FIL INFO – La députée de l’Isère Monique Limon cosigne, aux côté d’une quinzaine de parlementaires En marche, une lettre volant à la défense des pharmacies situées en zones rurales. Leur inquiétude ? Un récent avis de l’Autorité de la concurrence, recommandant la vente de médicaments dans les grandes et moyennes surfaces.
Autoriser la distribution de médicaments dans les grandes et moyennes surfaces ? C’est l’option qui ressort d’un avis publié par l’Autorité de la concurrence au début du mois d’avril*. Un avis qui n’est pas sans susciter inquiétude, voire indignation au sein de la classe politique. Et envers lequel la ministre de la Santé Agnès Buzyn a d’ores et déjà fait savoir son opposition, en considérant qu’un médicament ne peut s’acheter « comme n’importe quel produit de consommation ».
C’est également l’opinion d’une quinzaine de députés La République en marche, co-auteurs d’une lettre intitulée « Soutien aux pharmaciens des ruralités suite au rapport de l’Autorité de la concurrence ». Les parlementaires craignent en effet que la vente de médicaments dans les grandes surfaces ne porte un coup fatal aux pharmacies des zones rurales. Parmi les signatures, celle de la députée de la septième circonscription de l’Isère Monique Limon.
Les pharmaciens, « piliers dans l’offre de santé »
« Dans de nombreux territoires ruraux, désertés par les médecins, les pharmaciens sont des piliers essentiels dans l’offre de services auprès des populations et seront amenés à jouer un rôle de plus en plus important dans l’offre globale de santé », écrivent les députés. Avant d’affirmer leur volonté de « conforter [la] place » des pharmaciens, « et leur permettre de recevoir un soutien de la part de l’État dans son rôle d’aménageur des territoires ».
À l’heure actuelle, l’Isère compte 315 pharmacies sur son territoire, dont 60 sur la seule commune de Grenoble, et une centaine en incluant ses plus denses communes limitrophes (Saint-Martin-d’Hères, La Tronche, Fontaine, Échirolles et Meylan). En dehors de l’agglomération grenobloise, la ville de Voiron compte dix officines, contre sept pour la commune de Bourgoin-Jallieu comme celle de Vienne, et six pour Villefontaine (source Doctipharma).
FM
- * Dans son rapport, l’Autorité de la concurrence établit des restrictions précises : « Un tel assouplissement ne porterait que sur un nombre limité de produits et exclurait les médicaments à prescription médicale obligatoire ». Les produits concernés ? Les médicaments « à prescription facultative », les outils de tests ou de dépistage (VIH, lecteurs de glycémie, dosage du cholestérol, etc.), ainsi que certaines plantes médicinales et certaines huiles essentielles.