Grenoble.



2 réflexions sur « Pour répondre à Éric Piolle, le candidat à la législative partielle Hervé Gerbi adresse au maire… une carte postale »
L’action médiatique de M. Gerbi relève avant tout de la gesticulation politique : une carte postale pour masquer le vide sidéral d’un programme obsédé par le tout-répressif. À force de brandir la sécurité comme unique horizon, la proposition s’épuise vite dans la surenchère : caméras partout, œillères toujours. Où sont la réflexion de fond, l’analyse des causes, la prise en compte du lien social ? L’obsession sécuritaire sert de cache-misère à l’absence d’idées nouvelles, comme si empiler les dispositifs de surveillance suffisait à résoudre les maux d’une ville. Rien n’est plus creux que ce discours qui ressasse, en boucle, les vieilles recettes du contrôle, sans jamais s’intéresser à la prévention, à l’éducation, à la justice sociale. Résultat : derrière la carte postale, c’est toujours la même carte postale qu’on nous envoie.
Celle d’une politique à courte vue, incapable d’imaginer autre chose que la punition comme solution à tout.
Avec ChatGPT, c’est vite fait d’écrire une lettre de 11 pages, pas vrai Eric ?