DROIT DE SUITE – Alors que l’organisation syndicale Sud Collectivités territoriales de la Ville de Grenoble a déposé un préavis de grève le lundi 2 septembre, la Ville réplique par la négative à ses revendications. Et juge que nombre d’entre elles sont nulles et non avenues… tout en faisant remarquer que le préavis de grève n’a même pas été diffusé dans les services.
Un préavis de grève qui a fait pschitt ? Le syndicat Sud Collectivités territoriales de la Ville de Grenoble avait annoncé déposer un préavis de grève reconductible à compter du lundi 2 septembre 2024, jour de la rentrée scolaire. L’organisation syndicale portait auprès de la municipalité un certain nombre de revendications, notamment sur les conditions de travail des Atsem ou des animateurs du périscolaire. Résultat ? Un seul salarié gréviste… et un adjoint au Personnel pour le moins contrarié.
Pierre Mériaux indique en effet à Place Gre’net, après parution de notre article, qu’un « certain nombre de choses mises dans le cahier de revendications [du syndicat Sud] sont totalement impossibles à satisfaire, indépendamment des problèmes budgétaires que l’on peut avoir ». Et fait remarquer que, si le préavis de grève a été diffusé aux médias, il ne l’a en revanche pas été dans les services. L’élu pointe dès lors du doigt une certaine « incohérence ».
La Ville répond point par point au syndicat Sud
Parmi les revendications, le syndicat Sud réclamait le versement de la prime Ségur aux Atsem. Fin de non-recevoir de la part de la Ville de Grenoble : « Cette prime est encadrée nationalement par un décret qui délimite son champ d’application et n’intègre pas le cadre d’emploi ni les missions des Atsem », répond-elle par courrier. La prime concerne en effet le secteur médico-social, or « les Atsem appartiennent à la filière éducative », précise Pierre Mériaux.
La demande de supprimer la prise en charge du périscolaire et de la pause méridienne par les Atsem, au profit des animateurs ? « Les missions périscolaires des Atsem, en particulier celles de la pause méridienne, font partie des missions essentielles en assurant ainsi la sécurité affective des tout-petits », réplique la Ville. Non sans préciser avoir « beaucoup de mal à disposer d’équipes d’animateurs complètes » et en faisant remarquer que la participation des Atsem au périscolaire du soir est « très limitée ».
Quant à la suppression des 1 607 heures pour les Atsem et agents d’entretien réclamée par Sud, la Ville fait savoir que celle-ci est déjà en vigueur. « Ce sont près de 45 h par an qui sont déduites du temps de travail des Atsem au titre de la pénibilité et près de 50 h pour les agents techniques », indique-t-elle. Avant de rappeler à l’organisation syndicale qu’un « projet d’amélioration des conditions de travail de la filière technique a démarré ».
Des revendications nulles et non avenues ?
Pour ce qui concerne les demandes de revalorisation salariale, le non est encore plus massif. « Toutes les collectivités locales sont en attente de savoir si elles auront en 2025 une reconduction de la dotation de fonctionnement en l’État ou si elles subiront encore une nouvelle coupe. Nous sommes dans l’incertitude absolue des ressources de la collectivité en 2025 et donc dans l’incapacité absolue de distribuer ne serait-ce qu’un euro supplémentaire », assène l’adjoint au Personnel.
Pierre Mériaux a particulièrement peu goûté les trois derniers points des revendications du Sud. Le syndicat exige ainsi « l’arrêt des méthodes managériales mettant en souffrance le personnel ». Surprise de l’élu : « Quand on leur a demandé quels étaient les actes, les faits prévis visés, on n’a pas eu un seul exemple », explique-t-il. Et d’ajouter : « Nous n’acceptons pas des méthodes managériales qui mettent en souffrance le personnel. Nous faisons beaucoup de prévention là-dessus. »
Même incompréhension lorsque le syndicat réclame « la liberté syndicale pour tous ». « On leur a demandé quels étaient les actes précis où on aurait porté atteinte à la liberté syndicale, et là aussi on attend toujours ! », s’agace Pierre Mériaux. Enfin, la revendication demandant « l’arrêt des suppressions de postes suite aux départs en retraite » est jugée tout autant nulle et non avenue : « Il n’y a eu aucune suppression de poste à l’occasion de départs en retraite à la DEJ1Direction éducation jeunesse depuis de très nombreuses années », conclut la Ville.