EN BREF – Les habitants de Grenoble ont jusqu’au 5 septembre 2024 pour faire savoir leurs préférences quant aux nouveaux noms des bibliothèques municipales. Prévue pour prendre fin le 31 juillet, la consultation est en effet prolongée d’un mois. Les nouvelles dénominations seront, pour leur part, officialisées lors du conseil municipal du lundi 30 septembre.
« Saint-Bruno, Teisseire-Malherbe, Abbaye-les-Bains, Eaux-Claires Mistral… avec le temps, c’est le quartier où elles étaient implantées qui a dicté par l’usage le nom des bibliothèques », observe la Ville de Grenoble. Cette dernière entend aujourd’hui « renforcer l’identité de ces lieux dans l’espace public », en considérant que « si le rôle de proximité et de lien social avec le quartier est bien réel pour ces lieux, leur expertise et leur singularité dépassent le cadre strict de leur quartier ».
La démarche est aussi l’occasion de poursuivre la féminisation des noms des espaces de Grenoble. Ainsi, seuls des noms de femmes – choisis par les élus sur la base d’une liste proposée par les bibliothécaires – sont-ils soumis aux votes. Et tant pis pour les présidents Jacques Chirac et Valéry Giscard-d’Estaing qui devaient donner leurs noms à des lieux emblématiques de Grenoble, ce qu’Éric Piolle avait annoncé lors de leurs décès respectifs. Deux déclarations qui n’ont, pour l’heure, pas été suivies d’effet.
Les bibliothèques concernées ? Eaux-Claires-Mistral, Saint-Bruno, Abbaye-les-Bains, Alliance, Arlequin, Jardin de Ville et Teisseire-Malherbe (voir encadré). Mais pas la bibliothèque Centre-ville qui, pour sa part, doit intégrer la Grande bibliothèque prévue place Valentin-Haüy à l’horizon 2027, laquelle doit aussi accueillir l’actuelle Bibliothèque d’études et du patrimoine. Tandis que la Bibliothèque internationale doit rejoindre celle du Jardin de Ville.
Pour voter, les abonnés du réseau de bibliothèque municipale de Grenoble de plus de 6 ans peuvent choisir un nom sur un flyer (faisant office de bulletin de vote) disponible dans les bibliothèques ouvertes, à la bibliothèque temporaire du Magasin, ainsi qu’à la Maison des habitants Anatole-France. Attention : une seule participation par abonné est possible et l’abonné ne peut voter que pour une bibliothèque.
De Mafalda à Gisèle Halimi, les noms soumis aux votes
Les noms proposés ? Pour Abbaye-les-Bains, les Grenoblois peuvent choisir entre la résistante domenoise Anne-Marie Lerme Mingat, la comédienne et dramaturge grenobloise Janine Magnan, ou l’artiste franco-américaine née à La Tronche Isabelle Collin-Dufresne.
Pour Alliance, le vote propose les Munitionnettes (soit les ouvrières dans les usines d’armement durant la Grande Guerre), la poétesse grenobloise Andrée Appercelle, ou la romancière dauphinoise Louise Drevet.
Pour Arlequin, les noms proposés sont ceux du personnage de la commedia dell’arte Colombine, de l’ouvrière et syndicaliste du Dauphiné Lucie Baud (1870−1913), ou de la professeure et résistante iséroise Marie Reynoard.
Côté Eaux-Claires, les usagers des bibliothèques peuvent choisir entre le nom de Louise Drevet (déjà mentionnée), celui de la co-fondatrice d’Emmaüs Lucie Coutaz, ou de l’alpiniste Chantal Mauduit, « connue pour avoir gravi des sommets de plus de 8 000 mètres ».
Astrid Lindgren ou Annie Ferrey-Martin
Côté Jardin de Ville, la municipalité marque sa tonalité jeunesse en proposant les noms du célèbre personnage de BD Mafalda (créée par Quino), de Béatrix Potter, « pionnière britannique de la littérature jeunesse », ou de l’auteure suédoise Astrid Lindgren, créatrice de la série Fifi Brindacier.
Pour Saint-Bruno, on retrouve le nom de Lucie Coutaz, ainsi que celui de l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi, et celui de la photographe américaine Vivian Maier.
Enfin, la bibliothèque Teisseire Malherbe propose deux noms déjà mentionnés : ceux de Lucie Baud et de Vivian Maier, ainsi que celui d’Annie Ferrey-Martin (1936−1980), « médecin anesthésiste au CHU de Grenoble, proche de Gisèle Halimi, icône grenobloise de la dépénalisation de l’avortement.
2 réflexions sur « Bibliothèques municipales : les Grenoblois invités à leur donner des noms… féminins »
Zineb El Rhazoui (chiche ? ) et mère Teresa 😏
Pour la bibliothèque du centre-ville dont la mairie a prononcé la peine de mort, je propose Marie-Antoinette.
Et pour celle du jardin de ville, le nom d’une victime de Poutine irait bien : Anna Politkovskaïa.