Les syndicats et les Jeunes insoumis dénoncent les mesures prises contre trois étudiants de Sciences Po

Sciences Po : les syn­di­cats et les Jeunes Insoumis dénoncent les mesures prises contre trois étudiants

Sciences Po : les syn­di­cats et les Jeunes Insoumis dénoncent les mesures prises contre trois étudiants

EN BREF – Alors que trois étu­diants de Sciences Po sont frap­pés d’une inter­dic­tion d’ac­cès à l’é­ta­blis­se­ment à la suite d’un blo­cage orga­nisé mer­credi 21 février 2024, les orga­ni­sa­tions syn­di­cales comme les Jeunes Insoumis de Grenoble accusent la direc­tion de « condam­na­tions pour l’exemple » ou « d’a­battre des têtes à vue ».

L’interdiction d’ac­cès à Sciences Po Grenoble durant trente jours, pro­non­cée contre trois étu­diants à la suite du blo­cage de l’é­ta­blis­se­ment orga­nisé le mer­credi 21 février, ne passe pas auprès des syndicats.

Dans un com­mu­ni­qué com­mun, les orga­ni­sa­tions Ferc Sup-CGT et Sud Éducation dénoncent ainsi leur exclu­sion, en évo­quant des « condam­na­tions pour l’exemple ». Soit une expres­sion dési­gnant d’or­di­naire les sol­dats fusillés durant la Première Guerre mondiale.

À la suite du blocage de l'IEP de Grenoble, trois étudiants font l'objet d'une mesure d'interdiction d'accès à l'établissement de 30 jours. © Florent Mathieu - Place Gre'net

À la suite du blo­cage de l’IEP de Grenoble, trois étu­diants font l’ob­jet d’une mesure d’in­ter­dic­tion d’ac­cès à l’é­ta­blis­se­ment durant 30 jours. © Florent Mathieu – Place Gre’net

« Ce sont trois étu­diants qui ont été choi­sis (au hasard ? parce que connus ?) et qui deviennent des sym­boles », fus­tigent les syn­di­cats, en affir­mant par ailleurs qu’une étu­diante exclue n’é­tait pas pré­sente lors du blo­cage. Et les orga­ni­sa­tions d’ac­cu­ser la direc­tion « d’in­ca­pa­cité à convaincre autre­ment que par la force », et de faire preuve « d’une volonté d’af­fir­mer à tout prix l’au­to­rité, quitte à sanc­tion­ner au hasard ».

Les Jeunes Insoumis appellent la direc­trice à « partir »

Les Jeunes Insoumis de Grenoble se sont éga­le­ment expri­més sur les sanc­tions. « Sabine Saurugger est la pre­mière res­pon­sable de la situa­tion de blo­cage », affirment les mili­tants. Non sans accu­ser la direc­trice de l’é­ta­blis­se­ment de se com­por­ter comme « le petit sol­dat de Laurent Wauquiez », une réfé­rence (pro­bable) à la signa­ture du contrat d’engagement répu­bli­cain venu récon­ci­lier l’IEP de Grenoble avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes… et ses sub­ven­tions.

Les Jeunes Insoumis filent (à leur tour) la méta­phore mili­taire, en accu­sant Sciences Po de « ten­ter le coup de force en abat­tant des têtes à vue ». « Nous sou­li­gnons l’absurdité de cette répres­sion si l’objectif était de pro­té­ger la répu­ta­tion de l’IEP, car elle ne fait que ren­for­cer la cou­ver­ture de cette mobi­li­sa­tion », ajoutent-ils. Mobilisation, pour rap­pel, qui visait à contes­ter l’ex­ter­na­li­sa­tion annon­cée du ser­vice de net­toyage de l’é­ta­blis­se­ment grenoblois.

Les Jeunes Insoumis de Grenoble qualifie Caroline Saurugger de "petit soldat de Laurent Wauquiez" pour avoir signé un contrat d'engagement républicain avec la Région. © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Les Jeunes Insoumis de Grenoble qua­li­fient Caroline Saurugger de « petit sol­dat de Laurent Wauquiez » pour avoir signé un contrat d’en­ga­ge­ment répu­bli­cain avec la Région. © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Après un appel aux ensei­gnants à « se mobi­li­ser et [à] sor­tir de [leur] silence » pour dénon­cer les exclu­sion, les Jeunes Insoumis sug­gèrent à la direc­trice de « réflé­chir à son rôle […], recon­si­dé­rer les sanc­tions, et rou­vrir le dia­logue ». Et de conclure : « Sinon, “Saurugger démis­sion” finira par s’imposer comme un mot d’ordre évident ». Mot d’ordre qui semble déjà leur brû­ler les lèvres, puisque les mili­tants titrent leur com­mu­ni­qué : « Sabine Saurugger doit par­tir »…

La direc­tion de l’IEP avait réagi aux pre­mières accu­sa­tions en niant avoir pris des « sanc­tions » mais une « mesure pro­vi­soire au regard du trouble causé aux 2 000 étu­diants de l’é­ta­blis­se­ment et des dégra­da­tions du mobi­lier de l’é­ta­blis­se­ment qui ont été recen­sées à cause du blo­cage ». L’IEP pré­ci­sait enfin que la mesure avait été prise « dans le strict res­pect des dis­po­si­tions du code de l’Éducation », et que des pour­suites dis­ci­pli­naires étaient « sérieu­se­ment » envi­sa­gées. Concernant les der­nières accu­sa­tions visant notam­ment la direc­trice, l’ins­ti­tut n’a en revanche pas sou­haité réagir.

Florent Mathieu

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Une réflexion sur « Sciences Po : les syn­di­cats et les Jeunes Insoumis dénoncent les mesures prises contre trois étudiants »

  1. Donc ces trois étu­diants qui ont blo­qué la liberté de tous les autres « deviennent des sym­boles ». Effectivement, mais de quoi ? Du des­po­tisme. Pas éton­nant que LFI soit avec eux.

    sep article

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